Lodz - Time doesn't heal anything

Chronique CD album (45:00)

chronique Lodz - Time doesn't heal anything

Ce nouvel album de Lodz n'est sans doute pas la B.O idéale pour apparaître sur la compilation d'un DJ de mariage.
A l'image du précédent album ("Something in us died"), dont le titre était déjà assez évocateur, le groupe français continue son bonhomme de chemin sur le label Klonosphère avec l'idée de laisser planer un nuage chargé de pluie prêt à péter au-dessus de nos têtes.

 

Résolument sombre donc, porté par un son d'une propreté clinique, ce second témoignage discographique est à l'image du premier : un peu bâtard.
Dans un style que l'on peut qualifier, sans trembler des genoux, "d'hybride", la bande ne part pas non plus dans tous les sens.
Sorte de "threesome" d'étiquettes : post-hardcore, metal atmosphérique, post-metal, les 8 morceaux du groupe sont aussi l'occasion de découvrir sous un autre angle une musique souvent trop froide au point d'en oublier la dimension "émotive".

 

Bien que l'accent soit mis sur le son pour offrir un résultat qui fera mécaniquement vibrer toutes les cellules du corps de l'auditeur, il est impossible d'omettre la dimension quasi "émo" des lyonnais...qui cherchent à faire vibrer autrement celui qui les écoute.
Loin d'être un gros mot ou une insulte (comme on le croit trop souvent), ni une pirouette terminologique pour justifier le chant clair, la facette "émo" du groupe tient aussi bien pour ses passages hurlés alliés aux plus doux.
Sans être pleurnichard, le chant gère parfaitement cette ambivalence...qui se transforme vite en automatisme.

 

C'est en cela que les choses se gâtent un petit peu.

Bien inspiré sur certains titres (comme l'énorme "Cataract"), parfait sur les deux premiers morceaux de lancement, le groupe s'enlise un peu à mi-album.
En laissant sa musique forniquer avec d'autres, le groupe peine un petit peu à se renouveler de piste en piste. Le son, bien que limpide, est aussi hyper massif au point d'en devenir étouffant à la longue.
Si cela colle plutôt bien à l'atmosphère générale de la galette, ça dessert pas mal le travail de composition.

Avec des pistes qui durent en moyenne 6 minutes, une certaine homogénéité stylistique et surtout rythmique, on se perd un peu dans "Time doen't heal anything"  malgré ses bons arguments qui dépassent la froideur d'une analyse du son ou de décomposition des morceaux.
Il suffit d'imaginer des groupes comme General Lee (ou Cult of Luna) mais avec du chant clair, Katatonia dans une version plus post-hardcore, ou simplement songer à Ghost Brigade pour savoir dans quelle étrange cour joue Lodz
Une cour dans laquelle il n'est peut-être pas LA grande terreur incontestée mais qui, malgré ses petits défauts, reste un groupe que l'on ne peut ignorer.

photo de Tookie
le 18/05/2017

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