Lofofora - Vanités

Chronique CD album

chronique Lofofora - Vanités

J’avoue avoir eu du mal à rentrer dans ce dernier LOFO.

La preuve, j’ai mis du temps à en faire la kro.

 

Pourtant j’ai vieilli avec les darons du rock français en français et on doit avoir, grosso merdo, le même âge.

Si LOFO a toujours été accusé de faire du LOFO et aimé pour le fait de faire du LOFO, personne ne peut nier, à part les fans de Zemmour et d’Adèle, que les pères Reuno et Phil incarnent une éthique, une ligne de conduite droite et carrée, sans plan de carrière inscrit sur le papier.

 

Toujours politique et à jamais électrique, malgré un incident acoustique, LOFO sue et pue le rock par tous les porcs sur deux titres d’intro gaulés pour le Live.

Potards à fond, pour enfoncer les connards de droite dans le fond.

Et ensuite, "Les Fauves", chirurgicaux dans leur exécutions, soulèvent des nuages de poussière nantis d’un groove tellurique alors que Reuno parle de lui, de nous et peut-être d’eux, ça dépend de ce qu’ils sont, de ce que nous sommes et de ce qu’on pense des autres.

L’intimité de certains textes, posées sur une amplification rock’n roll basique et simpliste ("Le Refus"), fait toujours mouche et nous touche selon le moment et l’esprit.

 

Café du soir ou whisky du matin, LOFO s’adapte.

 

Le son, alors, ne fait pas rigoler et envoie la doc bien haut au-dessus du pogo. Tu attendras la fin du set pour récupérer ta godasse.

"Le Venin" tabasse, aussi, syncopant son propos alors que le maître d’œuvre (le toujours impérial Reuno) s’amuse avec son micro sur les réseaux sociaux. Un texte ciselé pour une exécution millimétrée.

"Le Mâle" est aussi bien moqueur à l’instar de certains titres des débuts.

Car les mecs tiennent toujours leur bouzin de traditions et de petites innovations et Vanités s’inscrit dans une lignée bien trempée, jambes bien campées sur les retours à bien suer sur les cordes et le médiator. On aurait pu se passer de deux titres (le sudiste "Les Surfaces" entre autres), okay, car le LOFO qu’on aime est celui du Punkafond à la "X-it "et du Stoner bluesy boueux dans "Les Seigneurs".

 

Immuables, inamovibles, sincères et sur la brèche, les LOFO, pour leur trentième anniversaire (bordel), ne déméritent que rarement.

La poudre n’est toujours pas mouillée. Le paquet est toujours bien dressé.

photo de Crom-Cruach
le 25/01/2022

5 COMMENTAIRES

Seisachtheion

Seisachtheion le 25/01/2022 à 09:05:41

Très intéressante cette pochette… Une référence directe aux Vanités, ces peintures qui illustraient une haute tension spirituelle et philosophique au moyen d’objets banals incarnant le caractère éphémère des choses terrestres et de la vie sur Terre (ses plaisirs, son intéressement, son pouvoir), associés à un crâne, à une bougie, à un sablier et/ou à une fleur qui illustrent la nature transitoire et fragile de la vie face aux morsures du temps. Je vous invite, par exemple, à regarder le magnifique tableau de Philippe de Champaigne, daté de 1644 et intitulé Vanité (nature morte avec un crâne) ou Allégorie de la vie humaine, celui tout aussi saisissant de Georges Braque, L’Atelier au crâne de 1938 ou encore l’huile de Pablo Picasso, Crâne, de 1946.

cglaume

cglaume le 25/01/2022 à 11:00:42

Une belle parenthèse culturelle (le comm du dessus) qui allège l'atmosphère après avoir craché ses molaires ! :)

8oris

8oris le 25/01/2022 à 17:57:44

Bien vu Seisachtheion ! Je n'avais même pas fait attention.

Xuaterc

Xuaterc le 26/01/2022 à 18:09:29

Un très bon cru du Lofo, très Rock'n'Roll

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 28/01/2022 à 11:43:19

Préfère le précédent perso.

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