Made out of babies - The Ruiner

Chronique CD album (42:29)

chronique Made out of babies - The Ruiner

Petit récapitulatif…En 2005, les newyorkais de Made Out of Babies, alors inconnus au bataillon, coiffaient au poteau la plupart des formations noise hardcore du moment avec un "Trophy", premier album signé sur Neurot. On y découvrait avant toute autre chose une voix, celle de Julie Christmas, splendide chipie sur-caféinée, flirtant avec un noise bien gras dans la droite lignée d’un Unsane à peine allégé.

Mais outre leur voix, leur son et leur fraicheur, le groupe s’enlisait quelque peu dans son immaturité. Du coup j’avais un peu sacrifié ce premier disque sur l’autel de la jeunesse.

Tendance malheureusement confirmée avec "Coward", leur second disque, encore plus rentre-dedans, plus brut, plus épidermique et bizarrement, plus chiant encore… et de la part d’une formation prometteuse comme celle-ci, on ne peut décemment qu’attendre un chef d’œuvre ou être irrémédiablement déçu.

 

Et ben… On n’aura pas été déçu très longtemps car en trois ans et autant d’albums au compteur, Made Out of Babies l’a enfin enregistré cette fameuse rondelle que l’on attendait tant. Et oui, avec "The Ruiner", toute dernière livraison du combo, les atouts du groupes servent enfin des compositions mémorables qui rendent justice au talent des musiciens et avant tout, à la chanteuse.

On peut dire que le groupe aura retenu les erreurs de ces précédentes tentatives et aura su opter pour une production impressionnante : exit les enregistrement en tout analogique à la Steve Albini, l’irréflexion et la facilité. Les quatre newyorkais ont en effet fait des choix de productions en radicale opposition avec leurs démarches précédentes : son très travaillé, des effets, des ambiances contrastées et des tonnes et des tonnes de pistes de gratte et de chant !

 

Tout commence avec "Cooker", hallucinant titre d’ouverture du disque avec ses fausses pistes, ses riffs à tiroirs et ses piques dramatiques. Pour cette chanson ainsi que pour les autres, le travail de composition est impressionnant d’intelligence et de cohérence, capable de vous trimbaler d’un extrême à l’autre sans sourciller.

On alterne des moments de sauvagerie vachement prononcé ("Grimace", "Peew"), des trouvailles mélodiques passionnantes ("Invisible Ink", "The Major") et des accalmies teintés de nostalgie et/ou de malaise ("Buffalo", "How to get bigger").

Colère, désespoir, hystérie, catatonie… C’est un maigre panel des émotions dans lesquelles Made Out of Babies nous catapulte le plus violemment possible tout au long du disque. Et bizarrement, ce dernier se révèlera être très cohérent dans son ensemble, tant et si bien qu’au final, il est difficile de faire émerger des moments plus forts que d’autres si ce n’est les titres d’ouverture et de clôture du disque, monumentaux.

 

De la part d’une formation prometteuse comme celle-ci, on ne peut décemment qu’attendre un chef d’œuvre ou être irrémédiablement déçu… Je ne suis pas déçu.

 

( A noter le magnifique et très drôle boulot d’illustration de Seldon Hunt. )

photo de Swarm
le 03/09/2008

5 COMMENTAIRES

Sam

Sam le 03/09/2008 à 00:30:45

en même temps on dirait que Seldon Hunt ne s'est pas foulé pour l'inspiration -> "Our Love To Admire" d'Interpol.
A part ça je serais curieux d'entendre ce disque, ça a l'air prometteur...

Tookie

Tookie le 03/09/2008 à 01:52:17

Amplement d'accord avec le collègue, cet album est trés trés bon du début à la fin...rien à redire...

Dios

Dios le 12/07/2009 à 16:04:53

Enorme cet album, découvert à sa sortie, je le trouve exceptionnel.

Jull

Jull le 23/05/2010 à 03:50:35

un des mes albums de chevet! et le groupe est tellement attachant que ca aide (ouais je me la pete d'avoir passe une soiree avec eux, et alors!?)

frolll

frolll le 21/05/2011 à 12:16:47

après la semie-déception de Coward, qui était à mon sens un espèce de sous-Trophy, celui-ci remet les pendules à l'heure : c'est bon !

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