Magoa - Topsy turvydom

Chronique CD album (40:00)

chronique Magoa - Topsy turvydom

J'ai longtemps cherché par où commencer cette chronique, je pense que la phrase qui suit résume parfaitement mon sentiment : 

 

"Topsy Turvydom" c'est à peu près TOUT ce que je déteste.

"Topsy Turvydom" a d'ailleurs TOUT de l'album clivant.

 

J'avais souligné dans ma première chronique consacrée au groupe, le côté racoleur de ce dernier.

Sensation confirmée du son à l'image (ici : les filles, l'alcool) jusque dans les moindres détails.

 

Paradoxalement, ce n'est pas dans la pochette (ni le clip) que cela va se vérifier le plus clairement, et ce n'est pas vraiment avec des boobs que le groupe compte attirer de nouveaux fans, mais bel et bien avec sa musique. Et là, ça devient tout de suite plus intéressant (mais toujours aussi clivant).

 

C'est avant tout l'affaire d'un son.

Un gros gros son. Hyper-moderne. Empruntant aux sous-genres les plus modernes certaines marques de fabrique : un son cristallin, du genre marquant, puissant.

Un son comme celui du deathcore à tee-shirts fluo, du métalcore à mèche, du djent à l'esperance de vie de deux ans, du Dubstep à la Skrillex (dont on connait les frontières minces avec le -core).

 

J'en vois certains partis vomir. Rien de surprenant.

Par contre, ceux prêts à vérifier leurs limites musicales auront cliqué sur le bouton play à gauche de la page.

Grand bien leur fasse.

 

Ils vont découvrir une forme hybride de néo-nu-métal.

J'en vois d'autres partis vomir.

 

Il n'empêche que ce son, parfaitement inscrit dans l'air du temps, a même une petite avance sur ce qui se fait ailleurs dans l'Hexagone.

Ceux qui adhéreront vont être confrontés à un étonnant mélange qui, même s'il est TOUT ce que je déteste, fait mouche à CHAQUE fois.

 

Que dire de "Betraying grace" ?

Racolage classique. Des musiciens maquillés (rien à voir avec des pandas) et une choré bien orchestrée sur le clip pour une bonne réa carrée/vitaminée mais sans grande imagination.

Musicalement des effets sur la voix dégoulinants, des "Wooo Ho" à la pelle, un son djent classique, son contenu radiophonique...MAIS...un étrange désir d'en savoir plus...voire de ré-ecouter le morceau.

Ce premier single, premier contact avec l'album avait laissé entendre quelque chose de particulièrement carré. Et ce n'était qu'un début.

 

Sur dix pistes, Magoa va, avec ses formes racoleuses, prouver qu'il y a dans le fond beaucoup à dire et énormement à entendre.

Partons d'"Ailleurs", autre single en puissance.

Une introduction classe pour un lancement puissant. On va vite se rendre compte de la richesse et l'importance de chacun.

 

Les deux guitares prennent une grosse place mais la complémentarité avec la section rythmique, risque de marquer pour un bout de temps vos cervicales.

Le travail varié offre un résultat quelque part entre Monuments et un Meshuggah-light.

Le chant, double, entre clair et growlé va aussi laisser une grosse marque : celle des "slogans".

Entre refrains, phrases scandées, mots récurrents, les lignes de chant sont particulièrement réussies, et sont la marque la plus "évidente" de Magoa sur cet album.

 

Cette réussite dans l'écriture tient plus sur la forme que sur le fond. Peut-être. Mais c'est ce qui est le plus visible.

Entre le clair ("Wall of the damned", "Betraying grace") et le plus bourrin ("Max bet", "There is no tomorrow") et un entre-deux gueulard ("Party time", "Eat your live") : le chant alterne, suit ou prend le relais du rythme imposé par la partie instrumentale.

 

Puis il y a cette volonté claire, affichée, de toucher à tout, par n'importe quel moyen. Le son ouvre ces possibilités, on a ainsi un court passage rappé (US), des élements electros, un clavier en fond, une basse particulièrement lourde sur certains passages ("Broken record" les combine tous).

Au delà de tous ces détails, il y en a une multitude d'autres appréciables entre la 1ère et la 1000ème écoute sur chaque des titres de qualité égale.
 

La première ne sera pas de tout repos : soit perturbante, soit addictive, elle aura au moins un effet sur ceux qui prolongent l'expérience de l'écoute au delà d'un morceau : SECOUER !

photo de Tookie
le 23/01/2014

4 COMMENTAIRES

slipman

slipman le 24/01/2014 à 11:29:42

cover par abovechaos.org rencontré au bloodwave , il fait un sacré boulot !

PogoTiM

PogoTiM le 27/01/2014 à 10:30:11

Comment apprécier un groupe avec des parties de chant 'Wohoho' comme tu dis ?
Dommage, certains riffs déboîtent vraiment, mais il y a des limites à ne pas dépasser s'il un groupe veut se considérer comme 'métal'

PGN

PGN le 26/06/2015 à 12:34:53

Dommage que tu n'aies pas parlé de Forgotten Saints... A mon sens c'est la meilleure. L'intro est très réussie, le premier passage ultra-bourrin est parfaitement maîtrisé et envoie un son surpuissant...

Tookie

Tookie le 26/06/2015 à 13:38:41

Je t'avoue avoir oublié ce titre jusqu'à ce que ton comm' me pousse à la réécoute...et tu as carrément raison ! Un très bon morceau !

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