Moon Tooth - Freaks

Chronique Maxi-cd / EP (13:47)

chronique Moon Tooth - Freaks

Cela fait longtemps qu’on aurait dû vous parler de Freaks. Depuis le début de l’année pour être exact, quand le volume 10 de la compilation Combat Nasal nous a fait l’offrande de cette découverte croustillante. Car non seulement les américains de Moon Tooth (d’anciens Exemption ayant déjà 9 ans d’expérience dans les pattes) se sont forgés un style bien à eux, en marge des classifications usuelles, mais en plus leurs compos butent méchamment. Si. Et il va falloir dépasser votre appréhension des groupes-pas-faciles-à-ranger-dans-une-case pour ne pas louper cette pépite de chez Pépito, caramba!

 

Bon, la description de ce fameux « style bien à eux » ne pouvant pas – par définition – se réduire à l’énoncé d’une étiquette « prêt-à-porter », on va essayer de vous montrer un peu comment ça se passe sous la capot, histoire que vous soyez convaincus du « retour sur investissement » que vous procurera ce rendez-vous en terre inconnue. Le plus simple, pour évoquer la fougue métallique qui anime ces 4 titres, est sans doute de parler de l’alliance de l’hystérie contrôlée caractérisant les dernières productions de The Dillinger Escape Plan avec l’intelligence progressive mais joufflue de Nevermore. Le tout étant mené de voix de maître par John Carbone (au bilan plus que positif...), qui oscille entre chant hard rock, énergie trépidante à la Greg Puciato, et touches nasales rappelant parfois de (très) loin Mr Ozzy O.. Ce cocktail est servi bien frais, au sein de 4 morceaux qui respirent la liberté, l’innovation, et la patate des matins sponsorisés par Benco.

 

On vous avait déjà dit tout le bien qu’on pensait du morceau d’ouverture,  « Ebb / Flow », au sein de la chronique de Combat Nasal vol. 10. Le mélange de fougueuse modernité et de mélodies chaleureuses décrit ci-dessus y est tout simplement époustouflant, notamment sur le refrain, avec cette géniale percée d’une guitare « quasi-électroacoustique » propulsée par-dessus le maelstrom ambiant par une lead céleste, cette dernière restant sagement au fond de l’espace sonore. Mais les frissons procurés par cet EP ne s’arrêtent pas à ces 4 premières minutes. Dès « Goon », on se reprend une claque, dans un registre toutefois légèrement différent. D’ailleurs la première fois on se demande ce qui se passe tant le morceau démarre dans des eaux Hard Rock US ensoleillé à gros chromes, les cheveux au vent, ambiance que l’on était loin de s’attendre à trouver ici. Sauf que l’on se fait vite rattraper par cette dimension « TDEP almost goes pop » qui comble bientôt tous les espaces vides pour y injecter un méga-afflux de testostérone. Sur « Storm Pill », la donne change encore un poil, le titre commençant sur un matraquage rythmique excessivement catchy, avant de s’orienter vers un Hard noisy s’éclairant rapidement grâce à une mélodie aux dimensions épiques. On est alors mûr pour se faire cueillir par le rafraîchissant début de « Silver Gallows », dans un style qui pourra rappeler And So I Watch You From Afar ou Scale The Summit. Nature, guitares acérées, modernité, force: poigne de metal dans un gant de velours quoi. Puis John prend la relève pour nous caresser de son chant velouté qui adoucit les tortillons guitaristico-rythmiques du fond au point de nous faire passer ces vessies alambiquées pour des lanternes métalliques faciles à digérer... Alors qu’en fait, ça bouillonne méchamment là-dessous!

 

Alors oui, je sais: je vous avais aguichés en vous disant que Moon Tooth pratique une musique à part, et pourtant je n’ai pas arrêté de vous causer de la face poppy de TDEP. C’est vrai. Mais ce qui est sûr, c’est qu’avec ces américains, on ne peut absolument pas parler de clonage: ce matériau de base leur sert de fondations solides sur lesquelles ils construisent quelque-chose de nouveau et d’excitant. Croyez-moi: Freaks est une vraie bonne surprise, et une affaire à suivre. Alors on enlève ses pantoufles, et on plonge!

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: sur Freaks, Moon Tooth part d’une base musicale typée « The pop side of TDEP » pour développer une musique nouvelle, personnelle, plus progressive, plus « hard rock », qu’une simplification outrancière pourrait réduire à un Nevermore 2.0.

photo de Cglaume
le 19/08/2014

2 COMMENTAIRES

Parav

Parav le 22/08/2014 à 18:34:53

Super surprise, merci pour la découverte!

cglaume

cglaume le 23/08/2014 à 09:12:48

De rien: les chroniques servent à ça ;)

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