Moron Police - Defenders of the Small Yard

Chronique CD album (43:15)

chronique Moron Police - Defenders of the Small Yard

On ne sait jamais à l’avance d’où va venir la nouvelle giclette de metal pétillant, celle qui va vous tenir en haleine pendant des semaines, celle qui va vous faire bramer comme un âne au volant du Kangoo pour essayer de convertir malgré lui le petit clan familial, celle qui va vous faire pondre une demi-douzaine de messages enthousiastes sur votre réseau social préféré pour essayer de convertir en vain des amis/followers/gremlins qui de toutes façons ne réagissent qu’aux mots-clés « foot », « Game of Thrones » ou « piercing de l’urètre ». Eh bien pour clore en beauté le printemps, VLAM, c’est de Norvège que nous vient la grande bourrasque de gaz euphorisant nommée Moron Police (... patronyme qui se traduirait assez bien par Condkoï en punk/hardcore français).

 

Bon, la superbe pochette de Defenders of the Small Yard est relativement claire sur le sujet, mais je vous le confirme: ces loustics-là ne sont pas d’anciens membres de Blasphemic Dead Tits cherchant à perpétrer leurs outrages sonores sous un nouveau patronyme, l'air de rien. Mais cela transparaissait déjà à travers la liste des influences par eux revendiquées: Major Parkinson, System of a Down, Primus, Faith No More, Freak Kitchen, Infectious Grooves, Mr. Bungle, Frank Zappa… Bref, pas besoin de vous faire un dessin.

 

Sauf que, au-delà de cette liste un peu fourre-tout, pour se faire une image mentale fidèle de la musique de Moron Police à partir de votre jukebox cérébral, il vaudra mieux imaginer le synthé cartoon et les compos montées sur ressorts d’un 6:33 un peu moins « metal extrême » qu’à l’accoutumée, mélangés à l’insouciante et douce folie d’un Toehider doté d'une bonne grosse paire de ‘cougnettes. Vous ajoutez à cela une voix plus ou moins Pattonienne portant à bout de bras d’excellents refrains, des chromes et une ambition toute américaine, un brin de Devin Townsend, un angle d’attaque funky et une palette aussi large que celle d’Osaka Punch!, et là, ouaip, vous le tenez votre portrait-robot.

 

Et ce qu'il y a d'encore plus bueno pour les hit single freaks que nous sommes (pas vous?), c’est que Moron Police propose des morceaux courts, à forte personnalité et à très haute teneur en peps, beaucoup d’entre eux pouvant prétendre sans problème au titre de gros cartons radio-euphoriques. Comme « T-Bag Your Grandma » qui propose un Cartoon Thrash Pattonien imparable, entre 6:33 et Osaka Punch!, donc. Comme l’énormissime « Black Woman » qui marie metal velu et bondissant avec un énorme refrain rétro à base de Wab-Chou-Bab’ fleurant bon les couleurs vives des 60s (…dans le même esprit que le « I Like It » de 6:33? Ouaip, pourquoi pas). Comme la pochette surprise remplie de pois sauteurs Toehideresques « Steve Job Is Dead, But I’m Not » qui s’épanouit sur un refrain ample, chaud et fédérateur. Comme « Prepopherous » qui n’est pas groovy/funky, non: qui EST le groove et le funk. Ou encore comme « Cabo », aussi metal que catchy, qui aurait mérité de conclure l’album.

 

Et là, hop, je « transitionne » opportunément vers les rares points plus faibles de l’album... Parmi lesquels on se permettra de citer « Stomp That Goomba », sympathique morceau de nawak hard rock US bien huileux et chaud-bouillant, mais dont le niveau ne permet pas de constituer LA conclusion idéale pour une telle galette. Autre réclamation: la 1ere moitié de l’album semble au premier abord plus consistante et pétillante que sa tendre moitié finale... Sauf qu’à force de faire tourner l’engin, on finit par se dire que, à l’instar du tout premier Diablo Swing Orchestra ou du premier Osaka Punch!, le jugement était bien hâtif. Car au final, tout ça est globalement excellent. D’autant que « Another Song About California » est une sympathique pause « Je gratouille au coin du feu » que n’aurait renié ni les Red Hot, ni Mike Mills. Et puis la petite touche « country  / folklo » (en grande partie due à un violon que l’on retrouve par 3 fois sur l’album) de « Soul Train Of The Damned » est quand même tout particulièrement jouissive. Sans parler de « Welcome To The West » qui constitue un putain de tube stoner/blues/rock à gros pétard multicolore.

 

‘sont énormes ces gars Nomdidjiou!

 

Festif, généreux, remonté comme un zébulon chargé à bloc, Defenders of the Small Yard est un album qui dégage une énergie et une joie de vivre rares. D'ailleurs comment se fait-ce-t-il-donc qu’on n’ait pas entendu parler du groupe à l’occasion de la sortie de leur 1er album, mmmh? Car c’est du nawak metal/rock de qualité premium que Moron Police nous propose ici ma bonne dame: alors on arrête d’hésiter devant l’étal et on va se servir une généreuse louchée de décibels bondissants via le player qui vous tend les bras en haut à gauche!

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Entre les œuvres de 6:33, Toehider et Osaka Punch!, Defenders of the Small Yard est la grosse bombe qu’aucun fan de nawak ne peut se permettre d'ignorer!

photo de Cglaume
le 11/08/2014

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