Nails - Every Bridge Burning
Chronique CD album (17:47)

- Style
Powerviolence - Label(s)
Nuclear Blast - Date de sortie
30 août 2024 - Lieu d'enregistrement God City Studio
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Huit ans.
Huit putain d’années que Nails nous fait marner depuis You Will Never Be One Of Us.
Bon, ce n’est pas comme si certains groupes comme Tool (13 ans), Atheist (17) ou Possessed (33 ANS NOM D’UN DOIGT DANS LE FIAK) ne nous avaient pas habitué à des délais encore plus interminables. Mais pour un groupe de powerviolence et ses albums d’une vingtaine de minutes, on est à deux doigts de l’insatisfaction chronique.
On peut déjà se rassurer sur un point : dans Every Bridge Burning, Nails fait du Nails. Soit son habituel torrent de brutalité déversé à pleine puissance sur un tempo foudroyant, enchaîné avec maestria. À peine le temps de finir « Every Bridge Burning », troisième titre de la tracklist, qu’on croirait toujours les hostilités à peine commencées. Du skeud n’émaillent à peine, en effet, que quelques riffs un brin mélodiques (« Dehumanized ») et encore moins de soli (après ne boudons pas notre plaisir ; celui de « Bring Me the Painkiller » déboîte). Une économie à même d’en acérer soigneusement les contours.
Bien que savamment intégré dans la continuité offensive du groupe, Every Bridge Burning n’en introduit pas moins un nouveau Nails, dont un caractère d’autant mieux trempé saille de chaque nouveau membre du line-up. Des rythmiques thrash (« I Can’t Turn it Off ») se reconnaissent ainsi aisément dans le jeu de batterie bien groovy de Carlos Cruz (Warbringer) tandis que la gratte de Shelby Lermo (Thanatotherion) en agrémente la puissance de sonorités black/death du plus bel effet (« Made Up in your Mind »).
Toujours aussi ardent et méticuleux, le chant de l’indéboulonnable Todd Jones déchaîne cette alchimie instrumentale de ses inflexions claironnantes sans jamais verser dans le guttural creux. La title-track en offre, à ce niveau-là, le meilleur diaporama. Every Bridge Burning possède cette force de proposer un powerviolence assez classique mais suffisamment varié dans chacune de ses aspérités pour en rendre l’écoute particulièrement agréable. Au milieu de cette collection de morceaux extrêmement courts (à peine 38 secondes pour « Trapped », accrochez-vous bien), Nails se paye même le luxe de morceaux plus longs (jusqu’à trois minutes (!) pour « No More Rivers To Cross »), qui jurent malheureusement avec la sauvagerie ambiante.
Ces épars moments de « répit » (toute proportion gardée) parviennent même à créer le paradoxe de rendre un peu trop long un album d’une vivacité implacable, dont la durée ne dépasse pourtant même pas les 18 minutes. Comme si double-pédales effrénées et basse sépulcrale voulaient elles-mêmes faire l’aveu de leurs limites dans la construction du skeud.
Défaut mineur en regard de leur faible impact sur un album aussi court, dynamique et rentre-dedans. Fortiches, ces gars de chez Nails : même leurs défauts, ils parviennent à les tourner à leur avantage.
3 COMMENTAIRES
Crom-Cruach le 09/10/2024 à 16:36:20
Le frontman est toujours un sacré boule de haine. Pas les 17 minutes 47 de l'année mais le job est bien fait.
Aldorus Berthier le 11/10/2024 à 16:04:50
En tout cas un album dont l'écoute m'a bien aidé un soir que j'avais un peu de colère à évacuer 😤
Aldorus Berthier le 11/10/2024 à 16:05:15
Finalement, 17 minutes c'est la durée parfaite pour ce qu'on en attend
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