Necrowretch - Swords of Dajjal

Chronique CD album (13:39)

chronique Necrowretch - Swords of Dajjal

Le premier truc qui vous saute au visage, direct, avec le dernier Necrowretch, est sa pochette composée par Stefan Thanneur et déjà responsable de celle du terrible The Ones From Hell.

Va falloir causer termes techniques rapport à cette illustration car elle résume une bonne partie du propos de l’album.

 

Dhû'l-fiqâr ou plus souvent Zulfikar est l'épée à deux pointes que Mahomet aurait trouvée dans le butin de la bataille de Badrl. Zulfikar est l'un des symboles les plus anciens et les mieux connus de l'islam. Son nom a été traduit de plusieurs façons : « tranchant l'échine », et parfois en « qui distingue le bien du mal ».

L’arrivée du Dajjal (l’imposteur) est perçue comme étant la plus grande fitna (tentation) que connaîtront les musulmans. Il est, à ce propos, recommandé pour tout serviteur d’Allah, de chercher refuge auprès du Patron pour lutter contre le mal et ses épreuves.

Bon, dans le texte, le Dajjal ne ressemble pas à ça : il est borgne et boiteux mais avouez que ce fuckin’ Nosferaru écarlate incarne parfaitement l’Antéchrist aussi.

Dans une société française crispée sur la religion et plus particulièrement sur celles du livre, qu’il est bon de voir qu’il existe des combos qui manient les références culturelles en toute liberté pour nous raconter des histoires, en musique.

 

Vlad et ses sbires (qui ne sont plus de Valence ! J'ai bon Vlad ?) nous causent ainsi de divinités berbères barbares ("Dii Mauri"), d’un esclave tentant d’ouvrir le tombeau d’un ancien roi numide ("Numedian Knowledge", single qui déboîte ta sale race dès son intro), des seules entités surnaturelles zoroastriennes qui favorisent le bordel total ("Daeva"), de cités hantées et de fin du monde.

 

Si le dernier Necrowretch fait déjà envie sur le fond, attendez d’en découvrir la forme.

 

Le groupe n’a pas renié son approche brutal et redoutable du Death Black déjà étalée avec bonheur sur le skeud précédent. 37 minutes et quelques blasphèmes suffiront alors pour illustrer ma prophétie de 2020.

J’avais donc prédit que le combo allaient tout casser dans la cabane sacrée.

Non ?

Et bien j’aurais dû, tas de كفار.

 

Alors, ces huit plages, dont une instru, se font plus ciselées que mon Opinel Numéro 13, planqué dans le slip.

Elles forment, chacune, un tout compact et sans pitié mis en avant par une production où chacun élément se distingue. Oui même la basse. Et moi j’aime la basse grasse.

J’adore aussi les ambiances opaques mais qui, avec Necrowretch, ne peuvent pas se départir d’une fureur permanente.

Ainsi le chant de Vlad, au sommet de son art (Juste l’intro du fabuleusement furieux "Dii Mauri"...), nous entraîne dans une dimension où le Metal Noir de La Mort ravit ses lettres de noblesse aux autre sous genres.

 

Si de prime abord, l’ensemble de la fresque se fait limpide, on y distingue de multiples coups de pinceaux.

Que ce soit, évidemment, les ambiances orientales, ici, ou bien encore les arabesques tétanisante du batteur, là. Le sens du break qui relance sans cesse la machine à décapiter se fait parfait. Sur ce point, une judicieuse utilisation de chœurs de possédés et d’accalmie sinistres ponctueront des montées en puissance dédiées à l’Ambre et au Tonnerre.

Vous voulez une comparaison avec des darons au niveau du chabbat ici joué ?

J’ose sortir Kampfar de mon caftan. Même si les Français se font moins reptiliens que la horde de Dolk et bien plus des pèlerins sur le chemin d'Iblis, chassé du ciel et qui devint le boss de l'Enfer.

 

« Une dernière prophétie qui scellera votre sort.

Arrête ! C'est ici... l'Empire de la Mort. »

 

Cette collection de psaumes venimeux se conclue donc en français.

Pourquoi échapperait-on, à cette terrible damnation sonore en fonction de notre langue ou de notre confession ?

photo de Crom-Cruach
le 02/02/2024

4 COMMENTAIRES

el gep

el gep le 02/02/2024 à 10:56:22

En voilà une bien belle de chro' !
Ça donne envie.

Tookie

Tookie le 02/02/2024 à 11:07:31

Je n'y connais rien sur le thème et donc la question du fond, n'étant intéressé que par la forme. Et la forme, après une seule écoute, elle déglingue.

Moland

Moland le 02/02/2024 à 12:06:30

J'ai appris plein de trucs dans cette chro. Du reste, ça passe très bien, musicalement. 

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 03/02/2024 à 18:56:29

Cool. Je voulais être carrément être plus blasphémateur mais je me suis déballonné : j'avais peur de recevoir des menaces godiches de la cellule savoyarde de Daesh.

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