Negură Bunget - Vîrstele Pămîntului

Comme la période s’y prête, allons faire un tour du côté de la Roumanie pour parler d’un groupe bien connu chez les fans de Black metal folklorique, atmosphérique ou progressif... Il s’agit de Negură Bunget.

Pour ceux, comme moi, qui découvrent ce groupe, on va faire un léger cours de rattrapage. Le combo s’est formé en 1995 à Timişoara, ce « Vîrstele Pămîntului » est leur cinquième véritable album. Le précédent (« Om ») remonte à 2006, cet opus a été décrit par toute la presse et par le public comme étant un chef-d’œuvre de Black metal atmosphérique (et il est vrai que c’est un sacré bon album).

Mais, ce « Vîrstele Pămîntului » marque une rupture dans la discographie du groupe ; car pas plus tard que l’année dernière, une bonne partie du line-up d’origine a mis les voiles pour former Dordeduh, un autre groupe dans le même esprit. Ce qui fait que Negru (batteur et membre fondateur) a dû remonter un nouveau line-up, n’en déplaise à certains.

Negură Bunget nous offre donc un Black metal très inspiré par le folklore de son pays, on peut entendre à travers ce disque une multitude d’instruments traditionnels comme le Kaval, la Frula (les deux étant des genres de flûte), le Tulnic (ressemble à une immense corne de brume), flûte de pan, xylophone, et autres percussions... Les compos nous font voyager à travers les montagnes Roumaines en nous plongeant dans son folklore ancestral (le premier morceau pose très vite le décor avec des sons de cloches sur une mélodie de flûte envoûtante), ces instruments se fondent dans des compositions épiques et de haute volée ! L’atmosphère qui se dégage d’un album comme celui-là est tout à fait atypique, car issue d’un folklore qu’on ne connait que très peu. Certains morceaux sont complètement atmosphériques, comme l’instrumental « Jar » ou le très tribal « Umbra », le dernier titre étant également rempli d’éléments folk comme les différentes flûtes, des percus et des chants qui nous prouvent bien que Negură Bunget ne fait pas semblant !

La voix prend très souvent une dimension non seulement traditionnelle mais presque incantatoire lorsqu’elle est chantée, comme sur « Chei de rouă » par exemple. Le reste du temps elle est bien sûr complètement typée Black metal, mais ces hurlements écorchés sonnent comme des cris barbares qui résonnent dans les collines des balkans. A noter que tous les textes sont chantés en Roumain.

L’aspect metal apparaît en fait comme secondaire, il est plus ou moins présent suivant les morceaux ; bien que les longs riffs bien froids, et les parties de double pédale restent quasi-omniprésents. Ces parties de batterie véhiculent d’ailleurs un certain groove, qui amène un côté plus technique à la musique.

Negură Bunget nous offre une fois de plus un très bon album, qui devrait plaire à tous les metalleux à la recherche d’un peu d’exotisme. Bien qu’il soit très bon, il reste plus atmosphérique que son prédécesseur et légèrement moins inspiré, donc un cran en-dessous...

PS : pour ceux que ça intéresse Negura Bunget signifie ‘’La brume sombre de la forêt’’.

Domain-of-death

le 15/11/2010