Purple - (409)

Chronique CD album (33:25)

chronique Purple - (409)

Si je n'avais pas eu des boudins à la place des doigts. Si j'avais su tenir un rythme plus de 20 secondes. Si j'avais autre chose qu'une gueule de prof d'histoire constipé : j'aurais monté un groupe. Et si j'avais pu ou su choisir un style, j'aurais été tenté de ressembler aux Purple.

Je serai tombé amoureux d'une gonzesse comme la batteuse/chanteuse Hanna Brewer, qui m'a déjà fait oublier la douce dingue de chez Pypy.

J'aurais joué de la guitare autrement qu'en passant la langue comme je le fais dans ma petite pièce musicalo-vidéo-ludique en chiant 2 riffs dégueulasses. Et j'aurais fait ce genre de rock léger.

Non. Je n'aurais pas été bassiste, faut pas déconner : pourquoi chercher à avoir du style si c'est pour tout gâcher avec une basse ?

 

Je vous dis tout ça parce que je suis vraiment devenu fan de Purple.

En s'y mettant à 3 en 33 minutes, tranquillement, ils ont fait leur petit truc qui claque sérieusement, sans prétention et m'ont rendu salement jaloux.

 

"409" n'est pas vraiment punk au sens premier du terme, mais au sens large. Ce n'est pas celui tout sale comme les téléspectateurs du 13h l'imaginent sur un marché du Limousin : avec des crêtes et des blousons en cuir.

On parle de ce punk des années 2000 et des brouettes. Un peu comme cette stylée punk à chien que j'ai croisé avec ses cheveux verts et son Macbook sous le bras (Si si, j'ai déjà vu).

Pas le gars bourré édenté qui dit "Fuck la société" avec son chien moins dégueulasse que lui et qu'il tient par une ficelle culinaire (Si si, j'ai déjà vu...)

 

Purple sort un album proprement produit. Après tout, Nirvana avait une prod' "gendre idéal" sur "Nevermind". C'est un peu le cas ici aussi.

C'est simple, et même si c'est bien équilibré, propre comme tout ce qui est moderne, il y a un côté rétro perceptible dans le guitare.

 

J'ai déjà sur-vanté, et hyper-vendu le concept du trio. Encore aujourd'hui c'est bonnard. On profite des trois camarades avec la sensation de ne pas en louper une miette.

"409" est une bukkake musicale : on en prend plein la gueule.

Pourtant le groupe ne fait pas de surenchère : il joue et ça déroule.

 

L'atout charme n'est pas qu'Hannah. Batteuse / chanteuse dont je suis tombé amoureux avant même de voir l'irrésistible minois.

Non, Hannah n'est pas une frappeuse avec un niveau de dingue : elle fait du punk-grunge qui se joue à un tempo assez peinard. Par contre il faut taper et ne pas faire semblant. Simuler ne semble pas être son truc. Tant mieux.

Mais là où je la préfère, c'est quand elle chante. Quand elle fait tout le boulot ou de simples choeurs.

Elle a ce timbre un peu grunge, cette personnalité vocale qui transpire le rock. J'ai évidemment eu une pensée pour Kim Deal et Courtney Love. Elle est capable de chanter dans un style un peu popeux et de sortir un truc quelque chose de plus ga-rageux la piste d'après.

 

Mais elle est hyper bien accompagnée.

D'un bassiste qui joue crânement sa partie mais qui ne reste pas de côté : on l'entend de bout en bout, et ça "groove" sérieusement ! J'ai beau plaisanter sur les bassistes, rien ne fait plus plaisir que de profiter de leur travail trop souvent dans l'ombre.

Évidemment, pour faire beau autour de la section rythmique, il y a le guitariste / chanteur.

Là aussi, il n'y a que de bonnes choses à dire, à commencer par des influences dans les soli (comme Dinosaur Jr en plus pépère) avec cette saturation qui fait un peu old-school.

Puis ce chant qui place le groupe entre New-York, Miami et Dallas.

C'est chaud, parfois nerveux ("Thirteen"), parfois mélodique mais toujours accessible, américain, « punk » gentillet dans le fond et la forme...

 

Purple est une friandise grungy dont on se ferait péter le bide quelque soit le jour ou l'humeur.

photo de Tookie
le 15/12/2014

0 COMMENTAIRE

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements