One More Season - Posthumes

Chronique CD album (40 minutes)

chronique One More Season - Posthumes

Posthumes, album qui porte malheureusement bien son nom, testament d'un groupe lu après sa mort, ce dernier ayant splitté l'année dernière déjà. Un testament comme seule et unique preuve du talent de ce combo, et c'est donc avec un brin d'amertume que l'écoute se fait.

 

Histoire de recadrer le groupe, il faut se placer en 2001 à Montpellier, One More Season débute sa carrière et se fait vite remarquer de part son talent mais aussi de part son line-up peu courant. En effet, les trois quart du groupe sont féminins, chose rare dans le milieu emo/screamo. Le groupe apparait en pleine émergence de la nouvelle vague screamo européenne, aux côté de Mihai Edrish, Daitro et autre Impure Wilhelmina avec qui elle va tournée et se forger une bonne réputation. Après une démo et deux maxis le groupe se décide enfin en 2006 d'enregistrer leur premier album, et malheureusement le dernier.

 

On débute donc l'écoute de Posthumes avec "Radiant Oblivion", lente et tranquille ouverture, bercée par des vocalises féminines, quelques arpèges et souffles électrorganiques divers. On est rapidement happée par cette douce introduction qui nous mène au second morceau. "29th July", casse l'atmosphère paisible et y va de sa rage, envoyant riffs saccadés, batterie épileptique, le tout sublimé par la voix de Nadège. Le chant, totalement maitrisé, est l'élément clef de ce combo à n'en pas douter. Tout en nuance, en finesse, il s'adapte aux différentes atmosphères de l'album, pouvant aussi bien être rageur que mélodique et planant à souhait. Parfois proche de Björk, il fait également penser à Maura Davis (ex-Denali), les deux chanteuses partageant ce timbre envouteur et âpre à la fois. Mais n'oublions pas les musiciens, ces derniers distillant de très belles mélodies, toute en délicatesse, lorgnant du côté du post-hardcore à la Envy, alternant passages massifs ("Emotional Work") et envolées atmosphériques (le sublime diptyque "Mirobolis" ou "Elusive"). Les mélodies sont réellement envoûtantes et touchantes, portant l'auditeur tout au long des huit morceaux sans jamais le perdre et l'ennuyer.

Les quelques fans du groupe seront surpris tout de même de ne plus entendre un seul cri de la part de Nadège, plus aucune partie screamo n'étant présente, le groupe préférant s'attarder sur l'aspect atmosphérique des compositions. A l'image de l'introduction ou d' "Impatience", les nappes électros sont très présentes, rappelant un peu Radiohead mais surtout l'islandaise citée plus haut.

L'album se clôt sur le somptueux "Elusive", morceau fleuve de neuf minutes à l'émotion à fleur de peau, montant progressivement en tension pour un final de toute beauté aux envolées de guitares cristallines et aux arpèges vocaux tout simplement à tomber, laissant l'auditeur pantois.

 

Particulièrement touchant et beau, ce Posthumes est une des surprises de cette année. Porté par des moments de Grace remarquables que l'on doit à la chanteuse et à des envolées guitaristiques de toute beauté, cet album ne semble souffrir d'aucun défaut, si ce n'est quelques influences parfois bien marquées. Le seul regret qui persiste et persistera longtemps concerne l'aspect testamentaire de cet album, signant la mort de One More Season (rip).

 

P.S : à noter la présence d'une piste cachée à la fin d' "Elusive", plus acoustique, et qui vaut le coup.

photo de DreamBrother
le 01/12/2007

1 COMMENTAIRE

Pidji

Pidji le 01/12/2007 à 12:38:50

Bonne surprise pour moi aussi, je n'attendais rien de ce disque et finalement il est plutôt bien foutu !

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