Reverend bizarre - Death is glory now

Chaque album du Reverend Bizarre est annoncé comme le dernier du groupe (qui je vous le rappelle a programmé sa dissolution dès sa création…). Mais il semblerait, qu’encore une fois, les Finlandais n’aient pas eu le courage de renoncer a propager leur Doom traditionnel à la face du monde (ou devaient-ils encore un disque a leur label, qui sait... Haha). Bref, il semblerait que cette fois c’est la bonne, l’ultime sortie du groupe ne fait pas dans la dentelle : un double album pour une durée totale de 1h44 de Doooooooooom !

Bon, je ne vais pas vous le cacher, même si j’aime beaucoup Reverend Bizarre, j’admets qu’une chanson est révélatrice de la discographie complète du groupe, à savoir pas de surprises, toujours la même recette efficace, et plus ou moins d’inspiration selon les albums.

Prenez par exemple la première sortie du groupe, unanimement saluée par la sphère Doom comme un pur retour aux sources de qualité comparée au mollasson « II : Crush the Insects ».

Prenons également comme exemple l’excellent « So Long Suckers », double album de plus de deux heures dont ce « Death is glory now » aurait dû s’inspirer…

Les chansons du grand Reverend coulent moins de source qu’avant, un poil plus pataudes, voir longuettes, on ne retrouve pas la pêche d’un « Doom over the world » sur les morceaux plus Sabbathiens ou la lourdeur d’un « The Rectory of … ». Même si le groupe reste dans la veine Doom trad, fidèle a lui-même, la magie opère moins et on s’essouffle un peu à l’écoute de ce double album. Tout est affaire de goûts, je lui reproche surtout d’être trop Heavy (au sens noble et old school) du terme. On a le droit a des vocaux plus aigus qu’a l’ordinaire, quelques solis (pas dégueus en soit, mais ce n’est pas ce qu’on attend de Reverend Bizarre) ; même le son de ce « Death Is Glory Now » ne flatte pas mes oreilles (toujours comparé aux précedents albums).

Ne vais-je donc pas trouver un point positif dans ce double-album pour faire remonter tout ca ? Un peu de spoken-words bien rendu sur « Apocalyptic Raiders » dont la fin est plutot réussie (comme sur le premier titre), un « Tree Of Suffering » en milieu d’album qui relève un peu le niveau, et une batterie qui se décide enfin a décoller un peu sur « Children Of Doom »...

Mais qu’est ce que ce « Odinn’s Men » pour terminer le premier disque ? Mauvais goût quand tu nous tiens…

Passons au deuxième skeud, clairement moins décevant que le premier. Aux premières notes de « From the Void II », on retrouve du Reverend Bizarre de qualité ! Et l’impression se poursuit avec le morceau suivant « Dark World », ainsi qu’avec « Bend » : on retrouve du groove et satan anime chaque note du Reverend. Même « Rotestilaulu », malgré ses 4mn30, envoie a mort, tout comme le très heavy et rapide « Deceiver ».

Un album en demie-teinte donc ; comme « II : Crush The Insects », le sentiment que le groupe se perd en route, mais lorsqu’il retrouve son chemin originel, il nous balance la sauce sans se ménager. Mais je ne suis pas convaincu que cet album soit la meilleure épitaphe pour Reverend Bizarre, ayant adoré « So long suckers »... De plus, les reprises de Beherit (présent sur le split vinyle avec Electric Wizard et particulièrement réussie), St Vitus et Pentagram en guise d’hommage pour tirer sa révérence n’est pas trop de circonstance selon moi.

En somme un album dont seulement quelques titres ont leur place dans la discographie du trio, qui aurait mérité un meilleur traitement en ne faisant qu’un seul album, dont on ne passe pas la moitié du temps a changer de morceau… « Ave Satan, Ave Lucifer », et longue vie au Doom et au Reverend Bizarre !

Viking Jazz

le 30/04/2009