Rodrigo Y Gabriela - 9 Dead Alive

Chronique CD album (40:57)

chronique Rodrigo Y Gabriela - 9 Dead Alive

On se sent tout petit quand on écoute Rodrigo y Gabriela.

Ces deux formidables musiciens sont peut-être les meilleurs représentants du métal sans en jouer.

 

Nombreux sont ceux qui connaissent la petite histoire, après tout c'est déjà leur 5e album studio. Petit rappel ou info pour les néophytes : les mexicains, dans un trip européen n'embarquèrent que leur guitare acoustique au mépris des electriques. C'est ainsi que naquit un duo extraordinaire.

 

Excellent techniquement et invitant au voyage dès les premières mesures, le groupe revient avec "9 dead alive" à ses amours de duettistes.

L'experience avec un mini orchestre cubain, reprenant un mix de leurs albums précédents n'était pas une franche réussite et réarrangeait des morceaux qui ne méritaient pas d'être ainsi écorchés.

 

Cette fois, le voyage ne se fait pas qu'au travers de sonorités hispaniques.

"9 dead alive" traverse différents pays, avec une dédicace pour différents personnages historiques. On s'évade aussi derrière des hommes et des femmes, des années et des âges.

 

Ce point de vue renouvelle leur musique, notre écoute...dans un style rapidement lassant.

La guitare peut fatiguer les moins avertis ou les auditeurs peu passionnés par cet instrument ou le style.

Sans parler de fans qui en feraient une overdose...

 

Le duo s'efforce pourtant de provoquer un nouvel intérêt, conscient que la créativité a beau être sans limite, elle peut rapidement se retrouver coincée par des contraintes techniques et humaines que le duo s'est imposé.

 

2 guitares, 4 mains. Et pourtant, toujours la même classe lorsqu'il s'agit de transformer l'instrument à cordes en percussion.

On (re-)découvre toujours les mêmes qualités artistiques et techniques que sur les albums précédents. Certains sons, certaines rythmiques, certaines structures collent à la peau du duo : c'est normal, inévitable et attendu. Un point très important dans leur musique, mais qui ne mérite pas d'arrêt (je vous invite à lire ma chro de "11:11" pour cette question).

L'expression de leur personnalité (dans les grandes lignes) se fait dès "The soundmaker", d'autant plus que l'hommage s'attache à un guitariste espagnol.

 

Antonio de Torres Jurado sera l'unique musicien qui se voit dédicacé un morceau. La suite ratisse large entre scientifiques, poètes, personnages historiques ou tout simplement les animaux et la nature.

De ces dédicaces partent de nouvelles images qui permettent d'apprécier autrement l'énergie déployée et l'univers du duo. 

 

Attachés à un style et un doigté, il est difficile de changer d'univers pour les deux mexicains. Les ambiances sont variables et les démonstrations ne sont pas que techniques.

On se sent porté sur quelques titres vraiment réussis comme "Somnium", mais encore une fois la passion et l'emerveillement face aux techniciens parle.

Avec l'aisance des surdoués et la volonté des passionnés, le courant passe, l'album déroule avec une grande fluidité et n'est pas sans provoquer des émotions bien diverses.

 

Invitant à la reflexion, à l'évasion géographique ou temporelle (l'étonnant "La salle des pas perdus"), jusqu'à l'introspection (le magnifique "Megalopolis" interpretable à volonté), les musiciens ne parlent pas mais savent transmettre un message.

"9 dead alive" est un album qui rend hommage à des hommes et des femmes qui ressucitent le temps de quelques morceaux. Des honneurs qui enrichiront de multiples écoutes satisfaites et ne pourront que stimuler votre imagination...

photo de Tookie
le 19/07/2014

1 COMMENTAIRE

pidji

pidji le 19/07/2014 à 21:02:38

écouté qu'une fois pour le moment, mais plutôt cool !

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