Rome Buyce Night - Aether

Chronique CD album (41:22)

chronique Rome Buyce Night - Aether

Est-il écrit que 2020 sera l'année de toutes les commémorations, les anniversaires ?

En attendant l'an prochain, et sa pelletée de trentenaires Nevermind, Achtung Baby, le Black Album, Qui sème le vent récolte le tempo, Blood Sugar Sex Magic, et autres Use your Illusion... Rome Buyce Night profite de cette pré- Grand Messe, pour fêter comme il se doit ses... 20 ans.

 

The Indian Castle of Morocco, l'effort précédent souffrait de l'ombre épaisse déployée par Ann Arbor, 5 ans auparavant. On refaisait connaissance avec un groupe aventureux, se cherchant un peu sans trop savoir pourquoi. Un groupe sûr de sa maîtrise et de son savoir-faire. Prenant les chemins escarpés pour échapper à l'ombre avec de bonnes idées et de vraies nouveautés, et pourtant ne parvenant pas à se détacher de l'ombre.

Ann Arbor, par sa genèse inédite, sa presque rigidité, offrait un voyage assez ultime qu'il vous faut redécouvrir d'urgence, 10 ans plus tard.

 

Je m'apprêtais à vous écrire un lieu commun, comme être et avoir été, quand la deuxième écoute de Aether me cloua les doigts sur le clavier. Bordel, ils l'ont fait.

 

« Ceux qui vont mourir » en ouverture, nous ramène au sel de ces groupes post-rock dynamique, comprenez qui aime le groove avec quelques montées suspendues pour les guitares, quelques ralentissements prévisibles. Le genre de titre en colère qui reste poli pour ne pas déranger.

On entre dans la cour des grands avec l'implacable « Il restera encore quelque chose » entre poésie automatique et mélodies chamaniques. - Oh les idiots magnifiques, ont leur moment de grâce, une fois l'an - , comme morceau d'un texte froid, virulent, fou, pour une oeuvre maîtresse dans l'art de s'accorder avec les sons, de danser pieds nus dans l'herbe. - Ne sois pas médusé par le néant -

 

« Braizilia », « Martha Zéro » comme bande son parfaite pour plonger dans l'univers d'Enki Bilal entre songes sur le temps qui passe, mémoire collective sur cette impression de déjà vu-vécu et pour le coup, entendu. Alors que « Terra preta » nous plonge dans un western tout aussi fantasmé. « La Comédie » délivre les protagonistes pour de bon, dans un voyage onirique dont ils ont la clé et un fameux savoir-faire. La prose sombre y trouve toute sa place.

En terminus, « Ceux qui vont mourir te saluent » clôt un peu machinalement un ouvrage marquant.

 

Ceux qui découvrent Rome Buyce Night avec cet opus fantasmatique ne mesurent pas le chemin parcouru par ce groupe important, toujours next door.

photo de Eric D-Toorop
le 03/06/2020

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