Saint Vitus - Lillie: F-65

Chronique CD album (33:18)

chronique Saint Vitus - Lillie: F-65

Je ne vais pas vous faire l’histoire du « Doom » car je ne suis ni fou ni père Fouras et surtout je ne remets pas en cause l’existence d’internet. Mais si pour moi les débuts de Saint Vitus ne faisaient d’eux que les « simples » copies valables du Black Sabb’, c’est quand ils ont arrêté de faire des morceaux relativement rapides (toutes proportions gardées) et de chanter dans les aiguës à la « hard rock 80’s » qu’ils se sont véritablement démarqués. Des sons graves, un accordage bas, des chansons lentes et épurées, ancrées dans les 70’s et c’est avec Scott « Wino » Weirich (échappé de The Obsessed) au chant en remplacement de Scott Reagers qu’ils sortent le triptyque Born Too Late (1986) – Mournful Cries (1988) - V (1989) pour, aux côtés des Cathedral, Candlemass et autres, devenir les référents de cette alors nouvelle approche musicale. 

 

Après multiples abandons, allers-retours des chanteurs, reformations éphémères et autres jetages d’éponge devant le total désintéressement des publics et des médias face à leur musique (et aussi sûrement à cause de problèmes de junkies qu’ils étaient), Saint Vitus, suite à quelques concerts « évènements », revient aujourd’hui, en 2012, et revient plus vieux que jamais ! Oui en parlant de concerts « évènements », c’était mortel ce concert au Hellfest en 2009, quand Wino au chant et Dave Chandler (guitariste et principal compositeur du groupe) semblaient sortir directement du cimetière pour revenir nous hanter quand d’autres groupes de « vieux de la vieille » semblaient eux sortir de l’hospice pour juste venir récupérer leur pension de retraite avec comme seule hâte, de vite y retourner…

Devant la qualité des projets actuels auxquels Wino participe (notamment Shrinebuilder, Premonition 13, et sous son nom), et même si, à l’instar des Black Sabb’ auprès des fans il y a une gué-guerre sur qui des 2 chanteurs « cultes » du groupe est le meilleur, on trouvera pertinent que ce soit lui qui porte, et chante cette reformation et ce nouvel album.

 

Du coup que donne ce Lillie : F-65 ? Eh bien malgré la pirouette casse-gueule du retour avec un concept album un peu foireux (souvent les concepts albums révèlent une panne d’inspiration... Et puis, ici un concept album sur la « dépendance » d’un personnage, on peut trouver ça étrange dans le sens où tous les albums de Saint-Vitus en parlent déjà entre les lignes), eh bien c’est plutôt bon et 200% Saint-Vitus ! Ça ne prend pas la pose, ils ne s’auto-parodient pas et ne singent ni leur passé, ni le présent des autres. En gros ils jouent ce qu’ils ont toujours joué !

Saint Vitus reste donc épuré, guitare-basse-batterie-chant, n’ayant pas besoin de plus pour nous poser des rythmiques semi-pachydermiques hypnotiques à nous muscler/rompre le cou (les riff principaux de "The Waste Of Time" et de "Dependance" sont de purs moments de headbanging de zombie !). Et quel bonheur quand Dave Chandler enfonce sa pédale wha-wha pour nous cracher des dissonances de sa guitare ! Tout passe comme papa dans maman, les compositions, le chant, les changements de tempo, cette touche « old school » avec enfin un son qui la valorise, et donc ce Lillie : F-65 conviendra aux die-hard fans comme aux nouveaux auditeurs du groupe.

On regrettera juste que l’album soit un peu court (pour éviter les faux-pas où ils se sont eux-mêmes trouvés enfermés dans les limites du concept ?) avec 2 titres instrumentaux qui n’auraient d’intérêt que sur un disque plus long.

 

Le cinéaste Romero nous avait prévenus, « quand il n’y a plus de place en enfer, les morts reviennent sur terre »... Il avait juste oublié de nous prévenir qu’ils reviendraient y faire un bon disque ! Hell year !

 

photo de R.Savary
le 04/06/2012

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