Secret Chiefs 3 - Ishraqiyun: Perichoresis

Chronique CD album (41:23)

chronique Secret Chiefs 3 - Ishraqiyun: Perichoresis

C’est déjà (...mais également « seulement » seriez-vous en droit de rétorquer) le 3e disque de Secret Chiefs 3 qui bénéficie d’une chronique CoreAndCoïenne. On vous épargnera donc le long laïus de présentation de ce groupe: vous n’avez qu’à aller le lire ici. On se contentera de vous rappeler 2 points importants pour la suite: 1) Secret Chiefs 3 est la chose exclusive de Trey Spruance, ex-Mr Bungle 2) derrière ce groupe se cachent en fait 7 formations distinctes (appelées « groupes satellites » dans la terminologie officielle), chacune ayant sa chasse gardée musicale. Ce second rappel est d’autant plus important que, contrairement à la coutume, le présent objet de nos attentions n’est pas un album collégial, mais bien un opus dédié à 100% à l’une de ces entités qui participent habituellement à la schizophrénie artistique du "triumvirat cabalistique". Ainsi, après Le Mani Destre Recise Degli Ultimi Uomini qui voyait les Traditionalists déclarer en version longue durée leur amour des B.O., c’est aujourd’hui le tapis volant d’Ishraqiyun à qui il est offert une longue course de plus de 40 minutes intitulée Perichoresis.

 

…Alors ajustez votre turban, attrapez votre cimeterre, faites chauffer la chicha: Trey Spruance se propose de vous initier aux secrets des charmeurs de serpents et autres techniques occultes de danse du nombril afin de vous permettre d’atteindre l’état de transe extatique du derviche sans pour autant vous chopper mal au cœur ni dépenser trop d’argent en substances illicites.

 

Car ce que nous offre Ishraqiyun, c’est bien ça: du soleil enivrant et du déhanché hypnotique. Et pour le soleil, ils y mettent le paquet: esraj, sarangi, violon, tabla, saz, sitar (et pas encore couché), nevel, kinnor, congas, rabâb, ney… Rien qu’avec la palette des improbables instruments utilisés par nos amis, on voyage entre moyen- et extrême-orient, le point commun entre toutes les voix de cet orchestre aux 1000 parfums étant l’indolence groovy provoquée par une exposition prolongée à leurs mélopées en provenance de latitudes plus australes que les nôtres. Mais côté hypnose, nos amis maîtrisent également leur sujet. D'ailleurs leur tactique est aussi simple qu’efficace: prendre une trame mélodico-rythmique chaloupée, et la décliner pendant de loooongues minutes (16:47 pour l’anesthésiant « Perichoresis »!) en d’exotiques variations, cet entêtant ressac étant enluminé de leads variés. Rassurez-vous, ces compos sont également – mais occasionnellement seulement – équipées d’une guitare électrique, ainsi que des autres instruments rock « traditionnels »  ce qui justifie que l’on vous en parle en ces lieux. Des touches électro sont également de sortie sur « Base Phive Futur-Cossacks » (le meilleur morceau selon mes critères, entre beats orientaux veloutés, féeries du désert et sirène des 1001 nuits répétitive) et « Saptarshi » (qui évoque une version « lounge » du dernier EP de Seth.ect – promis on vous en reparle bientôt). Bref, ça partouze sans frontières sur d’épais tapis persans!

 

Si l’idée d’un long trip dépaysant, plus orienté « groove mystique » que « furie métallique », ne vous fait pas peur, que l’idée de partir à dos d’éléphant (et/ou de dromadaire) en compagnie d’Orphaned Land (version orchestralo-instrumentale), Sebkha-Chott et Seth.ect vous séduit, et que vous ne craignez pas que tant de moelleux finisse par vous faire ronfler bruyamment, signez là, en bas du contrat – ou tapez votre code secret ici, à l’abri des regards indiscrets. Ishraqiyun: Perichoresis deviendra alors vôtre, votre tension nerveuse sera enfin soulagée, et qui sait: peut-être apprendrez-vous de ces nouvelles positions initialement destinées à figurer dans le volume 2 – jamais sorti – du Kama Sutra…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: en laissant les rênes de Secret Chiefs 3 à l’entité Ishraqiyun le temps d’un album, Trey Spruance nous offre 40 minutes d’une danse du ventre aussi mystérieuse que séduisante, hypnotique, au groove indolent, à laquelle se mêlent les orchestrations d’Orphaned Land, les beats brûlants mais apaisés de Seth.ect et les volutes sinueux d’un Sebkha-Chott en djellaba.

photo de Cglaume
le 08/01/2015

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