Soen - Tellurian

J'évite depuis quelques années les débats stériles sur le net malgré FB et Twitter, médias sociaux qui turbinent avec le contenu de cas également sociaux.
Mais un article m'a bien bouffé l'après-midi, dans un débat resté courtois.
Un magazine musical à la con a fait un Top 50 des meilleurs batteurs de metal du monde en y mettant Lars Ulrich.
Bon déjà, la blague.
Ensuite, ils ont omis d'y mettre Martin Lopez. Là, ça a tourné en cahuète.

Faut être carrément ignare, ou manchot et sourd (ou tout simplement con) pour laisser ce mec de côté quand on a écouté les albums d'Opeth entre "My arms, your hearse" et "Ghost reveries".
Cette parenthèse d'un fan-boy d'Opeth est là pour soigner ma transition.
Soen est le projet de Martin Lopez.
 

Voilà. Ok, ce n'est pas la transition la plus fine, mais elle est logique.
Il ne faut d'ailleurs pas longtemps pour piger qu'on écoute des scandinaves. J'vous laisse apprécier le line-up, sur la page du groupe, qui ravira les connaisseurs.

Il y a cette ambivalence assez bandante chez les suédois : capables de laisser parler leurs gênes hurleurs de puissants vikings, les mecs ne peuvent s'empêcher d'exprimer leur côté tendre. Savoir gérer ainsi ses émotions demande à ne pas être trop con, mais lorsque c'est fait en musique avec toute la finesse que cela exige : ça devient carrément la classe.

Soen est donc de cette trempe : capable de lâcher un riffing tape-à-l'oeil, parfois quelque peu emprunté à la bande d'Akerfeldt (ha bah oui, ça fallait s'y attendre), le groupe ne se tourne jamais vers le growl...mais ce n'est pas parce que ce n'est pas gras que ce n'est pas sombre.
Empreint d'une certaine mélancolie, d'une fragilité sensible, chacun l'exprime par des guitares flottantes, un travail sur les percussions minutieux ou un chant léger.
On pense à Tool, pour le côté progressif, à Opeth ça je l'ai déjà dit, mais aussi à Katatonia pour cette ambiance assez particulière.

Particulière, mais pas spécialement originale. 
L'album déroule, il n'y a aucun problème pour ça mais qu'il soit volontaire ou pas, ce mix multi-référencé est bien fait mais on ressent encore le goût de chacune des formations.
C'est bien là l'unique défaut d'un album qui peut difficilement décevoir les suédophiles metallo-progressistes.

Tookie

le 13/10/2015