Sovereign - Rewired

La Confédération Helvétique et le Cyber Metal / Indus Metal, une longue et riche histoire d'amour : Sybreed, Mirrorthrone, MXD, Samaël, Breach The Void, Blutmond... La liste est non exhaustive. Aujourd'hui, c'est Rewired de Sovereign qui nous intéresse. Troisième album du one-man-band de Jorge Paula Pinheiro, un musicien totalement inconnu de mes canaux habituels d'information (NKVD, Stasi, KBW...), dans la prolongement des opus auxquels il succède. Il a été masterisé au Downtone Studio par Drop (dont vous pouvez retrouver le nom de trois de ses groupes plus haut).

Le Cyber Metal futuriste et instrumental, comme par le passé, proposé par Sovereign n'est certes pas le plus original du monde, que cela soit au niveau des beats, des sonorités ou des structures, mais il offre à l'auditeur presque quarante neufs minutes de musique au cours desquelles il ne s'ennuie pas un seul instant. Si Sovereign (2014) et Harbinger (2017) pouvaient paradoxalement sonner tournés vers le passé, en particulier les années 1990, Rewired marque une très nette évolution en terme de qualité de composition et de maîtrise de la MAO. Les influences restent inchangées, la littérature SF, le Metal technoïde, Sybreed en tête, le Djent meshuggesque (de manière légère toutefois, moins présent que chez Dav Dralleon par exemple), la musique des jeux vidéo des années Chirac (coucou Guybrush Threepwood sur la piste 4), mais les rythmiques sont plus variées, du blast au boom-boom en passant par les syncopes.

Ce que Sovereign a perdu en répétitivité et longueur, il l'a gagné en efficacité, en misant sur un équilibre bien dosé mais difficile à atteindre entre Metal et Electronique. N'est pas Trent Treznor qui veut, le Suisse cependant s'en sort avec les honneurs. La guitare de Nicolas Riederer (Peace Is Just a Break) ainsi que la grosse mais aussi mélodique voix de Sean Horror, dont la variété du registre pourrait le présenter comme une version extrême de King Diamond, pour un résultat assez bluffant, une piste bâtie comme de vraies montagnes russes musicales où de côtoient allègrement Mysticum, Gojira et Down. Ce troisième album démontre toute la maturité dont le musicien helvète est capable avec une multitude de titres catchy malgré l'absence de chant.

Xuaterc

le 09/06/2023