Spektr - The Art to Disappear
Chronique CD album (39:19)

- Style
Industrial / Ambient / Black Metal - Label(s)
Agonia Records - Sortie
2016
écouter "Through the Darkness of Future Past "
« Déjà tout petit j’aimais bien les monstres. Les créatures dingues, qui te font perdre les pédales, les trucs bizarres, tu sais pas où qu'elle est la tête. » Le grand frisson, l'épouvante. En grandissant, il fallait se lever de bonne heure pour arriver à mes les coller, tant au cinéma, qu'en musique. Dans ce domaine, les vieux Esoteric y arrivaient. A sa sortie, Near Death Experince de Spektr y était aussi parvenu. Exploit renouvelé par les Français avec Mescalyne. Qu'en sera-t-il de The Art To Disappear ? L'effet de surprise des deux sorties précédentes passé (je n'ai pas écouté Cypher), la musique du mystérieux duo allait-elle continuer à être effrayante ?
Avec ce troisième opus, Spektr reste fidèle à son black indus glauque et futuriste. Si vous n’êtes pas familier de la musique du groupe, sachez qu'il délivre des riffs typiquement BM dissonants et brutaux sur des rythmiques ultra rapides, le tout teinté d'atmosphères post-apocalyptiques militaristes. Les vocaux qui se greffent sur cet ensemble sont aussi sauvages que la musique, rageurs et saturés de fiel et finissent d'envelopper l'auditeur dans un voile de terreur. The Art To Disappear est plus varié, que ce soit sur les rythmes que sur les ambiances ; le groupe accorde une large place aux mid-tempos. Le son des guitares reste « crunchy » mais clair et de nombreux effets et samples viennent renforcer le sentiment de mal-être. De nombreux interludes dark-ambiant ponctuent le disque en apportant des pauses dans le déferlement de violence. Ils permettent également de renforcer ce dernier par effet de contatste mais aussi d'insuffler le sentiment de malaise par un autre vecteur. La grande originalité du groupe réside dans certains motifs de batterie jazzy, qui dans ce contexte, sonnent décalés, hors propos. On pense à la B.-O. de la série Twin Peaks par Angelo Badalamenti, lors des scènes de la pièce aux rideaux rouges. On s'attend presque à voir un nain danser à rebours sur du BM. Brrr... Spooky.
Mélange entre A Grand Declaration Of War de Mayhem et de Planet Satan de Mysticum, The Art To Disappear est, comme les productions précédentes du groupe, une véritable expérience qui ne laisse pas l'auditeur indemne, toxique et addictive. Le chaos qu'elle génère est d'une telle profondeur et d'une telle noirceur qu'il en devient hypnotique, et on se surprend à presser une nouvelle fois le bouton « Play ».
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