Subterraen - In the Aftermath of Blight

Chronique CD album (37:11)

chronique Subterraen - In the Aftermath of Blight

Blackened sludge, post-sludge, doom prog, post metal, et j’en passe et des meilleurs. Partout sur la toile, Subterraen se voit affublé d’un bon nombre d’étiquettes, chacun y allant de son qualificatif.

On va pas se tortiller la nouille pendant quatre ans. Subterraen joue du metal gothique saupoudré de sludge atmosphérique. Il se trouve donc au carrefour où se seraient éventuellement rencontrés Paradise Lost et Neurosis.

Pour la faire courte.

Pas grand-chose à voir avec du « blackened sludge » dont la définition un peu fourre-tout (et l’attribution un tantinet systématique chez certains) laisse à désirer.

Toujours est-il qu’In the Aftermath of Blight, sorti en avril dernier (déjà!) chez les Nantais de Frozen Records est une galette de toute bonne facture, pourrait-on dire. Savamment dosée, superbement composée, impeccablement orchestrée. Il n’y aura que très peu de négativité dans mes propos.

Analyse.

Dès les premières notes, l’ambiance metal gothic se pose. Arpèges luminescents et éthérés, très vite rejoints par la lourdeur d’une basse molletonnée puis un riffing death/doom du début des 90’s. Les Trois de Peaceville peuvent, à juste titre, se sentir l’âme de darons. Il n’y a pas une seule piste dans laquelle leur influence ne se fait pas ressentir ( « 10 ; 27 » en première ligne!)
C’est à l’arrivée du chant où l’on comprend que Subterraen ne donne pas dans le vulgaire pastiche et prend des voies qui lui sont propres et uniques.

Déchiré, hargneux, sombre.
Animal.

Sombrement animal.
Et c’est d’ailleurs là l’une des grandes thématiques du groupe. L’environnement, le droit animal, l’éco-anxiété.

 

« We die for a senseless rat race »

nous hurle-t-on à l’écoute de

« Paving the Way to Oblivion ».

Le ton est donné.

 

Pour en revenir au chant, ce n’est pas peu dire que celui-ci est varié et digne d’intérêt. Le terme de majestueux serait peut-être exagéré, mais on y sent une réelle énergie et une volonté certaine de se déployer.

Et pourtant. Et pourtant ! Il réussit, toujours par surprise, à nous étrangler l’âme et déchirer les oreilles par son aspect salement écorché. Profondément écorché. On passe donc les 37 minutes à naviguer entre ses deux aspects qui, au final, nous offrent une unité incroyablement solide, riche et intéressante.
Le riffing et la rythmique fleurent bon, quant à eux, le post metal des 90’s, façon sludge atmosphérique. Écoutez donc « In the Aftermath of Blight » voire même « Poisoned Waters » puis « Times of grace » de Neurosis. C’est tout aussi lourd et percutant ; les longues plages de rythmiques syncopées et les riffs toujours au bord de la rupture y sont sûrement pour quelque chose. Une des différences majeures avec cet héritage est que Subterraen succombe plus facilement aux tensions créées. Le quatuor assume ses extases, là où les Américains se frustrent éternellement.

 

Subterraen réussit une imbrication complète de deux genres dont le mariage de prime abord semblait difficile, ou du moins périlleux. Scellées par un chant aussi hargneux que travaillé, les compositions font preuve d’autant d’originalité que de limpidité.

Crépusculaire, In the Aftermath of Blight démontre que Subterraen est aussi talentueux que le climat n’est déréglé.

photo de Vincent Bouvier
le 30/01/2025

2 COMMENTAIRES

Seisachtheion

Seisachtheion le 30/01/2025 à 07:52:47

Frozen, j'aime bien ce label

Xuaterc

Xuaterc le 30/01/2025 à 11:54:33

Je viens de mettre en base une autre sortie de ce label

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