Black Juju Inc. - Crosses And Crossroads

Chronique CD album (40:17)

chronique Black Juju Inc. - Crosses And Crossroads

N'allez pas voir en Black Juju Inc., groupe lillois qui nous sort son deuxième opus, Crosses And Crossroads, une quelconque référence au côté le plus psychédélique d'Alice Cooper (à part peut-être sur « Stone Sawyer » un peu vaudou sur les bords niveau atmosphères). Non, si l'hommage vient bien de Furnier, il faudra davantage aller voir du côté de sa doublette Brutal Planet et Dragontown pour avoir un semblant d'idée de quelle tambouille peut bien nous servir les Nordistes. Et encore, voilà qui serait quand même fort réducteur.

 

Parce que Black Juju Inc., c'est ce genre de candidat qui arrive à nous proposer un gloubiboulga à partir de tous les restes du placard et du frigo et d'avoir l'insolence de parvenir à obtenir un résultat loin d'être dégueulasse. Plutôt bon même. Peut-être que rester cantonner au millésime des 90's y est pour quelque chose... En tout cas, à l'écoute de Crosses And Crossroads, on se surprend à jouer au jeu de « et là, c'est qui qui a été pris comme modèle ? » tellement l'ensemble est hétéroclite et bouffe à pas mal de râteliers. On se gardera bien de citer Prong dont « Rude Awakening » se voit repris en fin d'album en mode « acoustique parce que ça agresse moins les tympans, c'est que ma cuite d'hier me martèle encore un peu les tempes » parce que là, c'est quand même un peu facile. Par contre, on pourrait bien parler de Zakk Wylde (« Outside » et sa mélancolie acoustique non dénuée de feeling), Alice In Chains (« Green » aussi dépressif qu'écrasant), Killing Joke (le très cold wave « Attractive »), Fear Factory (le très cyber « Love »), Entombed (dans sa période plus death'n roll la plus graisseuse avec « Gone »). Liste non exhaustive. Mais partout où Black Juju Inc. lorgne, on reconnaît qu'il le fait avec goût. Et surtout avec une efficacité redoutable (le très rock'n roll « Satan Claus », sans doute le meilleur morceau de cette fournée) qui ne se tarit jamais réellement. Et surtout, savoir garder une cohésion identitaire certaine dans son hétéroclisme. Voilà bien qui n'est pas donné à tout le monde.

 

Peut-être que la production y est pour quelque chose en ce qui concerne ce dernier détail. Un point d'ailleurs fort discutable tant elle trahit à la fois de conditions d'enregistrement et production un brin modeste et de pur parti-pris intentionnel du groupe. Histoire d'avoir un son bien personnel comme il se doit. Et là, je parle d'un point de vue totalement personnel tant je ne doute pas que beaucoup d'autres auditeurs/chroniqueurs parviendront à passer outre et à s'y accoutumer sans encombre, je dois bien dire que cette production me chiffonne pas mal. Je vois bien où les Lillois voulaient en venir, à savoir obtenir un rendu hyper caverneux, sentant bon l'humidité et la décrépitude. Un peu comme si on avait voulu donner l'impression de se retrouver dans une fosse commune improvisée dans une champignonnière (là encore, on pensera à Entombed dans l'idée). Une idée fort louable dans la théorie tant elle est vectrice d'un certain charme glacial. Malheureusement, la pratique se montre moins racoleuse : ça manque clairement de subtilité, comme si tous les potards d'effets utilisés ont été tripotés avec des moufles. Et comme ce n'est pas très pratique, on fout ça au max, ça ira plus vite. Oh et puis, là il faut moins de réverb', on l'enlève complètement (« Outside », tout particulièrement sur le chant). J'exagère un peu mais voilà l'idée...

 

Et à l'image de la caisse claire imbuvable de St. Anger de Metallica, difficile de passer outre. Et dans le cas de Black Juju Inc., cela en est même d'autant plus frustrant tant Crosses And Crossroads aurait pu s'avérer être une véritable bombe, tout plein de nostalgie savoureuse 90's. L'album de Metallica sus-nommé beaucoup moins, même s'il n'est pas aussi catastrophique que ce que ses détracteurs affirment, mais ceci est une autre histoire...

photo de Margoth
le 12/11/2018

2 COMMENTAIRES

Blackco

Blackco le 14/11/2018 à 10:00:23

Payes ton nom de groupe

cglaume

cglaume le 14/11/2018 à 12:33:43

C'est vrai que ça sonne plutôt Nawak metal comme blaze :)

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