The One Armed Man - Paper Bird

Ce n'est pas tous les jours que ma chère et tendre réagit favorablement à un album reçu à chroniquer. Je suis plutôt habitué à des "Qu'est-ce que c'est que cette horreur?" ou encore "C'est quoi ce chant de farfadet?". Passé mon premier réflexe de lui faire écrire à ma place, je décidais de m'y coller. Disons le tout de suite, ce Paper Bird n'est pas le genre de disque que je me mettrais habituellement entre les oreilles, loin s'en faut. Mais j'ai été touché à la lecture de la fiche promo et emballé par la première écoute distraite.

Il s'agit là de la seconde production du quatuor strasbourgeois, qui nous livre un concept album. Exercice casse-gueule par excellence, The One Armed Man s'y frotte avec sérieux mais également une certaine décontraction qui lui évite de livrer un copie pompeuse et bavarde. Au contraire, des arrangements simples se mettent au service de mélodies délicates, pour raconter l'histoire de Toma, qui se réveille amnésique dans une maison inconnue. À mesure qu'avance l’album, le récit avance et la mémoire revient au héros.

Musicalement, le groupe mélange avec équilibre pop classieuse, rock, folk, americana, pour donner naissance à une mixture ma foi fort plaisante. On songe parfois aux bidouillages du génial Beck, au spleen désenchanté du grunge (Soundgarden ou Pearl Jam), ou encore au sens mélodique des Beatles. La grande majorité des titres sont construits autour de deux ou trois riffs de guitare électrique sur lesquels viennent se poser des orchestrations variées (cuivres, lap steel...). Chaque morceau possède sa propre personnalité mais se met également au service du concept, qui ne phagocyte pas l'écoute de l’album. Cette dernière se fait avec plaisir, sans réel accroc, et c'est peut être là le seul défaut flagrant de Paper Bird, son manque d'audace et de folie.

Xuaterc

le 05/03/2016