Tinnitia - Live at NomaNooirax Fest

Chronique mp3 (35:32)

chronique Tinnitia - Live at NomaNooirax Fest

Quand on regarde les sorties du label espagnol Nooirax Producciones, on se rend vite compte que les zigotos qui en tiennent les rênes ont un goût prononcé pour les bizarreries expérimentales. Pour ce genre d’incongruités artistiques qu’on ne voit pas souvent sur scène, parce que soit les gens ne connaissent pas, soit ils connaissent et évitent soigneusement de s'y frotter de trop près. Du coup, quand on en a marre de ne pas pouvoir écouter les groupes que l’on apprécie jouer du haut d’une scène, et que l’on est en contact avec tout un tas d’artistes, qu’est-ce que l’on est naturellement amené à faire? Organiser son propre fest’, voilà, c’est ça! Et c’est pour ça que, après avoir conclus un fructueux pacte avec Noma Records, en 2011 et 2012 (si mes indicateurs webiens ne se trompent pas) ont eu lieu les 2 seules éditions du NomaNooirax Fest, lors desquelles se sont produits tout un tas de combos que-même-que-si-vous-les-connaissez-vous-êtes-rudement-bien-informés – du genre Jardin de la Croix, Aathma ou encore The Happiness Projectle plus connu d’entre eux étant encore Wormed. Lors de la 1e édition, on comptait également Tinnitia à l’affiche. Ce qui donna l’occasion à ce groupe plutôt avare en sorties discographiques – on attend toujours un 1er album longue durée! – de proposer une nouveauté, live cette fois: Live at NomaNooirax Fest.

 

« Bordel ils ne se foulent pas trop pour les titres de leurs sorties tes Madrilènes là! »

 

C’est vrai qu’après EP 2008, ce live semble confirmer que s’il y a bien un truc qui ne branche pas nos amis dans le long processus de création d’une nouvelle œuvre, c’est bien le passage par la case Baptême & Etat Civil. A moins qu'ils ne soient des adeptes ultra-orthodoxes du Tout-descriptif. Mais dans ce cas, ils auraient mieux fait de se désigner comme The Drummer, The Singer et autres The Bassist au lieu de révéler leurs blazes, nos loulous… Pas très cohérent tout ça!

 

Bon alors, est-ce que 3 ans après son EP, et boosté par l’énergie d’un public effervescent, Tinnitia réussit à se révéler aussi Nawak que la liste de ses influences (pour rappel, le groupe cite parmi elles Mr Bungle, Secret Chiefs 3, Sleepytile Gorilla Museum) pourrait le laisser supposer? Ou bien ses tendances "Prog tortillon / Revêches expérimentations" vont-elles se voire confirmées?

 

Pas de miracle. Les 5 titres de ce live justifient (presque) qu’on laisse définitivement tomber toute mention à l’univers merveilleux de Nawakland quand on évoque la musique des espagnols. Car « Iberian Secret » propose du Prog instrumental alliant soubresauts hystériques et subtiles colorations hispaniques, tandis qu'« Hydraulic Operated Machinaria » ressort le micro et les divagations maladives. « Elephantiasis »  reste ce gros morceau moyennement digeste que l’on connaissait déjà de l’EP précédent (tiens d’ailleurs: ils viennent d’où les autres morceaux?), pendant que « Symptomsgeschichte » s’avère être une sorte de sandwich où les élucubrations d’un dandy invertébré se trouvent prises au piège entre 2 tranches d’un Metal thrashy sans doute lointainement inspiré par Slayer. Plus même vraiment moyen d’évoquer Faith No More tranquillement dans tout ce foutoir! Ne restent plus que les crachats sauvages à la TDEP, les volutes expertes du Narco-Prog et les expérimentations chamaniques pour tenter de s'activer les glandes à endorphine...

 

Reste néanmoins que la reprise finale d’« Ambugaton » (Sleepityme Gorilla Museum) est tout à fait sympa. Reste également que ces guitares, qui semblent gratouiller en l’honneur de Gaïa, scintillent et décrivent de somptueuses torsades en parfaite intelligence sur les 2 premiers titres – ce qui donne un peu l’impression d’entendre les frères spirituels de Scale The Summit, mais dans un registre plus Math-Prog-Tortillonneux. Reste aussi que « Iberian Secret » aurait tout à fait pu avoir été écrit dans le cadre de l'hydre Secret Chiefs 3 pour suggérer les douceurs andalouse et castillane.

 

Du coup Tinnitia, s’il ne mérite pas l’appellation Nawak Metal, s’avère en live comme sur EP un groupe à suivre pour quiconque est fan de musiques expérimentales et progressives. Personnellement je n’en ferai pas un usage immodéré, mais je ne regrette pas les quelques deniers placés dans les 2 sorties du groupe (… d’autant que ** hum ** celles-ci sont disponibles pour 0 euro et tout autant de centime ici).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: fans de Metal alambiqué, progressif et expérimental, qui voguez avec autant de plaisir entre Sleepytime Gorilla Museum, TDEP et King Crimson, ne vous contentez pas de l’EP 2008 précédemment chroniqué en ces lieux. Car en live, Tinnitia prend une autre dimension, moins Fusion, moins Faith No Morienne, mais plus aventureuse. Et puis ce court enregistrement comprend 3 nouveaux titres, plus une reprise des SGM cités plus haut. Et il est gratuit. Alors quoi…?

photo de Cglaume
le 21/09/2015

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