Topsy The Great - Fampor

Chronique Vinyle 12" (36:40)

chronique Topsy The Great - Fampor

Les savants instrumentalistes italiens reviennent avec un disque bourreur de crâne à la pochette dingue digne des pires heures de Lightning Bolt – illustrant ainsi à merveille leur musique foisonnante poussant à la consommation effrénée de dolipranes et autres aspirines brevetés.

On parle médicaments ici ; pas de drogue, c'est vilain.

 

C'est que, tout en conservant leur son caractéristique - ferraillant, anti-high-fi, fière érection à la gloire des transistors grillés et des modulateurs en anneaux - ils ont poussé les boutons encore plus loin dans le rouge, jusqu'à l'orange fluo ultra-criard !

 

Et toujours pas de chant sur les pistes, mais des compos plus longues et plus roboratives, pour plus de vomissures bruitistes et de psychédélisme post-industrie automatisée autour de leurs mélodies et de leurs riffs ; direct sur les jantes dans une gerbe d'étincelles ! Vrrrroum, sssccchhhrrriiiiiinnggg ! Et des étoiles de ninjas rouillées dans les aigus de la guitare !

Pas de pitié pour les porcs, pas de répit pour les pleutres !

Peuh !

 

Et putain de "Croty E Scrozya" avec son intro démente : on s'attend presque à entendre le vieux Nick - tout pareil, mais en jeune - débarquer et bégayer des insanités comme un Elvis demeuré... Comme Elvis.

Ouais, c'est de Birthday Party dont je parle.

Oh je te rassure, d'habitude c'est pas vraiment mon genre de comparer abusivement un groupe à un autre. C'est juste que les Topsy ont de la classe et que ça me rappelle agréablement de très bonnes choses.

Comme je le disais quelque part sur le forum d'ici, on aurait pu résumer ces impressions à un mélange des précédemment cités avec, tiens, hopla : Big Business et... Lightning Bolt, madame.

Ça tape large, hein ? Ouais.

Large et dur, uh-huh.

Avec en sus, frénésie et éclairs dès les quatre minutes déboulonnées.

'Tain le son est tellement craspec qu'on dirait un basse-batt-guimbarde croisé avec du huit bits ! Quel gratteux stupide ! Il se désolidarise un peu plus de la basse, par rapport à l'album précédent, et c'est pas plus mal d'arrêter de jouer les doublures de temps en temps. Comme dans le très débile second titre, par exemple.

 

Le temps passe.

Soudainement je note une certaine similitude qui me jaillit pschiit dans le crâne, avec les belges de 30,000 Monkies ici chroniqués : "Coor" contre "Baterram" ! Concours de bits de sous-héros, c'est parti les kikis !

Ces gars-là ont eux aussi le sens de la mélodie et de la construction tsunamiquement sensée dans le chaos, ce qui les démarque par contre d'une possible affiliation tentatrice au non-genre rébarbatif des matheux soi-disant rockeurs.

Même si des fois, hein, "Lyndia" ne serait pas le meilleur exemple... un peu gonflant, justement.

 

Aussi, dans la série un peu critique-ouh-le-vilain-prétensinnard-qui-dit-son-navis-tout-pas-bô notons un abus certain d'octavers ou autres bestioles mange-bruit dans le genre. Ils ont un son, leur son (quoique, les glings-glings en anal clair font très scène italienne, mon cheeer, mah-ha!), mais marquer si profondément son caractère fondamental et surtout le dévoiler ainsi en paradant sans pudeur aucune, implique aussi le risque d'être redondant, et finalement prévisible. La surprise passée, il reste les cercles concentriques et l’auto-référence. A la longue, ça lasse un peu dans les bordures.

Je parle surtout du son, là, hein. (Bon, les compos, aussi, un petit prou tantôt.)

Mais quand je parle du son, je parle pas du comment que c'é-ty que ça été enregistré, par quel gougnafier ça a été mixé et dans quelle cave ça c'é-ty passé ! On s'en pète ! Je parle du purson que le groupe semble s'être forgé en dehors de ces considérations bassement matérialistes et événementielles.

(A la prochaine chronique, j'essaie de placer les termes « partenariat » et « rassembleur » complètement hors-contexte, pareil ! C'est bon de se lancer des défis, ça keep le truc exiting, quoi.)

 

Mais bon, ne boudons pas dans le boudoir, cessons de faire la bégueule. Ça envoie, c'est loufoque et c'est bien agencé tout ça.

Dans mon souvenir, je préfère le disque précédent ; mais entre temps, peut-être que j'ai changé, allez savoir... Je trouve d'ailleurs que cette cravate à pois me va à ravir. Pas vous ? Ah bon.

photo de El Gep
le 20/08/2014

4 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 20/08/2014 à 13:16:28

Le mec qui veut placer "partenariat". Et pourquoi pas "casquette" aussi ? Tu pousses le bouchon un peu loin Maurice ! :)

el gep

el gep le 21/08/2014 à 13:41:12

Toi je sens que tu n'es pas prêt de signer mon Pacte de Solidarité.

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 21/08/2014 à 13:56:13

Toujours excellemment imbitables tes chros gepeto.

el gep

el gep le 22/08/2014 à 20:43:21

Merci. Indubitablement imbitables, oui. Pardon.

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