Uprising - Uprising I.I (remixed, remastered)
Chronique CD album (42:34)

- Style
Black Metal antifa - Label(s)
Wolfsgrimm Records - Date de sortie
27 août 2021 - Lieu d'enregistrement Schattenschmiede Studios et Irsins Sound Studio (Allemagne)
- écouter via bandcamp
Waldgeflüster | Uprising
Deux projets (à l'origine) solos.
Deux facettes musicales d’un même artiste : le Munichois Jan van Berlekom, alias « Winterherz » d’un côté et simplement « W » de l’autre.
Deux concrétisations musicales radicalement opposées dans l’approche et l’engagement. Autant la première proposition, active depuis 2005 (le projet est devenu un groupe à part entière en 2014, suite notamment au renfort du batteur de son ancienne formation Scarcross), déploie un Black Metal ultra-atmosphérique, profond, plein d’émotions et de sensibilité, une poésie noire et éthérée proche de la nature et de la forêt ; autant la seconde est totalement dépouillée de toute visée poétique, de toute intention emphatique, de tout murmure lyrique, afin de taper de suite d’dans !!!
Dahoam, 7e et dernier long-format de Waldgeflüster (septembre 2021)
Le Black Metal d’Uprising est bien plus direct, acéré, agressif, car il a un message à faire passer. Un message politique où les acceptions nihilistes, désenchantées et sans concession à l’égard la société contemporaine se joignent à un idéal révolutionnaire, marxiste, consubstantiellement antifasciste. Je ne vais pas vous parler ici du second album II d’Uprising (mai 2020), alors même que notre ami d’outre-Rhin nous y donne une « leçon d’empathie » à destination « des esprits haineux et étroits » (génial "A Lesson in Basic Human Empathy"), tout en vitupérant contre « l’éternelle guerre entre les classes », contre « l’or [qui] règne toujours sur les masses » ("Radical Decency").
Album II d’Uprising (mai 2020)
Mon attention s’est en fait attardée sur son premier long-format éponyme, meilleur dans son ensemble. Il ne s’agit d'ailleurs pas en tant que telle de sa plaque sortie en mars 2016, mais de la version sérieusement toilettée, reproposée à nos esgourdes à la toute fin du mois d’août 2021 après avoir été « réamplifiée, remixée, remastérisée ». Notons que le label allemand underground Wolfsgrimm Records (Eoront, ColdWorld, Necroccult, …) est toujours au soutien.
Accouché lors de l’écriture des lyrics en 2014 et 2015, le verbe « antifasciste, antireligieux, anticapitaliste » était déjà bien présent... Florilège d'âpretés :
« The world is made of wolves and sheep
with one devouring the other
It’s always been that way
and nothing ever changed
[…] The few still rein the masses
They reign with swords, they reign with silver
They reign with dead gods and with fear
They reign with terror and with power » ("Uprise")
« Gather the dark Spirits
Hail the God in you
for freedom rests within
In the shadow of the cross
The slaves die in chains » ("Gather the dark Spirits")
« The Abyss is waiting and forever louring
for the hearts that search for its gaze
Drown in the blood that is pouring
through this universal maze
To inquire the question
and to challenge live itself
seek for the depths
to the bitter end of nothingness » ("Nihilistic Chants")
Il ne manque plus que son Black Metal se mette au diapason de cette identité politique très marquée, en lui associant toute la violence, la force et la nuance dont elle a besoin. Les premières secondes de l’excellent "Uprise" sonnent très « Mgła » ; les riffs trouveront un écho fidèle dans l’album II et son titre alter ego "Uprise Part II". Mais l’influence la plus nette à mes oreilles est celle d’Inquisition. La proximité est impressionnante lors des mid-tempos sur "Thrones to overthrow" (après une minute) et plus encore à l’entame du tonitruant "Gather the dark Spirits" et sur l’intégralité de "Ravens In Dark Skies" ; elle sera à nouveau perceptible dans II ("There's No Such Thing as Hope"). "Behold The Eternity Of Stars" finit en défouraillant dans nos conduits un condensé de Beuh Meuh énervé (aaaah la double) !
On l’excusera juste pour la p’tite mignardise dispensable, puisqu'il a rajouté à la première mouture une 8e piste, une reprise peu convaincante, presque ratée, de "Would ?" d’Alice in Chains…
L’ami, on n'touche pô à "Would ?", OKAYE !!! Et pour c'la je t'enlève un demi-point, na !
2 COMMENTAIRES
Crom-Cruach le 03/02/2022 à 11:28:26
C'est du bon !
Pingouins le 03/02/2022 à 15:16:33
Ah ça peut être pour moi ça, j'écoute ce soir.
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