Vrazorth - Emergence
Chronique CD album (50:01)

- Style
Black Metal cosmique - Label(s)
Avantgarde Music - Date de sortie
16 June 2024 - écouter via bandcamp
« Jeff ! Tu fais dans l'avantgarde ? » me demandait Pidji il y a quelques semaines. Et puis quoi encore, le célèbre Panda à jabots est loin d’avoir pris sa retraite, déjà parce que je n’ai pas toutes mes annuités, surtout depuis la 49,3ème réforme en date, mais heureusement, dans le black metal, ce ne sont pas les annuités qui comptent, mais l'aptitude à nous plonger dans des ténèbres insondables. Alors oui, j’allais me charger de Emergence, le premier album de Vrazorth, projet solo du musicien suédois, entouré de mystères mais qui se fait appeler Vra ou ≠, selon les sources. Peu importe les informations manquantes : ce qui compte, c'est que Emergence nous invite à un voyage au-delà des étoiles, là où le vide cosmique devient une muse. Comme pour l’identité de son créateur, peu d’informations ont filtré concernant Vrazorth, hormis l’année de sa formation, 2024, il va falloir se contenter de peau d'zob, et laisser la musique parler pour ce mystérieux architecte des ombres. Mais ce n’est pas pour me déplaire, même si je suis curieux de connaître le bagage musical de Vra. Le mystère qui l’entoure est aussi impénétrable que le vide cosmique qui lui sert d’inspiration principale.
En revanche, contrairement à ce que laissait entendre notre vénéré boss, et ce que j’ai pu lire sur la fiche promo, pas de trace ici d’avant-garde dans ce Emergence, impression confirmée lors de son écoute. Une fois cette information intégrée, il ne reste plus à se délecter de ce Black Metal stellaire plutôt raw, doté d’une production crue et fortement influencé par Mysticum et Darkspace. Les pistes sont longues et épiques, avec une alternance réellement marquée entre mid-tempo et blast-beats, par une boîte à rythmes qui se fait parfois technoïde, au services d’ambiances astrales, mais l’économie n’est pas faite sur la mélodie, certes légère, mais néanmoins présente. Les claviers sont discrets, plutôt en arrière dans le mix, et rappelant ceux de Sverd (Arcturus, The Kovenant…), en particuliers ceux de « Warping the Chronicle » et ses 17’13 qui évoquent Aspera Hiems Symfonia. On peut également penser à Dimmu Borgir, quand Nicholas Barker martelait les fûts pour ces derniers.
Vrazorth compose la musique des sphères, s’amplifiant d’un simple choeur vers une symphonie d'hiver rigoureux. L’utilisation d’une boîte à rythme, en particulier pour la double pédale, confère à l’ensemble un côté monotone, à n’en pas douter, avec une batterie acoustique, le projet gagnerait en puissance et en impact. N'est pas Samaël qui veut. C’est bien là le principal défaut d’Emergence, il est bien trop attaché à ses influences malgré une très nette volonté de bien faire, aucun morceau ou passage se sort réellement du lot, du fait d’une personnalité encore peu affirmée. « élève appliqué mais qui gagnerait à sortir de sa zone de confort et à se jeter à l’eau » aurait-on pu lire sur le bulletin scolaire de Vrazorth. Avec Emergence, il jette les bases d'un univers musical riche en potentiel. Malgré des influences encore marquées, le projet intrigue par sa sincérité et sa capacité à évoquer des paysages sonores cosmiques. Si ce premier voyage reste ancré dans des références, il ouvre la voie à de futures explorations stellaires prometteuses. cosmique.
1 COMMENTAIRE
Xuaterc le 13/02/2025 à 09:37:47
@Aldurus, toi qui est fan de Sf, j'ai glissé en début de dernier paragraphe une référence à cycle d'Hyperion de Dan Simmons
AJOUTER UN COMMENTAIRE