Yardbomber - Herpy's Bar & Grill

Chronique CD album

chronique Yardbomber - Herpy's Bar & Grill

Chaque année apporte son lot de nouveautés métallico-zébulonesques, si si, il suffit de bien chercher. Et alors que 2019 est déjà bien entamé, et qu’on attend avec impatience qu’il nous crache aux oreilles de pleines cargaisons de guitares sur ressorts, il s’avère que – tiens mais, c’est pourtant vrai! – on n’a pas encore fini de dépiler 2018. Comme Gaston avec sa pile de courrier en retard, voilà, c’est ça. La preuve? Le Herpy's Bar & Grill de Yardbomber, sorti début novembre. Pour vous la faire courte, ce premier EP propose ce qu’aurait pu donner le Original Human Music d'Ultraphonix si celui-ci avait été plus rond de la basse, plus sautillant et plus barré. Bref, ça navigue entre les morceaux les plus funky de Living Colour et de la bonne graisse [Hard]Rock’n’Roll, dans des proportions 75 / 25 – je vous le fais à la louche. Du coup, oui, en effet, l’accent est plus mis sur le côté Fusion ensoleillée de la Force. Sinon vous vous doutez bien qu’on aurait laissé le bébé à notre vénérable collègue Papy Cyril, bien plus au fait de ce qui se fait dans l’univers du Metal à santiags.

 

Yardbomber, ce sont donc 3 zigotos de Toronto et de ses alentours qui expriment leur amour pour Zappa, Primus et Mr Bungle via une Fusion à la fois follement effervescente (« Butchy & Burt ») et bien graisseuse (« Fullsend Friday »). La basse est le plus souvent slappée, la guitare n’arrête pas de placer des petits solos qui sentent bon le vinyle, et le format Rock’n’Roll classique se voit occasionnellement agrémenté d’un clavier buzzy très marqué 80s (cf. « Bad Is Bad »), ainsi que de petites espiègleries électroniques qui ne retirent rien au groove de la chose (« Halloween Ho », « Who’s To Blame »). Sur « Bad Is Bad » on comprend que les amateurs de Les Claypool ne vont pas pouvoir résister bien longtemps, tandis qu’on se régale lors de l’apparition de chœurs nettement typés Infectious Grooves. Sur « Halloween Ho », malgré un démarrage un peu trop BAR-esque, on glisse vite dans une orgie de Funk gouailleuse – qu’on aurait presque l’impression d’être tombé sur un enregistrement inédit des Limbomaniacs. Et pourtant le pied continue de taper, le cuir de suer, et les « Ouh Yeah! » de fuser.

 

Du coup « Fullsend a l’air presque trop cru et trop porté sur les chatouilles guitaristiques après cette orgie de groove. Heureusement, « Who’s To Blame » – pamphlet contre l’interdiction de la fessée et la politique de l’enfant unique, dont les paroles sont quasi-uniquement constituées du monologue impuissant d’une jeune mère sans autorité – reprend le flambeau du Swing Tout Puissant, avant que « Butchy & Burt » nous achève avec son gros marteau cartoonesque. Le générique de fin défile alors à l'occasion d'un gros retour à l’électricité, le côté vieux-motard-que-jamais étant quand même contrebalancé par le chant très « Soul » et goguenard de Jeremy Green qui – je vous l’ai déjà dit, vraiment? – n’est pas sans rappeler Corey Glover parfois.

 

On devra quand même passer au bureau des réclamations le temps d'un court paragraphe. Parce que ces musiciens aiment un peu trop s’écouter balancer des solos (de guitare surtout, mais également de batterie, et d’ailleurs cela gâcherait presque un « Butchy & Burt » déjà trop court). Et parce que tout ça manque parfois un peu trop de direction, notamment pendant ces moments où la mère commence à être totalement exasp-erdue, sur « Who’s To Blame ». Mais ces petites erreurs de jeunesse seront sans aucun doute gommées à l'occasion d'un premier album qui, sur le papier du moins, devrait avoir tout ce qu’il faut où il faut – le feeling, la technique, les auspices – pour être une énorme [yard-]bombe.

 

Allez Herpy, tournée générale!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: un quart de guitare graisseuse et de santiags poussiéreuses, trois gros quarts de folie funky gouailleuse, avec basse slappée, doigts qui claquent et tout le toutim... Herpy's Bar & Grill a tous les atouts pour enflammer les fans de Fusion à perfecto (cf. Ultraphonix), les dingues de Primus et les nostalgiques des Limbomaniacs.

photo de Cglaume
le 11/02/2019

3 COMMENTAIRES

Dams

Dams le 11/02/2019 à 17:34:50

C'est hyper old school non ? Ça me fait bizarre d'entendre un tel son en 2019, c'est grave docteur ???

cglaume

cglaume le 11/02/2019 à 17:53:15

Primus et Limbomaniacs, c'est plutôt old school, oui. Et c'est pas un mal dans le cas présent :)

Dams

Dams le 15/02/2019 à 17:00:47

En fin d'aprem ensoleillée, une boisson à base de houblon à la main, ça passe mieux du coup !

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