Zatemno - In hell

Habituellement pour trouver ma dose hebdomadaire d’Avant-garde et de bizarreries musicales, je ne vais pas autant à l’Est. La France, la Pologne et surtout la Norvège suffisent à mon bonheur. Beaucoup plus rarement la Russie (même si Uratsakidogi se défendent dans le domaine), surtout en ce moment et avec la sale réputation que se traînent certaines formations. Peu d’informations en circulation concernant les musiciens impliqués dans Затемно, Zatemno, (suffisamment pour clarifier leurs positions politiques), entre autres des liens avec les groupes du pays voisin, comme Massemord ou Licho… il n’est pas réellement un nouveau venu, puisque son acte de naissance est 2011, mais il n’a depuis publié qu’un EP et deux albums, dont ce In Hell.

Les choses s’engagent plutôt mal avec « Gmurnaya - Gloomy », qui sert d’intro au disque, avec son accordéon, qu’est-ce que je déteste le son de cet instrument, couplé au chant digne de l’oncle Jojo rond comme une queue de pelle en fin de repas de famille. Bref, une intro loin d’être indispensable. J’aurais dû me méfier car parmi les trois musiciens qui composent le line-up se trouve un accordéoniste. Passons rapidement et faisons comme si on avait rien entendu et que l’album commence avec « Razlytsjnaya - Seperated ». Fort heureusement, la suite qui nous est offerte par Zatemno fait la part belle à un Black Metal tordu qui devrait plaire aux fans de Fleurety ou de Lugubrum (sans le côté scato de ces derniers). L’accordéon, s’il n’est omniprésent, occupe une place importante dans la construction sonore du groupe. La présence du piano à bretelles, couplé au côté déglingo, rappelle immanquablement Pensées Nocturnes.

Zatemno se définit comme des hooligans du Folk Metal, et à l’écoute d’In Hell ce qualificatif paraît approprié. À mesure que l’album avance, le mélange Black Metal et accordéon se fait plus poussé, par exemple, sur le premier titre l’instrument est utilisé un peu balloche ("Terre brûlée au vent, ces landes de pierre..."). L’écriture s’affine pour conter, en Russe ancien, quatre histoires courtes, qu’on imagine (vous excuserez ma méconnaissance de cette langue) sombres, sanglantes et décadentes, plus proches de Kochtcheï que de Masha et Mishka. Les expériences des musiciens chez VTTA ou Neon Scaffold ont sans aucun doute pu leur permettre de proposer un musique plus intelligente qu’il peut y paraître au premier abord.

Xuaterc

le 22/11/2022