Ze Gran Zeft - #JOI

Chronique CD album (34:39)

chronique Ze Gran Zeft - #JOI

Bien que très éloignés l’un de l’autre sur le spectre musical, il existe plus d’un point commun entre Morbid Angel et Ze Gran Zeft:

  • des enregistrements systématiques dans le sud des Etats-Unis (ce qui est moins évident pour les Toulonnais que pour les Floridiens)
  • un gimmick liant les albums les uns aux autres (des titres suivant une progression alphabétique pour la bande à Trey, la thématique animale pour ZGZ – poussin, gorille… quoi, c’est tiré par les cheveux?)
  • la volonté d’envoyer valdinguer les convenances (vous avez écouté Illud Divinum Insanus?)
  • deux points de départ discographiques distincts, ce qui fait deux fois plus que la plupart des groupes

 

Car si de son côté l’Ange Morbide a effacé le faux départ Abominations of Desolation avec Altars of Madness, Ze Grande EffracZion a quant à lui fait disparaître #JOI avec la gomme Gorilla Death Club. Mais plutôt que de reformuler la chose, laissons le groupe vous l’expliquer lui-même (en extrayant un petit passage de l’interview qu’ils nous avaient accordée):

 

"Il faut savoir qu’on l’a sorti [#JOI] nous-mêmes, sans label derrière. Et c’est vraiment juste avant de le sortir, en le réécoutant, qu’on a réalisé à quel point il sonnait hétérogène: il lui manquait cette cohérence qui caractérise un véritable album. Il était plus proche de la « concept mix tape »: très hétérogène au niveau musical, sans réelle continuité entre les titres, mais par contre cohérent thématiquement, celui-ci racontant le passage à l’âge adulte d’un ado « millénial ». Cette étiquette de mix tape vient aussi du fait qu’initialement on avait pensé le sortir single après single, bien qu’au final on ait dû le sortir d’un bloc afin de pouvoir le vendre sur une tournée américaine qui s’est montée peu après."

 

Et Bam!, le chroniqueur feignant s’évite la présentation du contexte, du thème, et de l’explication du pourquoi-du-comment. Le filou.

 

Mais nuançons les propos précédents: l’hétérogénéité évoquée ci-dessus n’est absolument pas gênante. D’autant que Gorilla Death Club était lui-même assez varié, entre le Party Electro Metal de « Glassboy », la coulée 100% Rap indolent « French.Slang.Supremacy » et le larger-than-life « The Break ». Si l’on devait rapidement décrire ce 0,5-ième album, on pourrait le résumer à Gorilla Death Club meets The Debra Experience. Moins Metal, plus « synthétique », #JOI a par contre ce point commun avec ses deux compères discographiques: une patate et une accroche grosses comme ça! Ainsi qu’une touche « club » qui explique en partie son efficacité.

 

Alors oui, effectivement, il y a des petites différences de registre sur les 9 hymnes à la #joie de 2015. Certains titres sont plus typés Radio Teen Music (« #ILOVEYOU », « #IGOTAGUN », « #ZAIBATSU »). D’autres tapent plus franchement dans le registre Rap Metal qui tâche (« #THEBODYGUARD », « #NOLOVESONG »). D’autres encore sont plus Electro Hip-Hop (« #THEBOOTYTRAP », « #MILLENNIALKIDS » – avec en featuring Mopreme Shakur, le demi-frère de Tupac), la recette pouvant contenir selon le cas plus ou moins de passages Raggamuffin, plus ou moins d’éléments Chiptune (#OUTINAMERICA, #GAMIN), plus ou moins de glitcheries diverses – pour, au final, couvrir sans doute un large panel de sous-genres, mais je dois dire que je connais très mal le Rap et ses dérivés. Sur « #NOLOVESONG » on a à nouveau l’impression d’entendre Mindless Self Indulgence – voire Fjokra, par moments – tandis que #THEBODYGUARD lâche la bride à un clavier scintillant avant de s’abîmer dans un refrain un peu trop mielleux. Alors oui, on trouve sur cette grosse demi-heure beaucoup de rose, et beaucoup de vocodeur. Oui, un tel album est bien trop décomplexé et « teufeur compatible » pour une grande partie des lecteurs de ce zine. Mais l’ignorer serait passer à côté de beaucoup de gros missiles, parmi lesquels « #MILLENIALKIDS », le minimaliste et teigneux « #OUTINAMERICA », l’énorme « #GAMIN » et la Boob-bagarre « #THEBOOBYTRAP » sont les plus létaux.

 

Alors pour conclure en restant en phase avec l’œuvre, #CESTDLABOMBECTALBUM #TESTEETAPPROUVE #MOVETONBOULEETECOUTECA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: ... si tous les faux départs pouvaient être aussi impressionnants! Ex-premier album de Ze Gran Zeft, #JOI est – pour simplifier outrageusement – un mix de Gorilla Death Club et The Debra Experience. Une grosse tuerie Club / Rap / Pompélop Metal qui vous collera des boutons ou des frissons selon la configuration de votre filtre à gros son.

 

 

photo de Cglaume
le 11/05/2020

4 COMMENTAIRES

nipalvek

nipalvek le 19/05/2020 à 11:40:08

J'ai vraiment dû mal à rentrer dans #joi, même si il y a des pépites.Le côté efficace est là mais ce côté synthétique manque parfois de patate.J'ai pas eu la chance de connaître la transition entre crunked vision et thé debra

nipalvek

nipalvek le 19/05/2020 à 11:43:27

Expérience. Ca peut expliquer,peut-être, que #joi est trop millenial pour mes oreilles. ( désolé pour le triple commentaire)

cglaume

cglaume le 19/05/2020 à 12:18:15

Hop, j'ai enlevé le seul commentaire qui faisait vraiment doublon :)

C'est sûr qu'on peut aimer ZGZ sans réussir à rentrer dans #JOI ou The Debra Experience, qui sont vraiment les moins metal et les plus "synthétiques", comme tu dis. Mais cette capacité à écrire des hits punchy m'a encore une fois convaincu :)

nipalvek

nipalvek le 19/05/2020 à 13:02:34

Il est convaincant oui.D'ailleurs #joi est l'album qui permet de faire découvrir, à mes potes fan de fever333(berk!) L'univers de ZGZ. Le côté metal du groupe,donne un côté rage contenue ( comme avec the break ou le final de la sprezatura) qui me fait dresser les poils du pubi

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