Cortez - Russie 2015 : le report de leur tournée ! - Partie 1 : du 20 au 22 mai

Cortez - Russie 2015 : le report de leur tournée ! Partie 1 : du 20 au 22 mai (dossier)
 

 

20.5 Vuadens - Saint Petersburg

 

 

Survol RussieSurvol de la région de Saint Petersbourg

Nous arrivons en Russie après un voyage de 8h du matin à 22h heure locale (+1h par rapport à la Suisse), volant de Genève à Saint Petersbourg via Kiev. Première chose à faire en arrivant : appeler le chauffeur du bus, Dima, qui passe nous prendre à l’aéroport. Il ne parle quasiment pas anglais, ou alors juste ce qu’il faut pour qu’on comprenne ce qu’il veut.

« Me, you, hotel now ». C’est parti.

Une des première choses que je remarque depuis le van, c’est que tout est écrit ici en cyrillique, bien sûr je le savais avant d’y aller, mais quand on y est et qu’on le voit, ca ajoute un brin d’exotisme.

 

L’hôtel est tout petit, tout mignon, en plein centre de Saint-Petersbourg, ou du moins, c’est l’impression que j’ai en voyant la taille de la rue et les immeubles alentours.

Après le stress du voyage, pour des raisons que je ne vais pas citer ici, on a besoin d’une bonne bière et de manger. Les rues sont immenses, larges, les immeubles illuminés sont imposants, et d’un style qui laisse penser que cette ville a une sacrée importance en Russie, historiquement et financièrement. Beaucoup de magasins, certains ouverts 24/24,  de la junk food occidentale partout, du monde qui se balade même à 2h du matin, et des jolies filles…beaucoup de jolies filles.

 

Saint Petersburg by night.Saint Petersburg by night.

L’impression première est un mix entre exotisme et normalité. Un tour est un tour, et on n’a pas vraiment le temps de connaître grand chose du pays dans lequel on est si ce n’est ce dont on va se laisser imprégner.

L’excitation est également au rendez-vous, car c’est le premier tour de Cortez en dehors d’Europe, et dans un pays aussi grand, même si on ne va tourner que dans la partie occidentale du territoire. Venant de Suisse, on fait plein de blagues sur les clichés Russes du genre goulag, Siberie, KGB etc. Mais au final, ce ne sont que des demi-blagues, tant notre vision du pays est biaisée par le fait que les medias mainstream européens ne disent que des choses très graves et sérieuses sur ce pays, et spécialement en ce moment, avec les troubles en Ukraine.

 

Pour l’instant, on n’a mangé que de la nourriture occidentale. J’ai quand même pu gouter un bortsch (sorte de soupe minestrone avec de la viande). On n’a pas encore trouvé de nourriture typiquement Russe, mais probablement que très bientôt, on ne trouvera plus de nourriture occidentale, dès qu’on ira dans les villes moins touristiques.

 

Un dernier cocktail dans un bar près d’un strip club, le seul bar pas loin qui soit encore ouvert à 2h du matin, et on va au lit.

 

 

21.5 Saint-Petersburg

 

 

Découvrons la ville de jour. N’ayant pas de place dans nos valises pour prendre des sacs de couchage, il faut en trouver ici pour pas cher et on les filera au chauffeur du bus à la fin. On se rend dans un shopping center. C’est marrant de réaliser que les logos de magasins en Russie, expriment exactement la même chose que ceux de Suisse.  Si tu cherches un magasin de sport bon marché, il faut chercher un logo qui fait penser à Decathlon en France, ou Ochsner Sport en Suisse. Si tu veux de l’électro-ménager,  il faut trouver le logo qui fait penser à Media Markt etc.

Le temps est un peu long, car on n’a rien à faire jusqu’à 17h, et il faut garder l’énergie pour ce pourquoi on est venu, c’est à dire pour les concerts. On va donc dans un café, et on regarde les filles passer, en mangeant des strudels. Des hommes ensemble dans un pays exotique…pas besoin d’en dire plus…

 

Zolocco Club, Saint-PetersburgZolocco Club, Saint-Petersburg

Au milieu de l’après midi, on arrive au club, perdu dans une zone industrielle  abandonnée d’où semble émerger toutes sortes d’endroits alternatifs.

 

 

Le club est vraiment cool, bien mieux que ce qu’on s’imaginait (mais nous sommes encore dans les clichés dans nos têtes). Un vrai club, avec une vraie scène, moniteurs, backstage, bar… Un endroit très mignon. Sanya, l’organisateur de la date, est déjà sur place. Malgré 6 mois qu’on se parle par email, c’est toujours amusant de rencontrer  la personne en vrai, alors qu’il te semble la connaître déjà un peu. C’est lui qui est le boss du label Grains of Sand, qui a repressé notre dernier disque « Phoebus ». Il a également fait imprimer des t-shirts pour le tour, ce qui nous a évité un surpoids de bagages et d’emmerdes à la douane. Merci à lui.

 

 

L’accueil est chaleureux, et nous mangeons directement une bonne soupe au fromage, qui ressemble grandement à notre « soupe de chalet » en Suisse, puis du riz et du poulet. Tout ce dont on pourrait avoir besoin est ici : manger, boire, musique. Un bon départ !

 

 

Zolocco Club, depuis la scèneZolocco Club, depuis la scène

Le concert est super cool, la foule réagit extrêmement bien à la musique. Applaudissement, hurlement, pogos de malades, crowd surfing, tout ce qu’il faut faire, voir et entendre pour comprendre qu’on était attendu par ceux qui sont venus nous voir ce soir.

 

Mauvaise chose pour moi en fin de concert. Surexcité émotionnellement et physiquement par le dernier morceau qu’on joue dans le set (« Temps Mort »), je prends une bouteille d’eau, m’arrose la figure et lance le reste sur les gens, en oubliant qu’entre eux et moi se trouve mon ordinateur, qu’on utilise pour 2-3 samples, et il prend la moitié de l’eau…et s’éteint pour ne plus se rallumer…

 

Un cauchemar de penser que ca pourrait me coûter 1200€, que je n’ai plus accès à toutes les infos du tour, ni mes emails, et que je ne vais pas pouvoir travailler et aller sur internet pendant 2 semaines. Donc pendant la fête d’après concert, je me retrouve tout seul avec comme unique envie de tuer quelqu’un, ou moi-même. Tellement con d’oublier son cerveau et de faire la seule chose à ne pas faire…

Zolocco Club, vue du barZolocco Club, vue du bar

C’est le moment de rentrer à l’hôtel et dormir, avec comme seule idée en tête de pouvoir aller le lendemain matin dans un Apple Shop et tenter de voir si on peut réparer ma machine. Difficile de dormir, tant je suis énervé, désespéré…et honteux d’avoir été si bête.

 

 

 

22.5 - Saint-Petersburg – Velyki Novgorod

 

 

Impossible de dormir avec ce problème d’ordi en tête… A peine 3h, grâce à l’épuisement, entre 5h30 et 8h30. Je suis accro aux ordis, c’est clair, et s’il y avait encore un doute, il est levé.

Douche rapide et on va à l’Apple Center pour voir ce qui peut être fait dans un si court laps de temps. La situation est plutôt stressante, car on doit partir à 11h, et le magasin n’ouvre qu’à 10h. Le vendeur me donne directement l’adresse du service center, où je pourrais faire contrôler et réparer l’ordi. JR m’accompagne, et on y arrive en taxi à 11h20, pour voir que l’endroit n’ouvre qu’à 11h.  Encore plus de stress. Youpi. Fuck. Merde. Mauvais moment à vivre.

On entre finalement avec un espoir quasi nul. Un type ultra calme, assis à un bureau, prend l’ordi et commence à le contrôler et par miracle, et surement par la magie de 2-3 manipulations savantes aussi, l’ordinateur se rallume. Il fait tout ce qu’il a besoin de faire, et après 45min d’espoir grandissant, l’ordi marche à nouveau parfaitement. Ce mec est Jésus en personne. Je le lui dis et il sourit, car il doit être habitué à sauver de nombreuses vies tous les jours en faisant ce genre de réparation.

On retourne à l’hôtel, on raconte toute l’histoire, et tout le monde est content de savoir que je vais pas tirer la gueule pendant 2 semaines, moi y compris. Départ pour Velikyi Novgorod.

 

L’ « arrêt d’autoroute » et sa belle sortie en terre battue.L’ « arrêt d’autoroute » et sa belle sortie en terre battue.

Ce qui est fun, c’est d’avoir un chauffeur sur le tour. Dima est comme un ours géant, il écoute aussi du rock, et il est d’un calme rassurant. Quand on tourne, c’est toujours agréable de pouvoir se reposer la journée sans musique noise tout le temps, à un volume qui remplit juste le silence, afin de pouvoir tout lâcher le moment venu, la seule heure vraiment importante de toute la journée d’attente.

 

 

Sur la route, on s’arrête boire un café dans une sorte de truck stop, au bord de l’autoroute. Pour sortir, il n’y a pas vraiment de route, il suffit juste de sortir sur la terre à nue qui longe l’endroit, et on y est. Pas compliqué la Russie, ils ne s’ennuient pas à rendre tout joli et propre. Tant que ca marche, c’est tout ce qui compte. Bien sur, comme souvent, Dima laisse tourner le moteur constamment, même pour 20min de pause… 

 

 

 

Dima, attendant dehors avec 2 chats.Dima, attendant dehors avec 2 chats.

Tout ca me rappelle des tours que j’ai fait dans le passé aux USA avec un autre groupe. Rien autour de l’autoroute pendant des heures, et juste de la forêt, ou des maisons construites juste le long, sans pour autant que ca soit un village. Mais on dirait qu’il n’y a pas de plan d’aménagement. La nature et le paysage sont si grands qu’on ne s’embarrasse pas de ce genre d’idée et si tu veux construire ta maison ici ou là, fais le, à tes propres risques. Si tu l’abandonnes, ben tu la laisses comme ca. Si elle brule, tu en construis une autre à côté. Pour nous, Suisses, c’est impensable. Chaque cm2 de terrain appartient forcément à quelqu’un et il doit avoir un champ d’application. Tout est rationnalisé, tout est ordonné. On ne fait jamais face à un territoire sauvage qui n’appartiendrait à personne, en apparence.

 

 

 

 

 

 

 

Des maisons, au bord de l’autoroute, sur la route de Velikyi NovgorodDes maisons, au bord de l’autoroute, sur la route de Velikyi Novgorod

On arrive finalement à Velikyi Novgorod, et le club est un mix entre une salle de concert et une discothèque. Ca sent l’endroit cool de ville de province. On y rencontre Sacha, l’organisateur, qui a l’air tout stressé. On s’installe pour le soundcheck, on mange, et on attend notre heure. Un groupe de jeunes ouvre la soirée, avec un deathcore pas super maitrisé, mais ambitieux pour leur niveau. J’imagine que beaucoup de groupes ont commencé comme ça, les miens y compris, à vouloir jouer comme ses idoles en ne se rendant pas compte que quand on arrive à peine à jouer ses parties, on n’écoute presque pas les autres, et le groove d’ensemble en pâtit. Mais autant un groupe jeune et trop ambitieux, qu’un groupe suffisant et qui ne prend pas de risque.

 

 

 

Sound check, Velikyi NovgorodSound check, Velikyi Novgorod

 

Le concert est super, on fait lever les gens de leurs chaises, et on envoie la purée. Ici on n’est connu que par des gens qui sont vraiment du milieu, et on doit tout prouver. Même si le disque est apprécié, aujourd’hui, c’est la prestation live qui te donne ta vraie valeur. De nos jours, plus besoin de savoir jouer pour faire un disque qui tabasse. Il y a assez de pro de l’editing et des plug-ins qui te violent le son, comme dirait Chris,  pour te donner l’apparence d’une fusée atomique sonore. Apparemment, ca a convaincu. Les petits jeunes nous demandent des autographes, comme si on était des stars, mais j’imagine qu’ils voient encore la musique d’une façon naïve, parce que trop expérimentée en regardant la TV ou Youtube. Moi aussi je pensais que je deviendrais un jour une rockstar, quand j’avais 15 ans. 21 ans plus tard, je ne suis qu’un ouvrier du noise, et rien d’autre ne me plairait plus que ça.

 

A droite, Sacha, et au centre, son pote chez qui on dort.A droite, Sacha, et au centre, son pote chez qui on dort.

On part ensuite dormir chez un pote à Sacha, et il y a plein de gens qui viennent. On passe acheter à boire - de l’alcool évidemment - et on se rend à la maison, perdue dans la campagne. Deux filles nous font à manger, et un de leur copain nous sort des pots de champignons et de légumes marinés dans du vinaigre, du fait-maison. Des pommes de terre, des cuisses de poulet, et plein de bière et de vodka. C’est parti pour l’after show, ca va faire mal.

C’est intéressant de discuter avec les Russes, parce qu’ils sont très inquiets de l’image de leur pays à l’étranger. J’essaie de leur dire ce qui se dit dans nos médias, et c’est évidemment pas très reluisant pour eux. J’ajoute qu’on n’est pas là pour en penser quoi que ce soit, mais que pour nous tourner est simplement l’occasion de découvrir le pays de l’intérieur, de rencontrer les gens, et de partager des expériences. C’est tout ce qui compte (en dehors de la musique). Le jeu politique est bien trop complexe pour se baser sur ce qu’on nous raconte en Europe. J’étais aux USA lors de l’invasion de l’Irak en 2003, et je pensais que tout le monde était un fan de la guerre et de Georges Bush JR, mais les gens sont bien différents de l’image diplomatico-politique du pays qu’on nous sert au JT du soir.

 

 

Vodka, bière, discuter, vodka, vodka, vodka, discuter, bière, vodka…et puis le blackout.

 

La tablée satanique qui fait mal au crâne.La tablée satanique qui fait mal au crâne.

 

 

 

 

photo de Pidji
le 29/05/2015

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