YOG - Interview du 20/09/2007

YOG (interview)
 
Votre premier album, “Years of Nowhere”, sort à l’instant du four, déjà des impressions ou des retours?
La sortie officielle est le 31 octobre 2007. Mais tous les potes qui s’en sont déjà procuré un exemplaire ont donné de super bons retours. Bon, c’est vrai que c’est du public déjà conquis, les potes. Faut voir la suite. On se réjouit d’entendre les critiques du monde “extérieur” à la famille du hard local.

Bon bah c’est un passage obligé, alors faisons le tout de suite: décrivez-nous votre groupe: qui fait quoi?
Yonni Chapatte au chant depuis été 2004 – Matthieu Guignard à la guitare depuis printemps 2004 – Emmanuel Devaud à la basse depuis début 2000– Fabien Bedoy à la batterie/guitare depuis début 2000. Jusqu’ici je compose le plus gros des morceaux, mais ça commence à changer car Matthieu pond de plus en plus de bons plans à la guitare (2 morceaux sont de lui sur l’album) et Yonni commence à écrire des lyrics (2 textes sont de lui sur l’album).

Alors justement Fabien, ton poste usuel se trouve derrière les fûts, quel a donc été ton rôle à la guitare dans cet album?
Comme je suis un gratteux à l’origine et que je ponds la majeure partie des plans et les arrange beaucoup, je coache toujours beaucoup Matthieu sur la gratte et le fais même chier régulièrement . Je pousse volontiers le bouchon sur certaines techniques pour être sûr d’être au maximum. Pour les quelques développements de 2ème guitare, on a pas mal bossé les 2 on est très contents du résultat. On aurait voulu en faire plus, mais on n’a malheureusement pas eu le temps. Au studio, j’ai ressorti ma vieille gratte de death-métalleux et j’ai enregistré la 2ème piste gratte et divers petits ajouts à gauche à droite.

Bon, à t’entendre tu ne m’as pas l’air d’être un manche à la guitare, et qui sait jouer de la guitare sait jouer de la basse normalement. À la batterie il suffit d’entendre votre album pour se dire que t’es pas un petit rigolo, et visiblement tu savais aussi te servir d’un micro dans ton précédent groupe. Bon tu me vois venir… Alors quoi? T’avais vraiment besoin de te coltiner tes collègues pour enregistrer cet album? Bon, tu me diras que c’est des potes et blablabla et blablabla, mais techniquement ça ne t’a jamais effleuré l’esprit? Bon, blague mis à part, un musicien aussi complet ça ne court pas les rues…
Ben on peut voir ça comme tu le dis: s’enfermer dans son coin et ne pas s’emmerder avec des compromis à cause de goûts différents des autres mecs, pas de prises de tête non plus, besoin de personne, on fait comme on veut. Hop je m’enregistre ma merde tranquille dans mon coin et c’est plus facile et ça va plus vite, pas besoin d’inculquer les compos à d’autres, d’attendre qu’ils les aient bossé, etc… Ca m’a effectivement branché comme principe, je l’ai même fait une fois avec un petit projet punk rock qui avait merdé et que j’ai terminé tout seul en enregistrant tous les instruments dans le local d’un pote avec du petit matos. Ca a été une expérience intéressante, mais ça m’a surtout fait me rendre compte que ça ne me convient pas. Je n’y ai pas pris mon pied, y’a pas d’échange, pas de partage, pas de feu, c’est plat. Y’a rien de plus bandant que de mettre en place des trucs avec d’autres mecs et se rendre compte que tout le monde mouille son slibard et qu’on veut tous la même chose. Partager ça avec ces 3 autres tarés passionnés, c’est le pied. Et finalement je me suis rendu compte que je ne peux rien créer qui ne soit pas destiné à être exécuté en groupe, ça me coupe une bonne partie de ma motivation et de mon inspiration si je n’ai pas ce but. Et puis même quand on a déjà tout bien pensé ses compos et arrangement, il y a un recul génial en groupe qu’on n’a pas forcément tout seul, des apports des autres membres, des choses qui s’ajoutent ou se suppriment, des feelings qui se créent, il y a de superbes surprises régulièrement.

Bon, il vous faut quand-même me dire lequel d’entre vous était suffisamment bourré pour proposer “Yog” comme nom de groupe et la raison de votre consentement unanime!
Nick notre ancien guitariste, mais il n’était pas bourré du tout, malgré qu’il ait une descente de bières très impressionnante... On n’avait vraiment pas d’idées pour un nom, et on s’en foutait un peu à l’époque, on faisait ça plutôt pour la déconne. Et puis est arrivé la 1ère proposition de concert, et Nick a proposé ça. Il trouvait que ça avait un côté comique à cause du yogourt et un côté un peu barbaresque (si on le dit avec une grosse voix en fronçant les sourcils et en faisant pendre sa lèvre inférieure, l’air méchant). On est resté là-dessus.

Quelles étaient vos motivations quand vous avez commencé YOG?
On venait de planter notre groupe précédent, un combo brutal death metal très technique à la Suffocation (avec Jo l’actuel batteur de Coït, Manu à la basse, Nick à la gtr) où j’étais à la guitare et au chant, et on s’était super pris la tête sur ce projet. Je venais de me mettre à la drums car j’avais trouvé personne qui tenait la route pour que je puisse continuer à la guitare. J’avais un autre pote gratteux avec qui on graillait des reprises de Napalm Death, et on s’est dit “aller, on appelle Nick et Manu, on remonte un truc et en avant la chie”, mais sans plus se prendre la tête. Avec ce projet, l’idée était de s’amuser tout simplement, en pondant des riffs punks-hardcore simplistes, avec un peu de vitesse et beaucoup de déconne (y’avait même pas de blasts dans les 3 premiers morceaux). Un truc très influencé Napalm Death, Disrupt, Sick of it all.

Oui justement, le côté “crust” se ressentait d’avantage sur vos 2 précédent EP, “Feed The Masses” et sur 4 des 6 titres de “Grindcore Deluxe”. Alors oui forcément tu me diras que tout groupe évolue, mais j’ai vraiment l’impression qu’il y a eu un tournant à un moment bien précis, que l’on peut justement entendre sur “Grindcore Deluxe”. Du moment que tu composes le plus gros des morceaux, était-ce une évolution personnelle ou était-ce lié à l’arrivée de Matthieu et Yonni? (C’était un peu à la même période non?)
Les 2, je dirais. Mes propositions de directions musicales ont coïncidé avec une envie générale d’en mettre une couche supplémentaire au niveau technique et recherche. Une fois que Matthieu et Yonni étaient au point, on en a tous eu assez de ces riffs crust, on eu envie de massacrer plus, de varier et d’être plus modernes. Yonni a souhaité modifier des trucs au chant en y mettant sa patte. Idem avec la guitare. Puis le fait de rester avec un seul guitariste live a permis à Manu de prendre ses marques beaucoup mieux et de s’affirmer alors qu’auparavant il était un peu pris en sandwich entre 2 guitares. Et plein de vieux morceaux sont passés à la poubelle sur une courte période.

Est-ce qu'il y a des groupes qui vous ont impressionné récemment avec lesquels vous aimeriez jouer ?
Nous sommes tous des inconditionnels de CONVERGE, c’est sûr, ces mecs savent marier tellement de bonnes choses et ils ont le putain de hard. Leur récente prestation au Romandie nous a écrasé la gueule. En fait, ils ont une fois encore confirmé leur statut de maîtres du genre. Sinon on est fans de DEP, surtout moi (c’est vraiment mon groupe préféré je crois). On a récemment découvert un truc ricain phénoménal qui s’appelle CARBOMB et qui est un concentré de folie furieuse, bourré de nouvelles idées. Et puis les incroyables québécois de ION DISSONNANCE qu’on a enfin eu l’occasion de voir fin mai à Lucerne. Une machine de guerre qui écrase tout sur son passage. Conquis. Je vais pas faire suivre la question à Yonni, sinon il nous citera ses 482 groupes préférés !!

Qu'est ce qui vous occupe quand vous n'êtes pas à jouer ensemble? Quelles sont vos activités en dehors du groupe?
Gagner de l’argent pour s’acheter de beaux instruments, voyons ! A part Yonni qui est encore à l’uni, nous avons tous un job à plein temps. On attend de vendre plein de disques pour bosser moins et jouer plus !!!

En dehors de la musique, quels sont les artistes ou les œuvres qui vous influencent? Est-ce qu'il y a des films, des auteurs ou des livres qui vous inspirent dans les paroles ou l'atmosphère de vos morceaux?
Pour l’instant, on ne cherche pas encore à exprimer des atmosphères dans nos morceaux, on est plutôt “série de baffes dans la gueule” mais pas forcément en continu, on a aussi envie d’être varié. Il y a toujours plein de types de riffs et d’arrangements qu’on aime expérimenter : un truc comme ceci, un truc comme cela, changement machin, etc… Musicalement, c’est exclusivement la musique qu’on écoute qui nous dirige, et on axe beaucoup notre travail sur les arrangements des morceaux. Niveau paroles oui, des bouquins, des films, l’un ou l’autre évènement qui nous marque va nous faire écrire un texte à son sujet, mais on ne recherche pas forcément le gros développement : on a un sujet, on essaie d’en dire l’essentiel, mais surtout d’en sortir les bonnes phrases par rapport aux besoins du morceau, c’est une approche très “sonore et rythmique” si je puis dire.

Contrairement à Mumakil, vous semblez porter un intérêt certain pour les paroles, n’avez-vous pas peur de passer pour des intellectuels à leurs côtés?
Il est clair que si tu nous compares à Mumakil, oui on porte un certain intérêt aux paroles, mais on ne va pas partir pour autant dans des philosophies ou doctrines interminables et on ne va pas s’éterniser sur les lyrics. Une chose est sûre : on ne supporte pas les “donneurs de leçon”, alors on ne va pas les imiter. Mais on développe un minimum l’un ou l’autre sujet qui nous marque ou nous tient à cœur, s’il y a assez de place dans le morceau . On pose volontiers des questions dans certains textes. Peut-être qu’on passera pour des intellos, je sais pas, pourquoi pas d’ailleurs ? On s’en fout je crois. Ca nous branche comme ça. Chacun son truc, tant que ça hard.

Et votre prestation au “Rock Da Dollhouse” n’inspire pas Yonni à faire uniquement Gruiiiiik gruiiiiik? Quoique visiblement ce jour là c’était plutôt “miaouuuu miaouuuu”…
Aaah la Dollhouse, alors oui là on a fait les animaux et on s’en félicite encore. Yonni n’avait pas de chat dans la gorge ce jour-là… non, faire des petites bruits vocaux ça nous branche pas, y’a toujours quelque chose à dire.

Raconte-moi pourquoi vous avez fait appel à Baptiste Cochard de l’Atelier Détour pour la pochette? C’est le travail réalisé pour avec Berserk For Tea Time qui vous a attiré?
C’est exactement ça. La pochette de BFTT est phénoménale et on aimait beaucoup son style, alors hop. Et il nous a créé un univers sombre et beau à la fois, avec des idées très originales, exactement dans l’état d’esprit qu’on lui avait décrit.

Y-a-t-il une tournée en projet?
Pas encore. On va tenter de refaire un petit tour des salles suisses pour promouvoir un peu ce disque, et il y a des chances pour qu’on essaie de mettre en place quelque chose sur la France au printemps prochain, avec l’aide de notre label et ses contacts. Rien de concret pour l’instant encore.

Je te remercie beaucoup pour cette interview.
Tout le plaisir est pour nous, merci à toi.

Je te laisse le dernier mot.
On se réjouit de bouger et voir du monde sur des scènes à gauche à droite une fois ce disque sorti. Vernissage le 2 novembre à Bikini Test avec Tedh Secret et Zatokrev. D'autres dates de concert sur notre site dans la rubrique live : www.yogrind.com/live . Le hard c'est la vie, encouragez-le!!!
photo de Sam
le 02/10/2007

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