Ventura + Marvin + Aucan le 13/03/2011, Chabada, Angers

Ventura + Marvin + Aucan (report)
Petite  révolution sur Angers City en ce  18 mars 2011 : le Chabada, la SMAC du coin, programme une putain de soirée noise en partenariat avec Ride Off. Quand j’emploie le mot révolution, j’entends qu’Angers n’est pas la ville la plus punk de France et qu’à part les deux trois groupes de metal qui se produisent au Chabada tous les ans, les angevins (dont je fais partie) ne sont pas forcément à la fête en matière de décibels.

Au programme de cette folle soirée donc, deux groupes issus de l’excellente écurie Ride (Off) : Ventura et Aucan, plus les montpelliérains de Marvin. Pour ceux qui suivent pas au fond, les trois groupes ont sorti leur disques chez les non moins excellents gars d’African Tape. Bon, le décor est planté, on peut rentrer dans le vif du sujet.

Je débarque donc dans un Chabada en mode club (petite salle // 250 places) pile à temps pour assister au coup d’envoi d’Aucan. Et dès les premières secondes, on voit bien que les italiens ne sont pas particulièrement là pour rigoler : deux énormes piles d’amplis, de hauts parleurs et de machines quadrillent l’espace scénique, le batteur, planté au centre, domine la messe alors que les deux guitaristes/claviers/bidouilleurs se font face, planqués sous leur sweat à capuche. Très vite un bon gros beat électro vient introduire le premier titre des italiens, très vite relayé par une batterie, certes triggée, mais diablement puissante et efficace. De grosses nappes d’infrabasse et de guitare tranchantes s’ajoutent très vite au maelstrom. Plusieurs personnes me feront d’ailleurs la remarque d’un son un poil trop fort et le sondier de la salle m’avouera même avoir demandé aux gars de baisser le volume sur les balances, héhé ! Il n’en reste pas moins que le résultat hypnotise une salle qui commence à généreusement se remplir. A base de boucles trippantes, de breaks assassins, de mélodies entêtantes et de riffs furieux, le trio se mettra pas mal de tympans dans la poche  même si leur musique s’éloigne allègrement du rock pour aller très souvent fricoter avec l’ambiant et le dub(step). De même l’attitude des zicos est assez prenante elle aussi : vas y que je te fais valdinguer ma gratte, que je secoue mes machines dans tous les sens, que je sautille à droite, que je sautille à gauche… On couperait le son qu’on pourrait presque croire que c’est un concert  de Genghis tron qu’on est en train de mater. Au final, la saveur de ce premier set n’est pas sans me rappeler la Collision Ezekiel/Hint qui avait eu lieu au même endroit il y a à peine un an et même si la musique d’Aucan ne me passionne pas outre mesure sur disque, il faut avouer que la formule fonctionne plus que très bien sur scène.

Clope, bière, blabla et les larsens de Ventura nous rappellent dare dare devant la scène. Vu les énormes qualités de We Recruit, la dernière galette des suisses, il y avait fort à parier que pas mal de gens auraient fait le déplacement pour eux… et c’est pas les petits cris de joie que j’ai pu entendre alors que le groupe lance un 2400 people  très bien gaulé qui vont me faire mentir. Alors, oui, le son est bien puissant, les compos rentrent par une oreille et oublient de sortir par l’autre mais bordel, je pense que je serai pas le seul à avoir été très déçu par la prestation du trio helvète. En effet, les gars donnent la très légère impression de se faire gentiment chier sur scène à l’exception d’un bassiste un peu plus motivé que ses deux copains. Le chanteur/guitariste égrène les titres avec une nonchalance totale, le batteur a l’air d’y aller un peu trop mollo et au final, le set en prend quand même un sacré coup. Après, j’ai oui dire que les suisses ont pas mal galéré sur la route, qu’ils sont arrivé mega à la bourre, qu’ils ont pas pu balancer et qu’ils étaient probablement crevés… Dommage quoi. D’autant plus dommage que les bougres ont finalement fait pas mal d’effort  en nous jouant une bonne grosse setlist bien longue qui faisait honneur à leur énorme dernier album. De plus, ils se fendront d’un petit cadeau pour les angevins en jouant un As Happy as possible ravageur, excellente reprise des Thugs, stars locales d'antant (avec une gigantesque antisèche format A2 posée devant le chanteur pour les paroles).

On se remet de cette petite déception avec le trio gagnant (clop, bière, blabla) pour se terrer une nouvelle fois dans un club maintenant quasi plein et s’en prendre plein la gueule avec Marvin. Ce qui sera le cas n’en déplaise aux puristes qui répèteront à l’envie qu’un set de Marvin ne s’apprécie vraiment que dans une cave sans sono avec le manche du gratteux dans le gueule… bah, certes, ils ont pas tout à fait tort non plus, mais bordel, voir Marvin sur une vraie scène avec un gros son, une gouache d’enfer et un parterre de  rockeurs de tous âges à 100% conquis à leur cause, ça vaut vraiment son pesant de cacahuètes ! Nos trois rigolard vont donc passer au crible, eux aussi, leur dernier (très bon) album et faire ça avec la banane et de l’énergie à revendre. Clairement les montpelliérains ont l’air très content d’être là, se marrent de leurs problèmes techniques et se comportent parfois limite comme s’ils étaient en répèt… Enfin… Entre les morceaux parce que pendant, excusez moi, mais la décontraction fait très amplement place au rock n’roll, à la folie et aux popotins qui bougent. Le son est nickel, la setlist aussi et sans refaire la chronique du disque pour autant, on se fait gentiment balader entre une noise bien foutrarque, un krautrock bien planant et une disco bien dansante. Rien à redire, Marvin est un putain de groupe de scène, qu’on aime ou qu’on aime pas ce qu’ils font.

La conclusion de ce petit concert est d’autant plus bandante que l’on s’est tapé des sets carrément variés et qu’on en ressort tout nigaud à force de s’être pris des branlées par la « tête d’affiche »… Il n’y a plus espérer que le Chabada rebondisse sur ce succès pour remettre le couvert le plus tôt possible !
photo de Swarm
le 30/03/2011

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