Bolt Thrower - Mercenary

Chronique CD album

chronique Bolt Thrower - Mercenary

Après le monstrueux …For Victory, Bolt Thrower accouche en cette année 1994 de rien de moins qu'un album essentiel du Death Metal : MERCENARY.

Depuis War Master, les Anglais n'ont pourtant pas dévié d'un majeur de leur chemin inexorable fait de compos plus puissantes que les mâchoires de Fenrir.

 

Reconnaissable entre tous, le groupe se fait, ici, le pourvoyeur d'images guerrières comme personne.

Le Jeu Warhammer 40 000 constitue encore la base du visuel de la Horde et l'album consacre des changements dans le groupe : fuite du label historique, départ du Sergent Whale à la batterie, ventilation de l'adjudant Van Drunnen dans un autre corps d'armée, retour du Capitaine Willets, lits au carré, chaussettes lavées, abonnement à White Dwarf renouvelé.

 

Pourtant la cohésion de la troupe n'a jamais été aussi évidente. Le mid tempo éreintant des Rosbifs nous accueille dès "Zeroed" , un hymne belliqueux absolu jusque dans les paroles du morceau commençant par le focus de la victime dans le viseur d'un sniper et se terminant par un NO PEACE, prophétisant le reste de la plaque.

Bolt Thrower nous capte, nous attrape par les narines pour nous traîner au milieu des bombardements, des shrapnels et des déflagrations de BASM .

Vous ne savez pas ce qu'est cette saloperie bien réelle de BASM ? Une arme à sous-munitions : une espèce de grosse merde explosive en métal, transportant d'autres merdes plus petites. Sur une population teste de 13 306 victimes, 98 % sont des civils dont 27 % sont des enfants. La France en a fabriqué jusqu’en 2002.

 

Impossible de résister donc, quand le combo sort l'obusier, et le bolter lourd d'un Baneblade de la Garde Impériale.

Karl Willets nous raconte ses histoires sanglantes de sa voix gutturale sans jamais dévier de sa linéarité comme l'épée tronçonneuses d'un serviteur du Chaos se frayant un chemin dans les viscères d'un suppôt de l'Empire.

Jo Anne vrombit des deux seins (et de sa basse) tel un essaim... de Shadowswords déboulant devant vos lignes. Les guitares mitraillent en tirs de barrage. De véritables Belial's Storm Bolters : aucun type de protection ne sauvera votre peau de bleu bite engagé. Vous avez signé d'une croix. Vous finirez en-dessous de l'une d'elle.

Et quand leurs projectiles à fragmentation se mettent en sourdine, c'est pour laisser la place à une batterie au jeu répétitif mais possédant la puissance d'un Dreadnought Eud'La Mort.

 

Mais alors qu'est-ce ce qui distingue Mercenary de ses trois glorieux grands frères ?

Parce que là pour l'instant, la guerre, c'est la guerre, disons.

Et bien de mini micro touches de mélodie saupoudrée de façon timide... L'oreille distraite du rookie n'y entendra rien. Normal. Il mourra lors des premières secondes du débarquement, de tout façon.  Mais le vétéran d'Expendables 14, ne s'y trompera pas. "Powder Burns" apparaît alors comme une complainte sinistre bercée de riffs mortellement catchy. "No Guts, No Glory" consacrera aussi ce fugace côté accrocheur.

 

Jamais les vétérans se démériteront jusqu’au tir de leurs dernières cartouches. Mercenary passe juste après un chef d'œuvre absolu et ne se place qu'un poil d'anus en dessous.

Un exploit en soi.

photo de Crom-Cruach
le 17/09/2017

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