Bolt Thrower - The IVth Crusade

Chronique CD album (53:28)

chronique Bolt Thrower - The IVth Crusade

La Quatrième Croisade est une campagne militaire initiée à Venise en 1202. Elle a eu pour conséquence la prise de Constantinople par les Croisés et la création de l'Empire Latin D'Orient en 1204.

 

En voilà un thème bien guerrier comme il est bon, genre pour le contexte d'un album de Death.

Niveau décorum, c'est du lourd aussi. Coller du Delacroix (L'Entrée des Croisés à Constantinople, 1840) sur une pochette d'album, oblige le groupe concerné à avoir les reins sacrément solides.

Là, on cause de Bolt Thrower les Ptits Loups, et plus précisément de leur album de transition entre le très bon War Master et leur chef d’œuvre absolu … For Victory. Donc, pas d'usurpation à l'horizon. Le faste de la déco est raccord.

 

Quand on rentre dans l'album, on constate, de prime abord, un énorme pas en avant niveau son. Les Anglais s'extraient définitivement de leurs restes d'underground bien collants.

La prod du skeud nous mailloche alors l'intégralité de la tronche sans aucune pitié là où celle de son prédécesseur ne faisait que nous écraser la face.

Cette puissance tétanisante ne quittera désormais plus la horde, résonnant comme une marque de fabrique éternelle.

 

The IVth Crusade fait aussi rentrée Bolt Thrower dans le panthéon des philosophes voulant démontrer que le propre de l'homme est la constante envie de se taper sur la gueule le plus méchamment possible.

Pour illustrer leur thèse composée de onze chapitres, les Anglais adoptent la rigueur toute militaire des soldats en marche en étalant une rythmique inexorable faisant du mid tempo une incarnation de Mars lui-même. Le dieu, pas la barre chocolatée. La double martèle alors plus sûrement que Charles pacifiant le royaume franc pour en faire un État guerrier.

Thèse, antithèse et synthèse : la guerre et tous ses aspects résonnent ici.

 

Une quantité de riffs à la qualité hallucinante berce alors l'album dans un océan sinistre de brutalité. Aucune technicité outrancière ne pointe le groin cependant.

A l'époque, l'ambiance faisait les grands disques.

L'homélie de Karl Willets remplace alors avantageusement celui de Foulques De Neuilly pour lever l'Ost et partir péter les tronches aux Byzantins. Okay à la base c'était l'Empire ayyoubide qui devait se faire maraver. Mais bon, le Croisé n'est pas sectaire tant qu'il peut tuer et piller au nom de Dieu. Un peu comme Bolt Thrower donc, qui fait du Doom, la deuxième mamelle de cet album.

 

Plus accessible et discipliné que War Master, The IVth Crusade annonce un climax monstrueux deux ans plus tard.

En l'état, la galette, loin d'alléger l'armement des combattants, en rapport avec le climat, fait dans la plaque complète.

A se prendre sur la tronche, ça ne fait pas rigoler.

photo de Crom-Cruach
le 26/11/2017

3 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 26/11/2017 à 13:26:54

La création de l'Entier Lapin d'Orient ? Ça fait rêver!

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 26/11/2017 à 15:38:57

L'E.L.O. ? Non, ça c'est une loge créée par les Francs Massés !

Garth Algar

Garth Algar le 01/05/2019 à 19:35:28

Le chef-d'œuvre de Bolt Thrower ! Si tous leurs albums emportent mon adhésion totale à partir du furibard War Master, que For Victory et Mercenary enfoncent encore le clou rayon efficacité et boucherie fine et que Honour et le petit dernier tutoient avec génie et insolence la quintessence du genre, c'est bien ce The IV Crusade à l'ambiance unique, lugubre, nihiliste et organique qui a ma préférence ! BT groupe exceptionnel qui manque tant à la scène !

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