Sneaking Past Dogs - Dhumasaurus

Chronique Maxi-cd / EP (24:54)

chronique Sneaking Past Dogs - Dhumasaurus

Elu meilleur disciple de Shaolin Death Squad toutes catégories confondues à l'occasion de la sortie de son premier album, Sneaking Past Dogs avait réussi à proposer du matériel encore meilleur que ce que son mentor avait à l'époque en magasin. On avait donc discrètement collé un mouchard sur la page Facebook des Suédois afin que nos moniteurs bipent au moindre signe d'activité nouvelle de ces prometteurs producteurs de stimulations auriculaires.

 

Biiiip.....! Biiiip.....! Biiiip.....!

 

Rien dans le micro-ondes. Ma ceinture est bien attachée. Le radio-réveil est en miettes depuis belle lurette... OK: c'est donc du côté de Sneaking Past Dogs que ça bipe. Et en effet, bien que de faible envergure – il ne s'agit “que” d'un EP 4 titres – les secousses enregistrées par notre sonde sont tout à fait significatives. C'est que le groupe a laissé s'échapper de son Progressik Park un Dhumasaurus Smartopus susceptible de faire de gros dégâts du côté des tympans des amateurs du genre. Alors cette fois encore, Mesdames et Messieurs, comme à chaque nouveauté sortie après un opus ayant fait grosse impression, l'éternelle question angoissée retentit dans nos caboches inquiètes: la formation aura-t-elle réussi une fois de plus à faire jaillir ces improbables mélodies lumineuses, ces accords parfaits, ces évidences harmoniques des entrelacs sophistiqués de plans retors qui constituent le gros de ses compos?

 

Verdict de la Cour ?

 

Oui... "Mais". Oui, Dhumasaurus propose 25 minutes de sombres drapés satinés, de brillantes éclosions mélodiques et autres subtiles mélanges de chaud, de froid, d'érudites références (Faith No More parfois, les ombres de Coroner et Devin Townsend, ainsi que la fameuse bande de moines Shaolin), et de Metal tantôt extrême, tantôt progressif, tantôt poppy, voire carrément “autre”. Mais le “problème” (avec des guillemets maousses, car vue la qualité gobale et le coût de l'oeuvre, on vous en souhaite des problèmes de ce type!), le problème disais-je, c'est que – si l'on veut prolonger le parallèle avec les Américains – autant, tel l'EP Shaolin Death Squad, le premier album éponyme développait une accroche aussi uniforme qu'irrésistible, autant, tel Intelligent Design, Dhumasaurus ne propose plus que quelques tubes au milieu de morceaux tortillonneux moins ouvertement sexys. 

 

Mais revenons à des considérations plus objectivement descriptives. L'objet de nos présentes attentions ne contient que 4 titres. Aux extrémités, “Vanga” et “Parahuman Deathdance” nous emmènent en territoire connu, mais sans réussir à nous propulser jusqu'à la troposphère. Le savoir-faire et la sophistication sont là, mais l'accroche manque à l'appel. Car ces morceaux vont de déséquilibres savants en attentes, de frustrations voulues en points de suspension, sans malheureusement jamais atteindre cet état de libération jouissive où l'on se débarrasse enfin des lourdes charges pesant sur tympans et épaules pour s'en aller siffloter au milieu des séraphins... ”Dhumasaurus” et “Sky High”, par contre, renouent avec l'excellence de la tracklist de Sneaking Past Dogs. Refrains en chant clair inspirés et habités, habiles tours de passe-passe, éclairs de génie: on se sent pousser à la fois des ailes et un rictus de plaisir. Et le glaçage Electro qui rehausse la fin de “Sky High” participe grandement à cette agréable sensation.

 

Alors certes, on aurait aimé être inconditionnellement emballé par cette nouvelle sortie. Mais le bilan étant globalement positif, on rangainera cette moue de bobo gâté et on invitera les fans de “Prog” moderne et aventureux (… de Leprous par exemple) à se bouger l'arrière-train pour partir à la rencontre de ce drôle de dinausaure humanocide.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Sneaking Past Dogs prolonge l’extrême plaisir procuré par son premier album sur un EP 4 titres dont la moitié au moins (… la moitié « seulement » dira la bouteille à moitié vide) réussit à tutoyer les sommets précédemment escaladés. Un délice pour les fans de Shaolin Death Squad, ou d’un Leprous un peu torturé.

photo de Cglaume
le 02/11/2016

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