Abraham - The Serpent, the Prophet & the Whore
Chronique CD album (45:42)

- Style
Post-HxC - Label(s)
Pelagic Records - Date de sortie
28 septembre 2012 - Lieu d'enregistrement Lausanne, Suisse
- écouter via bandcamp
On a rarement de demi-mesures lorsque l'on cherche volontairement à brouiller les pistes. Soit, nous avons un résultat très intéressant qui suscite l'enthousiasme voire l'envie, soit on passe à côté de son sujet. Abraham est un groupe qui assurément aime brouiller les pistes.
Les suisses ont eu une vie sous le nom de Baron Vampire avec un album dense, Baruch (lire la chronique ici) influencé par Cult of Luna, en faisant la part belle aux atmosphères plombées. Et assez bizarrement, le groupe ressort le même disque sous son nouveau patronyme (voir les explications du patron), un an après la parution initiale. Ce faux départ est à considérer par le label ou le groupe, cela reste sans explications. Mais pas sans suspicions ! Le blé injecté par la réalisation d'albums, se voulant marquant (et c'est le cas), ne se récolte plus à foison. Le label doit avoir une foi inébranlable dans le potentiel du poulain pour y aller deux fois de sa poche. Le passé est derrière, intéressons-nous à la sortie du pti deuxième qui en réalité est le premier de la nouvelle mouture, vous suivez toujours ?
The Serpent, The Prophet, The Whore, cette fois, j'ai compris, on va faire dans le biblique. Je recherche mon précis de catéchisme, histoire d'aller chercher les bonnes intonations pour vous exposer le propos... j'éviterais les envolées à la -ça soutane- dans le cas, où c'est un peu mou du genou. 10 génuflexions et 3 pater... ça m'apprendra, ... c'est ma faute, ma très grande faute...
The Serpent, The Prophet, The Whore est un album concept qui fait référence à ... une nouvelle du livre The Chronoception (ne me remerciez pas) de l'auteur J.G Rawls... d'après la fiche info fournie par le groupe... Z'ont le chic pour nous balader, les gaillards. La même fiche renseigne que – On ne sait pas vraiment si les écrits sont authentiques (ben tiens) où s'il s'agit d'une blague estudiantine -. Je m'étais déjà précipité dans un bouquin de John Rawls, un philosophe américain qui a écrit sur la société américaine de l'après Vietnam, La théorie de la justice en 1971... soit. Le monde virtuel nous renseigne que The Chronoception est un jeu vidéo, un état de perception distancié, un blogspot tenue par une lycéenne américaine sur les déboires amoureux, au choix... Ces dans ces méandres que nous conduit le groupe, décidément en verve pour tenir en haleine son interlocuteur. Une rapide recherche sur l'oeuvre et l'auteur, renseigne que si c'est difficile à trouver, c'est peut-être parce que cela n'existe pas. Où comment pousser, le chroniqueur et l'auditeur dans ses derniers retranchements avant que la messe (hé oui) commence.
De concept, nous en sommes sûrs, l'album se décline en une seule pièce de 8 chapitres dont les titres font références à des thèmes comme l'animalité, les hallucinations, le mysticisme, la douleur physique, le sexe et la mort. Un concept bien sex,drugs, and rock'n'roll en somme. Tout ça pour ça, on serait tenté de dire. Évidement, si vous êtes fan du genre, vous allez trouver votre bonheur. Le plomb est de rigueur, les ambiances moites aussi, de même que ces tirades électriques qui font frissonner l'échine. On ne louera jamais assez la magie d'une disto couplée à un réglage médium du flanger, le final de « dawn » est un régal. Dans le registre hexagonal, on trouve des liens de parenté évidents entre leur univers et ceux de Danishmendt ou Revok. Plus que l'envie d'en découdre absolument, le besoin vital de prendre possession de l'être (concrètement des lieux) qu'ils visitent. Abraham doit aussi se vivre sur scène ?
Sur disque la production de Magnus Lindberg (Cult of Luna) contient toutes les tensions et explosions contenues dans les morceaux. Il n'y a pas d'éclair dans cet album à l'exception du très puissant « The Great Disememberment », pas de titre plus marquant, rappelez-vous tout repose sur un concept. Brouillage de pistes réussi, très certainement... curieux d'écouter la suite... dans le cas présent, il manque quelque chose dans cet album pour que la sauce prend vraiment. On reste sur sa faim.
1 COMMENTAIRE
Crom-Cruach le 27/05/2013 à 18:10:01
.Le "réglage medium du flanger" ? Bigre !
A pas compris
AJOUTER UN COMMENTAIRE