Altered Beast - Living for the sin

Et si on commencait avec des paroles de jeune vieux con ?
Noyé dans une piscine de Gel Vivelle Dop et de Tee-shirts fluos, on en oubliait presque que le métal c'était "autre chose" avant les survêts ADIDAS et MTV ! 

Altered Beast s'est glissé dans le coffre de la Delorean de Doc et Marty, et débarque des années 80's.

Tronches de bikers, la clope au bec, le cuir ou la veste en jean blindée de patchs, les cheveux longs, la barbe et l'absence de déodorant. Il est là le visage du "true" hard-rocker métallique d'il y a 25 ans !

Et finalement, si le son a connu un certain lifting sans pour autant se pourrir par un trop plein de modernité, il colle plutôt bien au genre et aux bonshommes qui affichent dans un cliché pleinement assumé une fesse tatouée du nom du groupe.

C'est donc old-school, mais carrément voulu et, ma foi, bien foutu.

Les sujets récurrents sont évidemment les motos, le sexe, le tout enrobé d'un esprit guerrier. 

Alors tout ça est un peu cliché, en effet. Et ça ne va pas s'arrêter là ! On pourrait presque trouver le groupe parodique s'il n'était pas finalement aussi sérieux dans ses créations et son execution.

Des soli, des choeurs reprenant certaines phrases chocs ("Final assault") : en 2012 on pourrait croire que ça fait tâche.

Bah pas du tout.

Dans un disque dédicacé à M. Dio et M. Dimebag Darell on se dit qu'il n'y a rien de mal : et c'est vrai.

C'est bien écrit, les soli ont de la gueule, certaines rythmiques claquent ("Living for the sin") entre accelerations et breaks, les lignes de chants sont executées avec merveille : ça tape dans les aigus, c'est rockailleux, quelques légers tremolos virils.

Si le métal des 80's n'a jamais été pour moi (hormis Motley Crue, et jen suis fier !) j'ai eu l'impression de vivre la 2nde jeunesse des anciens par procuration : une touche de Kreator et d'Overkill (pour les guitares), un brin de Judas Priest, un peu de Pantera, Gamma Ray sur certains passages.

Si avec ces noms là on n'a pas compris que le groupe faisait du "heavy-thrash old-school avec une hard-touch" c'est qu'on a une éducation musicale à refaire...ou, pourquoi pas, à commencer par ce groupe qui condense tout une décennie en 45 minutes.

On peut trouver le résultat un peu kitsch de prime abord, mais il ne faudra pas longtemps pour rentrer dans le mouvement.

Tookie

le 25/10/2012