Azarath - Praise The Beast

Pologne terre de metal ! Lorsqu’on voit qu’un groupe de metal extrême est Polonais, on se dit tout de suite : « chouette, c’est sûr que je vais me mettre de la hargne surplombée plein la lampe ! ». Et avouez qu’on est rarement déçu…
Azarath fait donc partie de ces groupes qui ne vous décevront pas : rage blasphématoire, précision technique et production qui bombe le torse ! Pour ce dernier point, j’en profite pour dire que Praise the Beast n’est pas passé par le grand Hertz Studio, contrairement aux précédents et au suivant… C’est le deuxième de leurs 5 albums à ne pas être passé par le Hertz, avec Infernal Blasting.

L’album commence à l’image du groupe : un « Sanctus Satanas » religieux et le clocher d’une église raisonnant derrière. L’intro étant passée, on sait qu’on a tapé à la bonne porte. Et à peine avons-nous passé le palier qu’Azarath nous aspire dans l’abysse opaque de son Blasting-Ivol-Death metoool !

C’est partie pour une frénésie de blastbeats ultra-percutants, dans la grande tradition polonaise ! Il faut dire que le batteur (et seul membre d’origine actuel) est un certain Inferno, que l’on retrouve également derrière les fût d’un certain Behemoth. Mais l’animal n’a pas le monopole du prestige puisque Azarath regroupe une bonne tripotée joyeux vénères… La comparaison avec Behemoth est évidemment inévitable, tant leurs styles sont proches ! Même si Azarath s’éloignera de cette comparaison usante avec leur prochain album, Praise the Beast reste encore comparable à l’univers des susnommés.
Mais ce n’est pas pour autant qu’on préfèrerait se mettre du Behemoth dans la carafe ! Leur musique en est arrivée à un point beaucoup trop sophistiquée pour nos intéressés du jour ! Ici, on est plus dans des eaux entre les premiers Lost Soul et Yattering, plus hargneux que le premier et moins gras que le second…

Tout tient très bien la route, du début à la fin, et même si la décharge qu’on se prend dans les dents est très lourde, Azarath trouve de très bonnes accroches dans ses riffs ! On a tous les codes d’un très bon Death metal brutal et traditionnel : entre hystérie, structures accrocheuses -grâce aux nombreux refrains incantatoires (« Queen Of The Sabbath », « Praise the Beast »), grande maitrise technique (avec un ex-gratteux de Yattering et un autre de Damnation, promis on ne s’emmerde pas !)…

Au détour de tout ça, le nom des grands gurus du genre que sont Vital Remains me revient souvent… Cette référence serait un peu la cible à garder en mire, le sommet à atteindre… Et même si on s’en rapproche parfois, Azarath ne plantera pas sa bannière fourchu sur ce pic, en tout cas pas avec cet album.

J’ai découvert Azarath avec cet album, c’est une très grande découverte bien que je garde un faible pour pour les précédents (plus gras que celui-ci avec une prod’ un peu moins léchée) ; même Blasphemer’s Malediction (qui penche d'avantage vers le Black metal) me parle un poil plus que Praise the Beast. Azarath a eu plus de charme et peut se démarquer plus ; cet album est bon, mais je pense qu’ils peuvent nous dorer le tympan un peu plus que ça !

Domain-of-death

le 24/12/2014