Blacklab - Under The Strawberry Moon 2.0

Chronique CD album (43:48)

chronique Blacklab - Under The Strawberry Moon 2.0

Le compère Sepult' a lancé un sacré pavé dans la mare en réaction à ma chronique du dernier Clutch, à savoir dire en substance que j'étais une fille facile parce que j'écoutais des choses (trop) lisses. Par chance, je ne suis ni quelqu'un de féministe, ni très susceptible. Par contre, comme je suis un peu coconne sur les bords, je n'ai pas pu m'empêcher de le prendre au mot : j'ai investi dans le fond de teint de luxe pour retrouver une peau de bébé et dans un paquet de sucettes (à l'anis), je me suis faite mes deux petites couettes et enfilé ma plus jolie robe rose et paire de bas blancs opaques. A comprendre, j'enclenche le mode doll-poufiasse du pays du Soleil Levant. Parce que là-bas au moins, tu ne pourras pas trouver de meilleures filles faciles. C'est que la notion de consentement est tellement vague au Japon après tout... Vous ne me croyez pas ? Allez faire un tour dans la section hentai de youporn et vous allez vite comprendre que le « non » veut dire « oui ».

 

Mais bon, on s'égare, revenons à nos moutons. Ce voyage au cœur des japoniaiseries blindées d'éternelles adolescentes aux traits de gamines de 8 ans qui n'ont de cesse de peupler les fantasmes des quinquagénaires dégueulasses. Qui investissent tout. Des salles d'arcades dédiées aux simulateurs de pédophilie à la musique. La J-pop évidemment mais également le metal. Babymetal par exemple mais bon, inutile de revenir là-dessus, il connaît déjà ça le père Sepult'. J'ai cru aussi voir passer Band-Maid et son armada de pouffiasses à la fleur de l'âge en mode soubrettes « evil ». Et vu comment ça sort des tréfonds du rock varièt' nippon, autant dire qu'avec elles, « non veut dire oui », et que « oui ne veut pas dire non ». Bon, vous suivez ? Parce que moi, non. Enfin oui. Oh et puis merde quoi, je commence à m'y perdre avec cette notion de non oui-oui. J'ai mal au crâne même. Le besoin d'un verre se fait sentir. Tiens, là-bas, dans cette ruelle poisseuse, il y en a un de bar. A moins que ce ne soit que l'entrée de service du rabbit café au coin de la rue. Double merde, rien à battre, je rentre quand même.

 

Ah tiens, c'est bizarre, il fait tout pourpre tamisé et informe niveau lumière et ça sent l'opium. Tiens, et là-bas, tu as deux nanas qui se jettent un sacré spiff dans les narines. Comme quoi, y a pas que des pseudo-gamines hystériques qui jouent les plantes vertes au Japon. Oh, tiens, elles parviennent à se lever pour aller dans la pénombre de la salle. Oh, tiens, c'est pas l'espace yakuza-maquereaux en fait ? Ah, ce machin, c'est un ampli ? Okaaaaaaaayyyy, je vais me prendre un verre au bar alors. Tiens, de l'absinthe, c'est parfait, ça arrivera sans doute à atténuer le gain oversaturé qui sort de ce pseudo-caisson avec haut-parleur qui fait méchamment vibrer les tympans.

 

Ahhhh, enfin cette sensation d'oreilles moelleuses, on va enfin pouvoir apprécier le délire. Cool de voir qu'au Japon, il n'y a pas que Gallhammer au niveau de formations de nanas qui ne déconnent pas. D'ailleurs, ce que j'entends là, c'est un peu la même que le trio sus-nommé, hormis que le principal modèle pris n'est pas Hellhammer mais plutôt des Black Sabbath du début. En mode beaucoup plus corrosif et occulte . C'est cracra, c'est écrasant et ça fuzze bien comme il faut (« Hidden Garden »). Niveau de la voix, ça sait grunter comme brailler en chant clair complètement à l'arrache sans se préoccuper si c'est juste ou non (on pensera un peu à la chanteuse toute aussi bridée de Comanechi à ce niveau), ajoutant une petite touche punk (« His Name Is... ») à l'ensemble. Ne rendant la tambouille que plus délicieusement primitive. Non, vraiment, en fait, je ne sais pas ce qu'elles se sont prises dans le pif ces deux nanas mais ça avait l'air d'être de la bonne.

 

Ça devait être même local. Parce qu'au Japon, ils sont très forts pour proposer quelque chose de finalement étonnant par rapport à l'aspect. Comme ces pâtisseries qui te paraissent lourdes et riches alors qu'elles sont en fait hyper légères. Là, c'est un peu pareil : de ce monolithe musical qui paraît brut de pomme se planque en réalité beaucoup plus de nuances qu'il n'y paraît. Comme cette capacité de savoir inclure des petits détails mélodiques de-ci, de-là entre deux instants d'hystérie totale. Une hystérie qui n'est pas forcément lié qu'au fait de grunter à tout va d'ailleurs tant le registre clair peut se révéler également plutôt hargneux par moments, telle une nana nouvellement lourdée par son mec qui lui crache nerveusement à la tronche tout son ressentiment. Autant dire que ça ne donne pas forcément de venir trop les emmerder les nanas. D'autant plus qu'elles savent également thrasher, version outre-tombe (« Symptom Of The BlackLab »), voire plonger dans le death pachydermique (les parties électriques de « Warm Death ») et qu'elles semblent avoir comme quelques accoutumances avec leurs compatriotes aussi dingues qu'énigmatiques de Gonin-Ish (les lignes vocales de « Spoon »). Non, vraiment, c'est franchement bien foutu et plus foisonnant qu'il n'y paraît. Bon, à part leur délire final, « Big Muff » (bonus spécialement ajouté dans cette version 2.0 qui est en fait l'édition hors-Japon). Là, tu sens qu'elles sont en pleine descente qui ne fait pas trop du bien. Parce que le minimalisme hyper-saturé bruitiste, c'est une chose mais le faire durer pendant plus de 9 minutes, ça devient vite très très chiant. Même avec les vapeurs d'absinthe qui te ramollissent le cervelet. Mais on n'en tiendra pas trop rigueur, ce n'était pas censé être là à la base après tout...

 

Après avoir survécu à ce faux rappel, il paraît j'ai eu affaire que le duo répond au patronyme de BlackLab. En plus, les nanas, elles sont cools, juste en musique, elles te prouvent que même au Japon, tout n'est pas lisse, acidulé et pailleté. Et qu'il y a bien des nanas qu'on n'a pas envie de venir harceler tant elles ne déconnent pas et que tu sais « qu'un non veut dire non, point barre ». Bref, on trouve vraiment des trucs chouettes dans les ruelles d'Osaka. Comme ce Under The Strawberry Moon par exemple.

photo de Margoth
le 15/02/2019

1 COMMENTAIRE

cglaume

cglaume le 15/02/2019 à 11:33:27

Se méfier du [yellow] rabbit café. Il y a DJ GHB qui mixe là-bas... :D

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