Blockheads - Trip To The Void

Halte là, manants de bons conseils ! Rebroussez malice à l’instant ou il vous en cuira.

A l’étuvée.

Oui, car le dernier Blockheads est sorti du bois et en envoie... du bois. Ah ah ah !! On se marre.

Avec les Grindeux hexagonaux, la patience est un plat qui se mange sans sauce, faut dire aussi. Sous cette très belle pochette se cache ainsi leur dernière tourte au porc.

Pourtant, je suis de ceux qui pensent qu’il ne sert à rien de chroniquer un nouvel album des Nancéiens. Car les amateurs se le sont déjà procuré et ceux qui n’aiment pas le grind ne le feront jamais. Alors pourquoi écrire une bafouille pour tenter de prêcher des cons vaincus ?

Et bien, moi, je dis, perso, que les actes les plus futiles sont parfois les plus amplis de grâce et de beauté.

Vont t’en donner de la poésie, tiens, les Blockheads, spice de hippie ! Yep, les gaziers gagnent par chaos à chaque plaque.

Les trois premiers titres suffisent alors pour remettre le combo sur le podium international du genre des grosses bestiasses, coincés entre les darons d’Extreme Noise Terror et de Nasum.

Les paroles abordent, forcément, différents problèmes sociaux et écologiques plus pertinents que jamais dans notre monde de merde.

« Ouais c’est chiant, tu vois, la politique !

- On ne cause pas de Valérie Zemmour là. Mais juste de survie de la race. »

Un track by track des 25 titres de ce Trip To The Void s’apparenterait à un marathon sous PCP alors on va choisir les morceaux les plus traumatisants car courir c’est nul et la drogue c’est mal.

Le riffing bien Death de "Walls" se ménage ainsi un chemin au fond de notre crâne à coups de marteau piqueur, tandis que la pure pulsation chaotique de "The Devourer" nous amène la tronche dans le mur du traumatisant "When You'll Become A Shadow". Son passage crust relâche ainsi la pression, pour une poignée de secondes. L’intro de "Cages" nous permettra aussi de sortir la tête du béton armé alors que la grande majorité des morceaux sont aussi câlins qu’un codétenu d’Yvan Collona.

Alors c'est ça, la stratégie moderne ? Réunir cinq trous-de-balle en cercle et s'balancer des fions ?

Non, pour sulfater avec une telle précision, on n’est pas dans la brève de comptoir. Paske, même si les chansons défilent à une vitesse digne d’un pastis sifflé par ce gros facho de Pascal Praud, Fred et Raph, aux grattes, bossent leurs riffs comme pas deux. En témoignent, les recettes fortes en pommes de "Black Heaps Of Cinders" ou de "This Is Hell".

Allez, on ne va pas se tourner autour du rond pendant des plombes : le jambon et Blockheads, y'a pas trente-six recettes du bonheur !

Crom-Cruach

le 17/03/2022