Bodyfarm - Battle Breed

Chronique CD album (45:19)

chronique Bodyfarm - Battle Breed

Ami(e) orthophoniste métalleux(/se), tu en as marre de faire travailler tes patients sur la phrase « Benoit boit de la bonne bière belge en mangeant une boîte de biscuits beurrés »? CoreAndCo t’offre une alternative sympa et plus raccord avec ton amour du bon vieux Death fabriqué à l’ancienne: « Battle Breed by Bodyfarm, c’est de la grosse baballe qui bute! ».

 

Bon, par contre pour l’exactitude critique du propos, ‘faut voir… Parce que sans avoir rien de grave à se reprocher, ce 3e album des body-fermiers bataves ne va pas non plus infléchir des masses le tracé de la courbe des ventes d’albums Metal, ni ne risque de lever de nouveaux bataillons de chevelus fraîchement convertis au Dieu Bleuârgl. C’est que le créneau de nos amis n’a pas changé (pour rappel: on vous en parlait déjà au sein de la chro de The Coming Scourge): il s’agit toujours de remuer la poussière des champs de bataille à coup de gros Death Metal européen à l’ancienne, avec blindage mastoc et gros calibre de série. Les fins stratèges et autres St-Cyriens voudront sans doute avoir plus de détails quant au déploiement des troupes néerlandaises, ainsi qu'à la tactique mise en œuvre... Eh bien, à ce niveau, le tableau est relativement simple: il s’agit d’aller frontalement mettre sur la gueule de l’Ennemi. BAM! Et l'assaut d'être mené tantôt avec l’entrain et la fière conviction d’un Unleashed, tantôt avec la division blindée d’un Hail of Bullets, tantôt avec l’emphase épico-guerroyante d’un Amon Amarth, à grand renfort de mid-tempos écrasants, de chevauchées gaillardes et de quelques blasteries bien senties.

 

Mais malgré une nette propension à graisser son canon avec la chaude mélodie virile d’un Edge of Sanity (si si, parfois), malgré la présence de vents froids force 9 en provenance de Dissectionland (cf. « Prince of Wallachia ») et la présence de 2 références from Krisprollsland dans le chapitre ci-dessus, Bodyfarm ne donne pas de manière excessive dans le Swedeath coutumier des rangs de l’écurie Cyclone Empire. Car ces 11 titres sont variés, pas si fangeux que cela, ressortent occasionnellement quelques plans punky, de courts mais nombreux leads Slayeriens, ainsi que l’épaisseur sèche du riffing made in False (Gorefest). Et il suffit d’entendre Martin Van Drunen se râper les cordes vocales aux côtés de Thomas Wouters sur « The Dark Age » pour se rendre compte qu’en effet, l’action principale ne se passera cette fois pas dans la banlieue marécageuse de Stockholm.

 

« Bon alors c’est bien joli tout ça, mais les forces en présence étaient sensiblement les mêmes, il y a 2 ans, sur l’album précédent… Et ça ne nous avait pour autant pas mis le feu aux rognons. Pourquoi donc cela se passerait-il différemment cette fois-ci? »

 

Eh bien parce que le groupe a plus ou moins mis le holà aux tempos dépressivo-doomeux ainsi qu'à ces figures imposées exécutées sans grande conviction qui plombaient un peu la fin de l’album précédent. Bien que piochant de-ci de-là parmi les plans classiques du genre pour assembler ses propres compos, Bodyfarm réussit cette fois à se faire souffler dans les voiles par le vent de l’inspiration et, conséquemment, à nous pondre des morceaux où l’entrain et l’enthousiasme arrivent à suppléer au manque de génie. Au point qu'on en viendrait même à hurler des « Taïaut! » et autres « Banzaï! » enthousiastes à l’écoute de « Dawn of Defeat », du très Amon Amarthien « The Last Crusade », sur le Punk’n’Thrash « Stormin Revolution », ou encore sur la conclusion idéale « Death By Fire » (dont le refrain semble avoir été designé par Deicide). "Conclusion" dites-vous? Oui, sauf si votre version de l’album comprend le bonus « Slaves of War », morceau à la nuque courte opportunément exhumé de leur premier EP.

 

Du coup si votre  piaule (ou votre salle d’attente, ami(e) orthophoniste) est ornée de posters de panzers et autres guirlandes-cartouchières, et que votre étagère à CD menace instamment de dégobiller son contenu sur votre pouf-camouflage, allez donc revendre votre exemplaire de The Coming Scourge pour le remplacer par ce 3e album: il n’est guère plus original que son aîné, mais est néanmoins franchement mieux gaulé …

 

Allez... FIRE!

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: C’est la guerre! Et comme l’élève Bodyfarm est allé consciencieusement étudier le savoir dispensé en la matière par les maîtres Unleashed, Hail of Bullets, Amon Amarth & co, il recrache son savoir avec – certes – l’originalité d’un 13h sur TF1 pendant la semaine de Noël, mais  – cette fois – avec conviction, entrain et persuasion.

photo de Cglaume
le 18/12/2015

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 04/02/2018 à 18:31:12

Yeah ma came ça, les tautogrammes.

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