Butcher Babies - Take It Like A Man

Butcher Babies, ou la réincarnation de la progéniture dont aurait accouché Terry B et Coal Chamber, et je pourrais continuer le name dropping (déso j'ai pas trouvé d'équivalent français) avec Amen, Korn, Slipknot, Limp Bizkit, Deftones, Kittie, Otep, Papa Roach... Mais en plus d'avoir une décennie et demie de retard, ils jouent un néo-metal coupé core ce que tu veux ; de toute façons au point où l'on en est, on n'est plus à ça près. Il n'y aurait que ça, je dirais que ce disque est calibré pour son public d'ados américains, que c'est fait pour et que tout le monde soit content, la note et basta… Oui sauf que non, non et non.

Faut aussi vous avouer que j'avais dans l'idée d'en faire une micro-chro : « dans le dico en définition de vulgaire il y a Butcher Babies »

Mais après avoir vu l'effort de la maison de disques et du groupe pour avoir mis l'intégralité du disque sur Youtube, je vais moi aussi faire un effort. Quand je dis effort, il faut comprendre un effort différent du visionnage de ces vidéos.

On va d'abord parler du décor : un entrepôt avec un mur en briques rouges légèrement tagué, des amplis, le retour du batteur... Enfin bref jusque là ça peut aller, les caméras épaulées qui bougent pas trop, rien de choquant ; même si j'aurais aimé un peu plus de recul ou carrément un plan américain net.

Par contre, la diffusion de la lumière, bof ! Trop chaud et cru à droite (quand on est face à l'écran), et du coup avec les cheveux rouges la caméra est un poil destabilisée ; rien de bien grave, ça doit arriver une ou deux fois, sur la durée du tournage c'est négligeable surtout qu'on est quand même là pour parler musique.

Mais avant de parler musique je vais parler de la symétrie vestimentaire des chanteuse : dans une majorité des chansons, elles ont sensiblement le même accoutrement, et à la vue de ces vidéos je me suis dis que l'élégance vestimentaire et le bon goût sont aux abonnés absents, entre les hauts déchirés à franges, la brassière en lanières qui forment un pentagramme, le perf sans manches, les shorty sur bas version superman en bas noirs et pas en collant bleu, les ceintures à clou carré qui tiennent pas... Bref mesdemoiselles ce type de vêtement n'est ni joli, ni sexy ; ils sont juste vulgaires. Heureusement que les gratteux sont habillés normalement.

On va finir par attaquer l'autre problème qu'est la musique. Sur le forum que je vous invite à consulter, quand j'ai dis que j'écoutais Butcher Babies j'ai rajouté  « soit je suis trop vieux, soit ils ont 15 piges de retard ». Une personne que je ne nommerais pas, car chez COREandCO on ne stigmatise pas les crusty, a rajouté : "Dernière option : tu n'aimes pas les nichons". Et puisqu'on parle de doudous attaquons-nous au cas des vocaux, et comme je dis toujours : "finesse, raffinement j'écrirai vos noms en lettres de sang"... Je vais donc prôner un schisme version tronçonneuse plutôt que scalpel : une chanteuse aurait largement suffit, faut juste pas noyer la rouge, car miss vocaux de metalcore sous protéines c'est au mieux ridicule, au pire exaspérant ; si je veux voir une nana qui prend son bol de protéines avant de rentrer sur scène je regarde un live de Walls of Jericho et l'affaire est pliée sans même engager le combat ; de toutes façons elles ne courent pas dans la même catégorie. Puis si miss bleue reposait au fond d'un étang, nous n'aurions pas le droit au passage en duo collé l'une contre l'autre, ridicule, inutile,est surtout téléphoné comme à l'époque du tam-tam et bi-bop avec la couche de grossièreté qui sied si bien au groupe. Vous allez me dire que la grossièreté c'est la vie. Surtout que bon, les deux voix ne sont pas d'une complémentarité flagrante, elles n'apportent aucune dynamique, les duo sont nian-nian, et en concert il n'y en a pas une pour rattraper l'autre sur les passages clairs.

Pour la musique, ils ont récupéré des riff néo metal dans la poubelle des années nonante, les ont emmenés chez un recycleur qui les a retapés grosso merdo comme il a pu. En cadeau, il s'est débarrassé de deux-trois gimmick metalcore (ça fait de la place dans le dépôt, et c'est pas tous les jours qu'on trouve des couillons pour se débarrasser de l'invendable).

Century media mitonne une recette de Ross Robinson en appliquant une jolie peinture, un peu de brillant en chrome de plastique, on parfume avec un soupçon de machine retrouvée sous 10 centimètres de poussière et on présente ça à des p'tit n'ados Américains, et c'est le Jackpot. Ne nous leurrons pas, Butcher Babies est juste un groupe bankable : Nuclear Blast a eu Sonic Syndicate, Century Media a Butcher Babies, c'est tout.

Achat ou pas achat : c'est les tocards qu'aiment les nibards, les vrais adulent les fesses.

On va le mettre en tout petit est à la fin, une espèce de version courte, histoire de faire porter sa honte sur les épaules de Lapin Jaune : mais ce disque devrait se contenter d'être un 7" avec pour face A : We never go back (oh le plagiat de Coal Chamber) et en face B : Monster Ball (oh le plagiat de Slipknot), et on marche lentement dans la cours du lycée pour que la jolie Magali nous dépasse...

Sepulturastaman

le 10/11/2015