Children Of Bodom - Follow The Reaper

Chronique CD album (41:16)

chronique Children Of Bodom - Follow The Reaper

Récemment, j'ai eu l'occase de retomber sur la vieille collection de cds de mon adolescence, qui couvrait toute la période collège/lycée disons. Cela étant couplé à la nécessité de réaliser de nombreux trajets quotidiens en voiture sur la même période, et la CoreandCar n'étant équipée que d'un vieux lecteur cd (ni mp3, ni usb), voilà que je me suis retrouvé à me faire de belles sessions nostalgie (pas la radio, vous avez compris) en roulant dans les lacets des petites routes de montagne autour du bled où j'ai grandi.

En chinant dans les boîtes comme on fouillerait dans les bacs, les doigts passant sur toute la période The Offspring (Ixnay on the Hombre, le premier skeud que j'ai acheté avec mes sous, une part de mon histoire), NoFX et autres punkrockeries, sur les Linkin Park et joyeusetés neo, quelques vieux disques de heavy que je me forçais à écouter même si je n'ai au final jamais aimé ça, les classiques Metallica et consorts, je me suis arrêté en levant le sourcil sur un trio d'albums, dont certains ont aussi grandement marqué mon parcours musical : Hatebreeder, Follow the Reaper et Hate Crew Deathroll de ce groupe qu'on ne présente plus, Children Of Bodom.

 

J'ai donc chopé mon préféré à l'époque, « le bleu », comme on disait, balancé un regard inquisiteur aux ostensibles rayures sur la face lisible (« ah merde... bon, on verra bien »), et inséré Follow The Reaper dans le tourne-disque de mon automotrice, en même temps que j'y mettais un tour de clé. Une bonne quinzaine d'années s'est écoulée depuis la dernière fois que j'avais écouté quoi que ce soit de la bande à Alexi. Une oreille inattentive à Are You Dead Yet ? à l'époque, puis plus rien, j'avais déjà évolué vers d'autres horizons plus marqués par le hardcore et ses multiples dérivés. Mais bon, j'ai tout de même suivi la mort relativement récente de Laiho, qui m'a touchée, puisque le bonhomme a malgré tout marqué une partie de ma vie, avec son attitude beer, destroy & rock'n'roll mêlée à son jeu de guitare caractéristique qui cadrait parfaitement avec l'âge adolescent que je traversais à l'époque.

 

Et boum, le sample d'entrée de « Follow the Reaper », et c'est reparti pour un voyage dans le temps en surfant sur toutes ces mélodies et morceaux que je connais encore presque par cœur pour avoir assez poncé ces albums pour m'en faire des dessous de verre (ce qui explique peut-être les rayures), dessous de verre qui s'avéraient d'ailleurs bien utiles quand interviennent les samples de craquage de canettes sur « Hellion », que l'on essayait de reproduire au bon moment lorsqu'ils reviennent en milieu de morceau pour marquer la rythmique. On s'amusait comme on pouvait.

Comme cette fois où on avait copié l'album sur cassette pour le filer au chauffeur du bus qui nous emmenait au lycée (et ouais, le lycée c'était à la ville, et le bus faisait le tour de tous les petits bleds pour récupérer les gamins, donc y'avait un peu le temps) et le faire passer dans les enceintes du car. Nous ça nous a bien fait marrer, mais ça n'a pas été une franche réussite auprès de nos camarades de transport scolaire. Mais bon, comme dit ce grand parolier qu'est Alexi Laiho, c'était un peu l'ambiance « I don't give a fuck if you hate me » (bien que je préfère nettement le « I don't give a flying fuck motherfucker » sur « Sixpounder » de l'album suivant). In Utero avait eu un peu plus de succès, mais à peine.

 

Children Of Bodom. Empilant alors les solos de guitare et de clavier comme d'autres superposent aujourd'hui les breakdowns, je ne pense pas trop m'avancer en affirmant que les Finlandais ont eu une influence considérable sur toute une (au moins) génération. COB ont été mes Iron Maiden. Des morceaux comme « Hate Me » ou surtout l'incroyable « Kissing The Shadows » et sa ligne lead soutenue malgré le chant simultané faisaient fondre mon petit cerveau made in fin des années 80.

 

Bodom avaient trouvé la formule parfaite, et au bon moment, en mêlant l'accessibilité d'une base power/heavy à l'approche parfois néoclassique (qui existait déjà sur Hatebreeder, on peut penser à « Downfall » par exemple) et ses solos à profusion couplés à son clavier souvent cheesy, tout en allant lorgner et bricoler dans un peu tous les tiroirs des genres plus extrêmes : du riffing thrashy (notamment à partir du successeur Hate Crew Deathroll), un chant shrieké et certaines lignes mélodiques qui tirent vers le black, et le plongeon dans le grand bain du death mélodique qui accompagnait logiquement vers la scène suédoise des In Flames, At The Gates, Dark Tranquillity, les vieux Arch Enemy qui permettaient de se faire retourner par l'amie Gossow... J'imagine que certains et certaines d'entre vous peuvent se reconnaître dans ce parcours.

 

Et ouais, Follow The Reaper. Comme bien d'autres, j'ai effectivement suivi la faucheuse, qui m'a largement servi de porte d'entrée vers des contrées musicales plus extrêmes, même si mon évolution a comporté au moins autant de virages que cette petite route de montagne sur laquelle je conduis en essayant de ne pas faire attention aux sauts de lecture (bordel de rayures) qui hâchent « Everytime I Die ». Et même si la batterie est relativement inintéressante de part en part et que la basse ne sert souvent que de remplissage sonore sans véritable présence marquée, force est de constater que l'effet nostalgie est puissant, et que Children Of Bodom s'étaient créé une identité musicale forte et fonctionnelle, immédiatement reconnaissable, inspirant bien des suiveurs, Norther en tête.

 

Un tour de clé dans l'autre sens et le moteur s'arrête, arrivé à destination finale baby. Et une question : quel intérêt de faire une chronique de cet album pas loin de 25 piges après sa sortie, que tout le monde connaît, et qui plus est pour ne pas vraiment rentrer dans les détails ?

Je ne sais pas trop non plus. Un petit hommage peut-être, et un brin de reconnaissance pour l'un des albums qui ont rythmé ma vie.

 

A écouter en décapsulant une canette et en en balançant une gorgée par terre pour Alexi. Ouais, même si vous êtes dans votre salon.

photo de Pingouins
le 09/06/2024

2 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 09/06/2024 à 10:19:58

Chouettes souvenirs, même si je suis plus de l’école Hatebreeder (période à laquelle je les ai vus live à Paname)

Moland

Moland le 09/06/2024 à 15:04:44

Pas du tout mon parcours mais effectivement très chouette de partager le tien avec cet album 

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