Cloudburst - Corridor of Chaos

Chronique Maxi-cd / EP (15:16)

chronique Cloudburst - Corridor of Chaos

Au commencement il y eut un morceau, et son nom était « The Saddest Day ».

 

La genèse de Cloudburst, groupe indonésien originaire de Yogyakarta sur l'île de Java, découle en effet de l'écoute de ce morceau (dont je ne vous ferai pas l'affront de rappeler de quel groupe de Boston il ouvrait l'album Petitioning the empty sky) et de son impact sur Okta (chanteur) et Yudha (batteur). Ceux-ci découvrent donc « The Saddest Day » en 2008 et en ressortent profondément marqués. Dès lors, la détente était compromise et leur décision était prise : il allait falloir faire du bruit, CE type de bruit là. Quelques années de recherches de membres acceptant de participer à l'aventure plus tard, et un changement de nom en 2013, et voilà que l'entité Cloudburst était née.

 

Après un split, un premier LP en 2016 puis finalement un album éponyme en 2018, c'est en ce mois de novembre 2021 qu'est sorti ce nouvel EP Corridor of Chaos, avec diffusion en première sur l'excellent webzine Unite Asia, qui se trouve accessoirement être le biais par lequel j'ai pris connaissance de l'existence du groupe et lu l'interview desquelles sont extraites les informations ci-dessus.

 

Avec cette pochette (élaborée par le bassiste Ridho) qui sent bon le hardcore sur vinyle de la fin des années 80 / tournant 90, on se donne déjà une bonne impression de la musique que propose le quatuor sur ces cinq morceaux en attendant de nouvelles choses à venir pour 2022, dont des tournées.

 

Alors n'y allons pas par quatre détours de chemins en patte d'oie : cet EP est l'un des meilleurs que j'ai pu entendre cette année dans le style. Et le style, vous l'aurez deviné en reconnaissant le fameux morceau d'où tout est parti (ou si vous avez triché en allant voir de qui c'était), c'est un hardcore chaotique avec masse de plans à la Converge, Botch et consorts.

 

D'entrée, les riffs et les sonorités de « Rain Bomb » rappellent les heures du passage de millénaire des Bostoniens, à l'heure où ces derniers s'aventurent désormais sur des terrains moins extrêmes et plus nuancés dans l'agressivité. Ici, Cloudburst prennent les choses dans la continuité de leurs débuts : des riffs tranchants, quelques stridences plus aigües qui dynamisent le morceau et des cassures et breaks qui dynamitent l'ambiance, pour une deuxième partie de morceau ensuite un poil plus mélodique, s'approchant du post-hardcore.

 

« Never Rest, Never Ends » suit le même chemin, avec une entrée en matière presque plus crustpunk, mais très vite un retour à ces riffs endiablés, une partie parlée qui se bon le pré-breakdown, et la grosse machine à mosh qui s'ensuit.

 

« Insane Corridor », malgré son sample d'entrée un peu dispensable (à mon humble avis) offre une batterie d'abord roulante, puis on est sur un style à mi-chemin entre un hardcore plus mélodique avec des accents de Misery Signals, The Ghost Insideou Counterparts et l'aspect rentre-dedans à la Botch.

 

Si l'on a parfois vraiment l'impression d'entendre des riffs directement extraits de leur principale influence, le résultat est suffisamment qualitatif pour être salué et pleinement apprécié. Le groupe mérite amplement d'être connu bien au-delà de leur zone géographique d'origine.

 

Un bon riff bien dissonant pour ouvrir « Forsaken Samurai » (le morceau le plus court mais aussi probablement mon préféré de l'EP), une tension explosive plus low-tempo sur « Chaosbearer », et un bon paquet de bonnes choses disséminées un peu partout sur ce Corridor of Chaos me font attendre avec une impatience non feinte la sortie de l'album l'année prochaine, et sacrément espérer pouvoir les attraper quelque part en concert.

 

Bref, vous l'aurez compris : écoutez Cloudburst. Lisez Unite Asia. Mais revenez quand même ici de temps en temps, hein. Vous risquez de nous manquer.

 

A écouter par tout amateur et toute amatrice de hardcore dissonant et aux riffs plus chaotiques que d-beat. Parfait entre le fromage et le dessert en cette fin d'année.

photo de Pingouins
le 16/12/2021

2 COMMENTAIRES

Freaks

Freaks le 23/12/2021 à 18:35:55

C'est presque mélodique "easy listenning" par moment, du coup j'aime bien ;)

Eric D-Toorop

Eric D-Toorop le 25/12/2021 à 18:27:56

Belle découverte

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anonyme


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