Cool Cavemen - Funkloric Trip

Chronique CD album (1:16:12)

chronique Cool Cavemen - Funkloric Trip

Ah oui mais non: là ils nous coupent carrément l’herbe sous le pied! Parce qu’après s’être enfilé le grand bol de fusion joie-de-vivresque qu’est Funkloric Trip, nous autres chroniqueurs scribouillophiles on n’a qu’une envie: vous tartiner quelques paragraphes pleins de « Youpla! », de « Mmmh-oh-oui-tu-la-sens-dis? » et de « Rhâââ Lovely! » enthousiastes en usant d'une verve blaguesque un brin grivoise mais de bon goût (si si… non?). Sauf que si on a le malheur de jeter un œil à la looongue feuille promo fournie par le groupe, on se rend compte que ce dernier a déjà fait tout le boulot – blagounettes poilantes, sketches et autres mises en situations décalées inclus… Du coup elle est où notre valeur ajoutée, à nous autres, quand il n'est même plus besoin d'emballer les nouveautés musicales affriolantes dans le papier doré et les rubans de l'exercice chroniquatoire? Parce qu'à la limite, si l'on se contentait de diffuser leur matos promotionnel tel quel, ça vendrait leur ‘zic aussi bien, voire encore mieux que ce que l’on saurait faire nous-mêmes… Arf: ils savent donc tout faire les bougres!

 

Bon, ne nous défilons pas pour autant. Avec ce 3e album, les Cool Cavemen réussissent le pari de surenchérir sur un Multipolar déjà sacrément croquignolet. C’est que, dans le cadre d’un périple nous emmenant de Belgique en Brésil, du Far West en Pologne – sans parler de nombreux détours autres, dont certains vers le Passé et l’Enfer, si si –, le nouvel opus pose sur la table pas moins de 19 morceaux, dont pas la moindre compo-potiche tiédasse, le tout en réussissant à être « uniformément » (gros guillemets dans la place quand même) groove’n’funk, que le fond de l’air soit celtique, slave, metal ou hip hop.

 

...Puisqu’on vous le dit!

 

Ah ça, on en voit du paysage sur cette nouvelle galette! Et pas que du gros décibel velu, hein – je vous préviens quand même, des fois que. Parce que si les terres stylistiques de prédilection de nos Capitaines Caverne demeurent cette fusion qui unit dans son lit Infectious Grooves, FFF, les Red Hop Chili Pepper et Fishbone (… ainsi que les cheveux blonds les cheveux gris), on claquera aussi des doigts sur du Musical-Hall Franck Sinatresque (« Paname et Ricain »), on badinera dans le Marais médiéval de « Killian & Kevin », on se noiera dans les paillettes Disco d’une Croisière Qui S'Amuse lors d'une partouze en compagnie de Bruno Mars, M et Boney M (« Nichrome »), on posera nos « Wesh! » et notre flow sur le pasticheux – et doté d’un refrain excellent – « Style 59 », on boira du Schweppes à Rio en compagnie de Keziah Jones (« Mulherão »), on se confessera à l’ombre d’un cactus sur le Gospel / Country de « Buffalophil »… Et je m’arrête là uniquement parce que j’en vois 2 qui chahutent au fond de la classe.

 

M’enfin rassurez-vous, vous qui ne tolérez que les MP3 boostés aux grosses guitares à canon scié: ici la basse roucoule sans interruption et la gratte distorsionne comme un Tom Selleck en chemisette hawaïenne… Faut pas croire, ‘y a pas marqué « Chance aux Chansons » sur la pochette: ça pète et ça ondule du boule à tous les étages, Foi de lapin! Et tout cela est consolidé en un bloc parfaitement homogène à l’aide:

* d’une dose massive de bonne humeur (les mecs sont ceintures noires en Déconographie ou je ne m'y connais pas)

* d’un saxo sexy très présent

* d’un soleil qui tape tout le temps à pleins rayons, ces derniers prenant fréquemment un accent latino fortement prononcé

* d’une accroche irrésistible et d’un groove systématiquement sismique

 

Les connaisseurs me demanderont peut-être (... et ils auraient bien raison) ce qui différencie le petit nouveau de son prédécesseur. Question à laquelle il faudrait répondre en pointant du doigt, outre une plus grande homogénéité et un travail d’écriture encore amélioré, un supplément d’ambition, de grandeur, voire une dimension carrément cinématographique. Cela se ressent plus particulièrement à la fin de « A380Kg », lors de celle de « Buffalophil », sur un « Secret Agents Can Surf » devant autant aux James Bond qu’à Ennio Morricone, ou encore sur le final fesnozesque de « Drunk Dream »... De pures séquences de frissons avec de gros morceaux de « Whow! » dedans.

 

Bon OK, je le dis quasi-systématiquement des albums qui m’électrisent les couettes avec vigueur, mais là c’est plus vrai que jamais: ce skeud est une véritable usine à tubes! D'ailleurs j’aurais un mal de chien à vous citer mes 5 titres préférés, c’est vous dire!

 

Finalement, en dehors du fait que Funkloric Trip est un poil trop peu métallique pour rassasier les gros poilus constituant une partie non négligeable du lectorat de CoreAndCo, ce nouvel opus n’a qu’un gros défaut: il m'oblige à modifier en toute dernière minute mon Top 2014 afin de ménager une petite place où l’y caser... Parce que ces 19 titres me mettent en joie à un point qui confine à la béatitude crémeuse. Et je suis persuadé que ça va vous faire pareil. Allez, cliquez ici: aujourd'hui l’injection d’endorphine est en téléchargement gratuit et légal.

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: c’est simple, Funkloric Trip c’est tout pareil que Multipolar – l’album précédent –, autrement dit une fusion Funk rock/metal entre FFF, Fishbone & co. Mais en encore bien mieux, si si. Et avec plus rien d’autre que du-tube-du-tube-du-tube – en sachant que, c'est OUF!, on parle quand même ici de 19 titres!

photo de Cglaume
le 15/01/2015

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