Darius - Murmuration
Chronique CD album (36:33)

- Style
Post-instru - Label(s)
Humus records - Date de sortie
3 mai 2024 - écouter via bandcamp
Il y a d'innombrables façons d'aborder la chronique de Murmuration, 3ème album de Darius.
-Commencer par une bafouille sur l'étonnante richesse de la scène rock helvète.
-Souligner la présence du groupe sur le label Humus Records, devenu au fil des années un gage de qualité.
-Débuter sur le fait que l'enregistrement fut entre les mains d'Amaury Sauvé, dont on s'userait presque à écrire le nom tant il semble partout sur ce site.
-Ou peut-être simplement rappeler qui sont les Darius.
Pas les rois. Non. Bien sûr.
Quoique.
Dans leur genre un peu fourre-tout de post-machin-instrumental, les Darius ont la noblesse et l'élégance des grands : discrétion et classe à chaque sortie.
Nos pages avaient involontairement ignoré Voir, en 2020.
Le sujet de ce petit article n'est pas ce précédent album mais...en une phrase : cet album avait une sacrée bonne gueule.
(Un jour nous reviendrons peut-être dessus et le périple du titre "Men Er Grah")
Murmuration ne déroge pas à une règle que le groupe semble s'être imposé depuis ses débuts : ne jamais être ennuyeux.
L'oeuvre est toujours à éviter pour les allergiques au mutisme : le choix de l'instrumental étant un repoussoir pour certains. Pourtant, Darius utilise ce qui le sépare des formations plus classiques pour s'ouvrir de nouvelles possibilités.
Leurs créations instrumentales accompagnent toutes les pensées. Elles les orientent aussi.
Les trois (!) guitares ne sont pas qu'un mur vibrant. Bien sûr elles enveloppent le son, mais sans l'écraser.
À partir de là, toutes les routes mènent aux "post".
Lourdeur mais aussi légèreté : le groupe ne lâche pas sa recette pour faire de bons titres, comme à son habitude.
Peut-être est-ce le son, ou la mécanique de composition bien huilée, l'efficacité et la variété de la base rythmique, l'alternance et l'intensité des guitares, la qualité du riffing : avec cet album Darius semble avoir passer un cran. Sa courte durée (36 minutes) et, à l'exception de "Raccoon", la concision des morceaux tiendrait en haleine les auditeurs atteints d'un TDAH.
Enfin, et surtout, on peut comparer le groupe à Russian Circles, Pelican, éventuellement Mogwai (pour le début de l'excellentissime et haletant "Bilzibute") par facilité. Mais au-delà du mutisme, rien (ou bien peu) les rapproche.
Avec des titres baptisés par une pioche hasardeuse dans un Larousse de Cuisine ou des jeux de mots aussi éthyliques que foireux, Darius poursuit son chemin. Seul. Sur celui qu'il trace depuis déjà 10 ans.
1 COMMENTAIRE
Aldorus Berthier le 02/07/2024 à 09:49:53
Mon TDAH ne valide pas ton dernier paragraphe 🙊
Bon album nonobstant !
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