Deadfuck - Valeur Chair
Chronique CD album (21:31)

- Style
Death/Grind - Label(s)
Autoproduction - Date de sortie
08 September 2023 - Lieu d'enregistrement Convulsound Production
- écouter via bandcamp
Hein ? Quoi ? Serait-ce diablerie ?
Ce sont les questions métaphysiques que – faisant pour l’occasion taire le concert des voix discordantes palabrant dans le dedans d’une boîte crânienne en surchauffe – mes oreilles posèrent impérieusement lors de la découverte de Valeur Chair. Il faut dire qu’il y avait réellement de quoi pointd’interrogationner. Parce que crénom, l’universelle loi de l’action-réaction est catégorique là-dessus : normalement, caler le deuxième album de Deadfuck sur mon gramophone aurait dû avoir des conséquences bien plus prévisibles. Notamment celle de démarrer un violent déluge de gruïïïk et de ratatam dans le confort de mon douillet salon…
Alors que non. Pendant une minute entière, « Diégèse » – la première piste de la galette susmentionnée – a préféré me proposer un crossover Illdisposed / Noir Désir des plus inattendus, entre Death mid tempo aussi pachydermique que renfrogné (pour la zic) et discours d’un Bertrand Cantat semblant resté à l’époque de FN, souffrance, qu’on est bien, en France (pour le chant)…
Non ?
Si vous insistez, on va nuancer… C’est vrai que de Noir, le désir devient progressivement rouge écarlate, au fur et à mesure que de grosses veines apparaissent sur les tempes de Diégo – ze vrai chanteur of ze band – et que celles-ci se mettent à éclater, l’une après l’autre, le long d’un crescendo qui pose clairement le cadre du débat en affirmant : « À la base, on est des gentils… Mais si vous nous chauffer, ça risque de barder vilainement ! ».
Car – heureusement – Deadfuck ne fait pas mentir la poésie de son blaze ô combien chantant. Les Lyonnais proposent en effet une tambouille revigorante qui a manifestement poussé sur un humus nourri au compost de Benighted et Napalm Death (vous m’excuserez de recourir à des références aussi faciles, mais je n’ai guère qu’une ceinture orange en Gruïïk Metal. Si vous voulez savoir si ces glaires ont plutôt la couleur de Purulent Anal Mucus ou plutôt celle de Misanthropic #BalanceTonGore, il faudra demander à des experts plus pointus). Vous avez déjà vécu ce genre d’expérience par le passé, si si : ça va vous dire quelque chose ce mélange de grosses tartines de blasts, de guitare en mode essorage, et de protestations partagées entre growl ursidé, gruïk porcinet, et brü brüü de fond de bidet. Notez que, grâce à un son particulièrement nickel, à la grande variété des instruments de torture utilisés, et à un groove de bébé stégosaure particulièrement taquin, on n’a pas l’impression de s’infliger l’équivalent musical d’un boulard maté sur Canal+ sans décodeur, mais bien d’écouter un sympathique disciple de l’école Truchan / Paradis.
Et c’est pas plus mal, les copains, parce que le Grind pur et dur, ça fait aux oreilles du lapin comme un bermuda en flanelle aux guiboles du bambin : ça gratouille !! Le terrain est moins hostile sur Valeur Chair : les accès Punk ne se perdent pas dans le chaos pur et dur (cf. « Brutal »), le groove fessu et quelques petits élans Thrash épiques permettent de retrouver le nord dans les maelstroms décibéliques (cf. « Apoptose »), quand ce ne sont pas de jolis leads tournoyants qui rendent presque joyeuse la séance de lapidation que des cyborgs révulsés nous font subir sur « Traître ». OK, la « personnalité » manifestée par Deadfuck sur ce chapitre II de son histoire ne risque pas d’initier la création d’une nouvelle sous-chapelle dans l’under-underground où évoluent les coquins. Mais on ne pourra pas non plus lui reprocher d’affadir le genre, ni d’ajouter un opus en carton sur le tas de bidoche. Valeur Chair, c’est donc non seulement de la bonne barbaque, mais aussi – c’est écrit en gros – de la valeur : le titre du bousin ne ment pas !
PS : « qu’est-ce donc que le cglaume est allé faire dans cette grumeleuse galère ? », se demande peut-être l'habitué de ces pages ? Eh bien pour commencer 1) il aime bien un peu de soupe au vomito avant sa tartine de Nutella, le cglaume en question. Et puis c’est vrai que 2) le boss de son ex-crèmerie – Chris de Thrashocore – s’agite derrière la guitare du combo-en-question. D’autres questions Madame Chabot ?
La chronique, version courte : Bleauaaaargl ! Ce n’est pas le Commandant Sylvestre qui le dit, mais Deadfuck. Sur un ton et un mode qui ne sont pas sans rappeler un Napalm Death solidement calé entre Grind et Death, ou un Benighted bien couillu mais également bien groovy. Pas révolutionnaire, donc, mais joliment varié, joliment produit, joliment illustré, et tout aussi joliment convaincant. Jolie, donc, mais oui, cette seconde deadfuckerie !
8 COMMENTAIRES
Aldorus Berthier le 07/02/2025 à 10:55:54
Eh bé moi ça me fait plaisir de te voir t'y frotter, à mon p'tit genre de prédilection ! 😊
Discordant Axis pour la violence ? Scumfuck pour le gruigruik ? Agathocles pour le côté mincecore ?
GG pour le Mucus en tout cas, j'étais limite en train de me dire que je ne connaissais pas ce groupe x)
cglaume le 07/02/2025 à 10:58:22
"Tu connais pas Purulent Anal Mucus? C'est un groupe, ils étaient n°1..."
;)
Aldorus Berthier le 07/02/2025 à 11:18:12
Ah bah j'm'en fous moi j'ai vu Relentless Maggots Feasting On A Sodomy, Dead Baby Castration et Sodomie Aux Gros Graviers dans un vieux squat de la Creuse où le barman servait du jus de chaussette et d'la pisse de chien !
(l'un de ces trois groupes a vraiment existé ; sans checker sur le net essaye de deviner lequel...)
cglaume le 07/02/2025 à 11:34:04
Sodomie Aux Gros Graviers !
Crom-Cruach le 07/02/2025 à 17:34:20
Manque de brutalité
Moland le 07/02/2025 à 22:20:34
Mortbaise ! Quel nom !
Aldorus Berthier le 08/02/2025 à 13:34:09
@lapin Bah tu vois que t'es pas tant une tache que ça en grind x)
(Cela dit Dead Baby Castration faut avouer que comme nom de groupe ça aurait d'la gueule)
cglaume le 08/02/2025 à 14:31:25
(j'avais déjà entendu parler du groupe 🙂)
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