Devil Sold His Soul - Blessed & Cursed

Chronique CD album (62 minutes)

chronique Devil Sold His Soul - Blessed & Cursed

Il y a trois ans, Devil Sold His Soul nous en mettait plein la vue avec A Fragile Hope, disque de post-hardcore étincelant et intense comme on n'en avait plus entendu depuis un moment. Après un split avec Tortuga, le groupe revient cette année avec Blessed & Cursed pour nous prouver que la qualité du premier album n’était pas le fruit du hasard.

 

Le Devil Sold His Soul 2010 est différent, a évolué depuis A Fragile Hope, ou plutôt on dira qu’il a grandi. Au premier abord la différence n’est pas énorme, elle se fait sentir progressivement, au fur et à mesure que les minutes passent, que les écoutent passent. Car d’un groupe ambitieux mais encore jeune, DSHS est devenu un orfèvre, un artisan de l’émotion et de l’intensité musicale. Evidemment, la musique du combo n’a pas pris un virage à 90 degrés, et le sextet joue encore un post-hardcore moderne. Les changements se voient ici plus à travers des émotions transmises, des sensations éprouvées par l’auditeur.

 

A Fragile Hope était désespéré, proche du nihilisme, de l’anéantissement psychique. Au contraire, Blessed & Cursed joue sur deux facettes nettement perceptibles. Béni, Devil Sold His Soul nous le fait sentir à travers des titres plus étincelants et positifs que jamais. L’orage fait place à un ciel dégagé. «Tides», titre d’ouverture aux allures post-rock évidentes, montre dès le départ cet aspect céleste, lumineux, notamment au niveau d’un chant clair mieux maitrisé, mais surtout beaucoup plus présent. Les mélodies font sonner en nous un sentiment de joie, de plaisir, malgré la mélancolie toujours aussi palpable à chaque instant. Les chœurs à la fin de «Drowing/Sinking», se dressent comme un seul homme face au déluge sonore du morceau, comme pour endiguer la colère passée.

Pourtant, tel un être bipolaire, Devil Sold His Soul retombe dans la dépression, dans la haine qui caractérisait le premier album. Maudit, le groupe l’est encore finalement. Le chant clair disparait, faisant rapidement place à la hargne non contenue d’un Ed GIBBS plus torturé que jamais et soutenu par une section rythmique massive et écrasante («The Disappointement»). Issu du split avec Tortuga, «Crane Lake» s’est intensifiée et devient un hymne emprunt de rage et de désespoir.

 

D’un côté béni, de l’autre maudit, DSHS n’hésite pas un instant à fusionner ses deux personnalités. Aucun morceau ne peut finalement rentrer dans un seul état, comme si finalement, l’être humain n’était que combat perpétuel entre tristesse et ivresse («An Ocean of Lights», «Frozen», «The Wieght of Faith»). Tel un artiste sentant la fin arriver, le groupe écrit chaque chanson comme un requiem devant être entendu à jamais. «A Foreboding Sky», accompagné de piano en est certainement le plus bel exemple. Jouant la carte du pathos à fond, limite théâtral, le morceau n’est que splendeur et mélancolie unies pour étinceler et illuminer l’album. Simplement beau.

 

Blessed & Cursed n’est cependant pas meilleur qu’A Fragile Hope. Il est juste différent, joue sur une autre palette de sentiments, d’émotions. Ils se complètent plus qu’ils ne s’opposent, comme si l'un était la réponse à l'autre.

 

Devil Sold His Soul est finalement devenu une entité à deux facettes, toutes les deux étant d’une rare intensité émotionnelle qui, lorsqu’elles se croisent et s’entrechoquent, nous engloutissent dans un flot d’émotions, nous prennent aux tripes et nous les retournent inlassablement jusqu’à ce que l’on capitule. Blessed & Cursed, c’est un spleen complet illustré en musique. C’est beau la mélancolie.

photo de DreamBrother
le 16/09/2010

10 COMMENTAIRES

Pidji

Pidji le 16/09/2010 à 11:16:22

Pas écouté celui-ci, mais au vu des chroniques sur le web, il semble sympathique. Je vais essayer d'y jeter une oreille

Kurton

Kurton le 16/09/2010 à 16:21:13

Pareil, pas eu l'ocaz de me le faire mais c'est bien tentant!

fuzo

fuzo le 16/09/2010 à 17:59:47

Ecouté 3 fois pour l'instant et ça m'a semblé hyper commun ! J'ai trouvé les parties mélodiques mièvres et fades et la voix plutôt conventionnelle. Reste qu'à envisager à prolonger les écoutes pour confirmer mon ressenti !

Pidji

Pidji le 17/09/2010 à 14:17:21

Bon, après écoute, je suis pas trop emballé non plus ; c'est pas pour moi

l'androgyne

l'androgyne le 14/12/2010 à 17:18:04

là où le premier nous plongeait dans de vraies ambiances, à l'intérieur même des émotions, ce dernier album sent le tiède...
et pas un tiède genre chaud et froid ensemble, triste et joyeux en même temps... non, ici on a du tiède genre moyen... aucune émotion véritable..
la voix est mauvaise par rapport au précédent et le joyeux, le ""lumineux"" est fade...
non devil sold his soul se doit d'être comme il l'a été... sombre et désespéré...
la... non... non

non !

Tookie

Tookie le 15/12/2010 à 10:23:43

Pas accroché non plus à celui là...

MWG

MWG le 16/12/2010 à 14:03:03

Album sans séritable personnailité, ayant beaucoup aimé "Fragile Hope" je suis un peu déçu par cette album, peut être la période de vide du groupe en espérant qu'avec le prochain ils reprennent du poil de la bête !

Kurton

Kurton le 06/05/2011 à 22:35:31

Ben les coms me font un peu halluciner...
Les morceaux sont vraiment bons, les voix claires bien amenes, les claviers discret, sobres et bien places, l'intensite de la prod plonge vraiment dans le disque.
Du tres bon pour moi.

p.s: Devil sold his soul SE DOIT (?!) d'etre sombre et desespere (ben on est bien avec ca...)

frolll

frolll le 13/07/2011 à 14:51:03

C'est du tout cuit, quand même... mais bon, ça se laisse écouter

Geoffrey FTBSTRD

Geoffrey FTBSTRD le 13/07/2011 à 15:09:39

Bon skeud mais grave surnoté ici (ils t'ont filé des stickers gratos, ou quoi, Dreambrother? :P)

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