Dhwesha - Sthoopa

Chronique CD album (41:35)

chronique Dhwesha - Sthoopa

 

... Consonne: D.

- Consonne: H.

- Consonne: W.

- Euuh, voyelle alors, parce que là bon...: E.

- Consonne: S.

...

 

...Là je sens qu'on ne va pas y arriver. Même en ajoutant un H et un A, tu veux faire quoi, toi, avec un tel tirage? “Whesh”? Allez, peut-être “Hades”, ça sonne bien metal ça... Quoi? Dhwesha? Et pourquoi pas Kghztrong pendant que tu y es?

 

Sauf que si si: en Inde, avec les cheveux longs et des guitares tranchantes, on peut faire “Dhwesha”. M'enfin j'ai bien peur que même les Bertrand Renard les plus calés du metal de par chez nous n'aient laissé échapper ce mot de 7 lettres particulièrement redoutable au Scrabble. Parce que ce groupe de Bangalore n'a pour l'instant à son actif que cet album  ainsi que, il est vrai, une 1ere démo nommée Yuddhabhumi sortie en 2012. Bref, non seulement le groupe nous vient loin, mais en plus il est tout jeunot.

 

Le truc c'est qu'avec les Scribe, Amogh Symphony et autres E{c}centric Pendulum, on s'était habitué à entendre de la musique chiadée et un peu à part venir du pays de Gandhi (...comme dans tous les pa-ys, on s'amuse on pleure on rit...). Du coup là, plouf, avec Dhwesha le coup d'épée finit dans l'eau...

 

Tiens c'est marrant: t'as ressorti une vieille autoprod' K7 achetée d'occase chez Adipocere ou quoi?

- Pas du tout: non seulement il s'agit d'un CD, mais en plus il est sorti sur un label en 2014.

- C'est une blague, ou bien une réédition vite-fait-mal-fait? Le son est moisi de chez moisibus, les zicos ont manifestement découvert leurs instruments il n'y a pas si longtemps que ça, ça ressasse des plans bateaux avec une naïveté scoutissime... T'es bien sûr que ce n'est pas la voisine qui t'a refilé un enregistrement que son fiston a fait avec ses potes dans leur garage?

- Mais non je te jure! Regarde, c'est marqué là: Dhwesha - Sthoopa.

- Et ils osent envoyer ça pour chronique?

 

Bon, là je suis un peu vache, mais c'est qu'on n'est quand même pas loin de la vérité. Car la prod' de ces 8 titres est étouffée et poussiéreuse au possible, et non non, n'essayez pas de me faire croire que c'est fait exprès pour se la jouer “nécro”: c'est juste un vieux son mité, et puis c'est tout. Côté tempos, ça ne quitte guère le slow / mid planplan, et côté leads ça égraine quelques notes sans éclabousser rien ni personne  l'impression générale ressortant de tout cela étant que nos amis ne sont pas vraiment capables de faire plus rapide ni plus chiadé. Le growl de Ajay est certes plein de miasmes de fond de sarcophage, mais également creux et plat. Et malgré ce constat pas franchement à l'amiable, nos amis ont jugé bon d'allonger leurs morceaux sur 4, 5 – voire même, la moitié du temps – 6 longues minutes, comme si la chose était tellement pleine de finesses qu'il était nécessaire de la ressasser pendant des plombes pour arriver à en extraire la substantifique moelle.

 

...Mouais.

 

Comme le groupe évolue dans une sorte de death metal occulte et rétro plein de “jolies” mélodies où – rarement – affleure une touche orientale, on pense aux tout premiers enregistrements cracras des pontes de la scène grecque, Septic Flesh, Nightfall, On Thorns I Lay (...avec une voix quand même plus couillue que chez ce dernier) et consort... On pourra également penser à du vieux Bolt Thrower basiquement emmélodifié, ou encore à une version troglodyte et maladroite d'un Testimony of The Ancients. Bref, tout ça est pétri de bonnes intentions, mais même à une époque où le retour aux sources poussiéreuses du death est d'actualité, il faut avoir l'honnêteté de reconnaitre que Sthoopa ne répond pas aux standards qualitatifs de 2014 (ni de 2004, ni de …).

 

Dommage, je suis sûr qu'il y aurait moyen de faire quelque chose de sympa en Inde – du Kamasuthrash ou du Taj Metal. D'ailleurs, comme Scribe et Amogh Symphony viennent de sortir de nouvelles galettes, on peut espérer qu'on va vite avoir de bonnes occasions de se réconcilier avec cette scène pleine de potentiel.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: du death occulte aussi basique que balourd, des mélodies aussi peu enlevées que peu sophistiquées, de bonnes intentions mais une prod' toute ripoute... On aurait voulu adhérer au death des indiens de Dhwesha, mais sur ce 1er album, la forme (beaucoup) comme le fond (pas qu'un peu non plus) nous empêchent de nous lancer dans une danse extatique à la gloire de Vishnou.

photo de Cglaume
le 05/11/2014

5 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 05/11/2014 à 18:05:44

"Kghztrong" ! Très bon groupe de Mangel philippin !! Tu connais leur album Wxrtouf Flouk Flouk ?

cglaume

cglaume le 05/11/2014 à 18:54:04

Je l'ai commandé sur FistAuxPhilipp.org, mais toujours pas reçu :(

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 05/11/2014 à 20:18:10

Tu aurais dû essayer sur Prurit-Anal Distro, plus sûr et plus rapide.

el gep

el gep le 05/11/2014 à 20:32:05

Ahahahahahahahahahahah !

Cobra Commander

Cobra Commander le 06/11/2014 à 09:08:34

J'avais posé une oreille sur ce navet... je suis vite parti poser mes délicates oreilles ailleurs!

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