Dissection - Storm of the Light's Bane
Chronique CD album (43:16)
- Style
Black Metal mélodique - Label(s)
Nuclear Blast - Date de sortie
17 novembre 1995 - Lieu d'enregistrement Hellspawn/Unisound Studios
écouter "here Dead Angels Lie"
Laissons de côté les polémiques entourant la personnalité de Jon Nödtveidt, le leader incontestable et incontesté de Dissection pour nous concentrer sur ce deuxième opus de la formation suédoise sorti initialement en 1995. Storm Of The Light's Bane est un classique, que dis-je une pierre angulaire, non, un élément fondateur du Black Metal mélodique moderne. Maintes fois copié, jamais égalé, il reste une œuvre figée dans le temps (notamment grâce à une production intemporelle signée par le groupe lui-même sous la direction de Dan Swanö au studio Hellspawn / Unisound) à l'aune de laquelle de nombreux albums seront comparés et viendront se fracasser sur la maestria d'un groupe au sommet de son Art.
Quelques mots sur l'artwork, devenu, lui aussi référentiel. Comme pour ses précédentes sorties, Dissection a fait appel à Necrolord, faisant confiance une fois de plus à cet illustrateur qui n'était pas encore un acteur incontournable de la scène Metal. La faucheuse (rappelant les premières apparitions des Nazgûls dans le Seigneur des Anneaux) chevauchant dans la neige sur un arrière-plan montagneux, dans ces teintes bleutés, est devenue toute aussi référentielle que l'album qu'elle illustre.
Quarante-trois minutes, et pas une de superflue. Dès l'instrumental d'ouverture, "At The Fathomless Depths", l'auditeur est pris dans un univers glacial, où la Mort et le blizzard règnent et il sent qu'il n'aura de répit qu'une fois le disque terminé. Dissection est en permanence sur le fil du rasoir entre brutalité et mélodie, les guitares galopent et tranchent, un peu à l'image du personnage ornant la couverture du digipak. Un royaume où même les anges meurent, un lieu où la seule lumière émane des étincelles des épées qui s'entrechoquent. Les leads épiques évoquent aussi bien Iron Maiden que la trilogie viking de Bathory. L'usage aussi parcimonieux qu'à-propos des arpèges de guitare acoustique (l'intro de "Thorns Of Crimson Death", "Night's Blood") renvoie à leurs chères études n'importe quelle formation de Post-black actuelle, réduite à se lancer dans le cosplay de Ragnar Lothbrok, perdue dans la contemplation des fjords. Les vocaux sont eux aussi un modèle du genre, âpres, rugueux, mais tout en restant mélodiques. Sur "Thorns Of Crimson Death" et "Soulreaper", respectivement Legion (Marduk) et It (Abruptum, Ophthalamia...) viennent soutenir Jon Nödtveidt au chant.
"No Dream Breed In Breathless Speep" est une courte pièce jouée entièrement au piano, conclusion macabre d'un album qui aura marqué au fer rouge tout un style musical. L'un des plus grands albums de Black Metal de tous les temps.
Voire même de Metal en général.
Point barre.
En 2002, Nuclear Blast réédite Storm Of The Light's Bane, avec les titres composant l'EP de 1996, Where Dead Angels Lie (c'est cette version que j'ai usée dans mes jeunes années...). Outre une démo et la version originale du titre éponyme, assez anecdotiques, on y retrouve un instrumental au piano, glacial, mais pas à la hauteur de "No Dream Breed In Breathless Speep", mais surtout deux reprises: "Elisabeth Bathory" de Tormentor et "Antichrist" de Slayer. Ces relectures sont assez fidèles tout en ajoutant la patte immédiatement identifiable de Dissection. Et quel solo sur la seconde! La première est devenue un classique des prestations live du groupe.
7 COMMENTAIRES
cglaume le 19/04/2020 à 12:59:41
Que de souvenir !!! Petit provincial, j'avais profité d'un tour à la capitale pour l'acheter à la Fnac des Champs après que Metallian lui ait attribué 6 bombes. Par contre pour moi ce n'est pas du pur Black mais du Black/Death (d'autres encore parlent de "Dark Metal"). N'empêche d'accord : 10/10
Xuaterc le 19/04/2020 à 18:22:04
On ne va pas chipoter sur la terminologie, dit M. Tataillon
Crom-Cruach le 20/04/2020 à 13:08:03
On ne cause pas donc de Jon Nödtveidt... C'est dommage, il avait de supers idées.
Kabess le 31/08/2020 à 12:31:37
Strike.
Kabess le 31/08/2020 à 12:35:42
A kuartek ; comment ? 🏳️🌈
Kabess le 31/08/2020 à 12:37:49
Cglaume je pense que eux seuls le savent.
Crom-Cruach le 02/08/2024 à 14:14:15
En réécoute. De nos jours le Black Death désigne le War Metal ou Black Broutal Lapin. Le Dark Metal de Naglfar est bel et bien du Black Mélo comme pour Necrophobic. Et ici, c'est bien le maître étalon du Black Mélo.
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